Le nombre d’immigrants clandestins interceptés aux portes de l’Union européenne a nettement diminué depuis le début de l’année en raison de la crise économique, a expliqué un responsable de Frontex, l’Agence européenne de contrôle des frontières.
Au total, 51 600 émigrants illégaux ont été interceptés aux frontières terrestres et maritimes de l’UE durant les six premiers mois de l’année, soit 17% de moins qu’en 2008 pendant la même période, a déclaré le directeur-adjoint de Frontex, Gil Arias Fernandez. Il a attribué cette diminution à la crise économique qui réduit aux yeux des candidats à l’immigration les perspectives de trouver un emploi en Europe et leur propre capacité à financer leur voyage. « Personne ne risque sa vie s’il n’a pas la perspective d’une meilleure vie », a déclaré Gil Arias Fernandez, estimant que le nombre d’arrivée de clandestins dans l’UE continuerait de baisser d’ici la fin de l’année et courant 2010. « La crise économique qui affecte l’Europe affecte aussi l’Afrique, et il est donc aussi plus difficile pour les immigrants de réunir l’argent nécessaire à leur voyage », a-t-il ajouté.
La Grèce arrive en tête du nombre de clandestins interceptés depuis le début de l’année, avec 70% du total, devant l’Italie (13%) et l’Espagne (environ 9%), a indiqué le responsable de Frontex. Les arrivées de clandestins par voie maritime ont nettement baissé en Espagne et en Italie depuis le début de l’année. Mais elles ont fortement augmenté en Grèce, où elles sont passées de 9 500 pendant les six premiers mois de 2008 à 14 000 entre janvier et juin, en raison notamment d’un afflux croissant de ressortissants afghans et somaliens.
Gil Arias Fernandez a attribué cette augmentation au manque de coopération de la Turquie, qui a signé il y a une dizaine d’années avec la Grèce un accord de réadmission des clandestins ayant transité par son territoire. Il a souligné que ses chiffres ne prenaient pas en compte le nombre de personnes refoulées aux aéroports, car ils ne sont pas forcément des immigrants clandestins et que la mission de Frontex se borne aux contrôles des frontières extérieures de l’UE.