La France crée un fichier pour les clandestins aidés au retour

Un décret publié mercredi au Journal Officiel met en place ce « traitement automatisé de données à caractère personnel des étrangers en situation irrégulière bénéficiaires des dispositifs d’aide au retour », annonce le ministère de l’Immigration dans un communiqué. Baptisé Oscar (Outil simplifié de contrôle des aides au retour), ce fichier comporte un dispositif de reconnaissance biométrique. « Il permet la collecte des empreintes digitales des demandeurs aux seules fins de comparaison avec celles des bénéficiaires déjà enregistrées », précise le ministère. Il s’agit notamment de vérifier qu’une même personne ne demande pas plusieurs fois une aide au retour pendant une durée de cinq ans.


L’association de défense des droits de l’homme France Terre d’Asile a déclaré ne pas voir a priori d’inconvénient à la création de ce fichier de suivi. Au-delà d’Oscar, l’organisation aimerait que soit mieux évaluée l’efficacité des mesures d’aide au retour. Elle suggère de compléter ce dispositif par une véritable évaluation de l’efficacité de l’aide au retour « qui nous est souvent présentée comme un dispositif abouti de réinsertion, ce dont nous doutons dans un certain nombre de cas ». « Par exemple, j’aimerais bien,  que l’on fasse une évaluation des projets de réinsertion mis en place en Afghanistan », a-t-il ajouté en référence au récent renvoi dans leur pays de trois Afghans, qui a provoqué un tollé en France.
Selon des chiffres du ministère de l’Immigration, 10.072 aides au retour ont été délivrées en 2008, contre 3.311 en 2007, soit une croissance de 200%. Du 1er janvier 2009 au 30 septembre 2009, 5.871 aides au retour ont été accordées. Le budget consacré aux aides au retour et à la réinstallation est passé de huit millions d’euros en 2008 à neuf millions d’euros en 2009.

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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