Les députés de la commission des affaires étrangères du PE ont fait partde leurs critiques à Olli Rehn,suite à la décision de la Commission européenne de maintenir l’obligation de visas pourla Bosnie-Herzégovine et l’Albanie, alors que celle-ci a été levée pour trois autres pays des Balkans. Les principaux groupes politiques du Parlement ont souligné le risque potentiel d’instabilité régionale que cette décision de la Commission est susceptible de créer.
C’est une querelle déjàlongue entre les deux institutions et à quelques semaines de l’adoption par la Commission européennede son nouvel état des lieux de l’élargissement, le 14 octobre prochain, Olli Rehn est revenu ( après de nombreuses explications déjà données) sur larécente décision de la Commission de lever partiellement l’obligation de visasSchengen pour trois pays des Balkans occidentaux. « Octroyer un régime sansvisas ne relève pas seulement d’une décision politique mais découle du respectou non de certains critères », a déclaré le commissaire. La Commission européenne aadopté le 15 juillet dernier une proposition visant exempter de visas lesressortissants de l’ancienne République yougoslave de Macédoine, duMonténégro et de la Serbie. Munis de nouveaux passeports biométriques, lescitoyens de ces trois pays pourront se rendre librement dans l’espace Schengenà partir du 1er janvier 2010.
Le commissaire a annoncé aux députés que l’exécutif communautairepourrait reconsidérer la situation de la Bosnie et de l’Albanie à la mi-2010, en fonctiondes progrès effectués par ces pays en matière de contrôle aux frontières, delutte contre la criminalité organisée et l’introduction de passeportsbiométriques. Les coordinateurs des principaux groupes politiques du Parlementont souligné le risque potentiel d’instabilité régional que crée cette décisionde la Commission. LesSerbes et les Croates de Bosnie qui possèdent la double nationalité pourrontpar exemple se rendre librement dans l’UE.
« Si la Croatieremplit les critères en matière judiciaire, de coopération avec le Tribunalpénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), de réforme deschantiers navals et si la question de la frontière avec la Slovénie est réglée, nouspourrons alors envisager de conclure les négociations au premier semestre2010 », a indiqué le commissaire. Hannes Swoboda (S&D, AT), rapporteur du Parlement pour la Croatie, a demandé aucommissaire s’il participait toujours à la résolution du conflit frontalier. Cedernier lui a répondu que « la Commission a fait son travail, c’est maintenantaux dirigeants des deux pays de combler les différences qui existentencore ».
Sur la Serbie,le commissaire a indiqué que « la coopération avec le TPIY s’est beaucoupaméliorée récemment. Cette amélioration pourrait être de nature à débloquerl’accord intérimaire dans les prochains temps ». L’accord destabilisation et d’association entre l’UE et la Serbie signé le 29 avril2008 ne pourra entrer en vigueur que si Belgrade coopère pleinement avec leTPIY, selon le compromis intervenu entre les ministres des affaires étrangèreseuropéens.
Pas de procédure accélérée pour l’Islande »Même si l’Islande estmembre de l’Espace économique européen et de l’espace Schengen, ce quireprésente les deux tiers de l’acquis communautaire, il n’est pas prévu deprocédure accélérée pour ce pays, qui se situe entre les kilomètres 35 et 40sur les 42,195 que compte un marathon », a déclaré le commissaire enréponse aux questions d’Ignacio Salafranca (PPE, ES)et de Charles Tannock (CRE, UK).