mise en ligne :07 09 2009 ( NEA say… n° 72 )
NON-DISCRIMINATION > Protection des minorités
La minorité hongroise refuse la restriction de l’usage de sa langue. Les premiers ministres vont se rencontrer sur fond de tensions exacerbées. (CF. Nea say n° 71)
Quelque 8000 personnes appartenant à la minorité hongroise venues du sud de la Slovaquie ont manifesté à Dunajska Streda leur ferme opposition à la loi sur la langue d’Etat. C’est en effet le 1er septembre que la loi est entrée en vigueur, elle restreint l’usage du hongrois dans l’administration et les services publiques hongrois.
Organisée dans le stade de football dela ville par le Parti de la coalition hongroise (SMK, environ 10% des voix) et la Table ronde hongroise (un collectif d’une cinquantaine d’associations représentant la société civile, un collectif créé au début de l’année). Ce rassemblement a réuni davantage de participants que les manifestations organisées parla minorité hongroise (600 000 personnes, soit 10% de la population slovaque) au milieu des années 1990, lorsque le populiste premier ministre, Vladimir Meciar, limitait delà les droits linguistiques de Magyars.
Venus en groupes ou en famille, les Hongrois de Slovaquie qui avaient fait le déplacement le jour où le pays célébrait la journée de la Constitution de la Slovaquie indépendante, ne sont pas des extrémistes. Leur revendication, unanime, est le statu quo : conserver la situation d’avant l’adoption en juillet dernier de cette loi qui a alourdi singulièrement le climat entre le gouvernement et la minorité mais aussi entre les gouvernements des deux pays. Une confrontation qui est permanente depuis l’arrivée au pouvoir de la coalition national-populiste du premier ministre Robert Fico. L’ancien premier ministre hongrois, Ferenc Gyurcsany, et Fico se sont déjà rencontrés pour calmer les passions mais en vain.. Prochainement Robeert Fico s’entretiendra avecle nouveau premier ministre hongrois, Gordon Bajnai, pour examiner d’un œil neuf tous les différends. Mais apaiser les tensions ne peut se faire sans l’élimination des parties controversées des lois linguistiques. Le scepticisme demeure quant à la bonne volonté du premier ministre slovaque alors qu’en juin prochain auront lieu les élections législatives et alors que le discours anti hongrois fonctionne parfaitement : c’est lui qui a permis l’élection du président Gasparovic au printemps dernier .