Les niveaux actuels de consommation de cocaïne restent élevés et continuent à augmenter dans certaines zones, observe l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT).
La cocaïne reste « le stimulant le plus populaire en Europe » et la drogue illicite la plus consommée après le cannabis, indique l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT) dans son rapport annuel, présenté jeudi 5 novembre à la commission des libertés publiques, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) du parlement européen.
Ainsi selon ces statistiques portant sur 2007, 13 millions d’Européens adultes (15-64 ans) en ont consommé au moins une fois au cours de leur vie (contre 74 millions pour le cannabis). « Les niveaux actuels de consommation restent élevés » et « continuent à augmenter » dans certaines zones, observe l’agence européenne. La cocaïne pourrait ainsi être sur le point de remplacer les amphétamines et l’ecstasy dans certains pays comme le Royaume-uni, le Danemark ou l’Espagne et la prévalence de la consommation au cours de l’année écoulée chez les jeunes adultes (15-34 ans) a augmenté de 15 % au moins dans cinq pays (Irlande, Italie, Lettonie, Portugal et Royaume-Uni). Cette drogue, qui touche des populations très diverses, est citée par 22 % des consommateurs européens entamant un traitement et elle a été à l’origine d’au moins 500 décès en 2007. « La cocaïne et l’héroïne continuent de tenir le devant de la scène européenne, et, en l’état actuel des choses, peu d’éléments laissent présager une baisse de leur consommation en Europe », s’inquiète Wolfgang Götz, directeur de l’OEDT.
Si les opiacés arrivent loin derrière la cocaïne en terme de consommation, avec environ 1,4 million de consommateurs « problématiques » dans l’UE et en Norvège, la plupart étant usagers d’héroïne, « les problèmes sanitaires et sociaux imputables à la consommation de cette drogue restent considérables », avertit Marcel Reimen, président de l’OEDT.
Après une diminution des problèmes liés à l’héroïne à partir du milieu des années 1990 jusqu’au début des années 2000, les indicateurs de tendances des opiacés (nouvelles demandes de traitements, décès, saisies) « montrent toujours une progression préoccupante », selon le rapport, qui s’inquiète notamment de l’existence de « nouveaux adeptes » chez les jeunes.