Loin d’une grande majorité de hasard, c’est la peur et l’ignorance qui ont fait voter largement oui à l’initiative anti-minarets alors que les élites politiques, économiques, religieuses, le Vatican leur demenadaient à l’unisson de rejeter au nom de solides arguments rationnels.
Au Canada, et sur la chaine canadienne Canal + ainsi qu’en DVD, la série TV «La Petite Mosquée dans la prairie» s’est fait une renommée par son ton humoristique et sa manière d’aborder les sujets qui fâchent, du voile aux préjugés. Comment la créatrice de la série, Zarqa Nawaz, envisage-t-elle la votation Minarets?
La campagne a démontré que la réalité de l’islam en Suisse est en total décalage avec une image maudite. Les musulmans de suisse ne mérite pas l’injustice de ce vote. Tous les votants ne sont pas contre l’islam mais contre ce qu’ils considèrent comme une surreprésentation
L’initiative contre la construction de minarets a été acceptée par 57,5% de la population et 19 cantons et demi. Elle est le reflet de craintes qui ne se sont pas exprimées dans les sondages. Parce qu’ils ne se sont pas toujours exprimés ouvertement, les sentiments profonds qui ont motivé une majorité de Suisses à dire oui à l’initiative contre la construction de minarets n’ont pas été captés par les sondages. Mais ils étaient bien réels, bien présents dans les têtes et les tripes, perceptibles, mais difficiles à quantifier.
Ce n’est pas la construction de tourelles au-dessus des mosquées qui a convaincu cette majorité, finalement fixée à 57,5% des électrices et électeurs, à voter oui à l’article constitutionnel proposé par le Comité d’Egerkingen, composé principalement de membres de l’UDC et de l’Union démocratique fédérale. Ce sont bien plutôt les peurs qu’inspirent l’islam, sa transcription juridique, ses manifestations vestimentaires et sociales qui ont fait peur aux Suisses. En se prononçant pour l’interdiction des minarets, ceux-ci ont surtout voulu dire non au voile, à la burqa, aux dispenses scolaires demandées par des parents musulmans, aux contraintes que l’islam impose aux femmes, aux mariages arrangés, au danger d’«islamisation rampante» qui pèserait sur le pays selon l’UDC.
Pour cette raison, l’interprétation des sondages, qui estimaient le non à l’initiative au-dessus de 50%, est restée prudente. Car on sentait bien que des sentiments sous-jacents pouvaient faire pencher la balance de l’autre côté. Et c’est ce qui s’est produit. L’initiative a été acceptée par près de six Suisses sur dix et par dix-neuf cantons et demi. Seuls Genève, Vaud, Neuchâtel et Bâle-Ville ont rejeté l’interdiction des minarets, mais à des majorités plutôt faibles (50,8% à Neuchâtel). C’est à Genève que le rejet a été le plus marqué, avec 59,7% de non. Le président du Conseil d’Etat, David Hiler, était partagé entre deux sentiments dimanche: «Le Conseil d’Etat est satisfait et fier du vote des Genevois, qui n’était pas acquis. Dans notre canton qui compte un minaret, les gens ont compris que l’on peut respecter à la fois l’Etat laïc et la liberté religieuse pour autant qu’ils n’empiètent pas l’un sur l’autre. C’est un message clair vis-à-vis des musulmans qui résident ou travaillent ici, dans le cadre de la Genève internationale: la Cité n’a rien contre eux. Nous pouvons nous réjouir du vote des Vaudois. Cela démontre que la région que nous construisons ensemble est basée sur des valeurs communes, et elle mérite plus que jamais que nous la développions main dans la main. En revanche, nous sommes déçus et inquiets par rapport au vote suisse. Ce scrutin aura un impact sur l’économie nationale. Il faudra beaucoup de persuasion du Conseil fédéral pour réduire les effets nuisibles d’une telle décision.»
Ce n’est pas la construction de tourelles au-dessus des mosquées qui a convaincu cette majorité, finalement fixée à 57,5% des électrices et électeurs, à voter oui à l’article constitutionnel proposé par le Comité d’Egerkingen, composé principalement de membres de l’UDC et de l’Union démocratique fédérale. Ce sont bien plutôt les peurs qu’inspirent l’islam, sa transcription juridique, ses manifestations vestimentaires et sociales qui ont fait peur aux Suisses. En se prononçant pour l’interdiction des minarets, ceux-ci ont surtout voulu dire non au voile, à la burqa, aux dispenses scolaires demandées par des parents musulmans, aux contraintes que l’islam impose aux femmes, aux mariages arrangés, au danger d’«islamisation rampante» qui pèserait sur le pays selon l’UDC.
Pour cette raison, l’interprétation des sondages, qui estimaient le non à l’initiative au-dessus de 50%, est restée prudente. Car on sentait bien que des sentiments sous-jacents pouvaient faire pencher la balance de l’autre côté. Et c’est ce qui s’est produit. L’initiative a été acceptée par près de six Suisses sur dix et par dix-neuf cantons et demi. Seuls Genève, Vaud, Neuchâtel et Bâle-Ville ont rejeté l’interdiction des minarets, mais à des majorités plutôt faibles (50,8% à Neuchâtel). C’est à Genève que le rejet a été le plus marqué, avec 59,7% de non. Le président du Conseil d’Etat, David Hiler, était partagé entre deux sentiments dimanche: «Le Conseil d’Etat est satisfait et fier du vote des Genevois, qui n’était pas acquis. Dans notre canton qui compte un minaret, les gens ont compris que l’on peut respecter à la fois l’Etat laïc et la liberté religieuse pour autant qu’ils n’empiètent pas l’un sur l’autre. C’est un message clair vis-à-vis des musulmans qui résident ou travaillent ici, dans le cadre de la Genève internationale: la Cité n’a rien contre eux. Nous pouvons nous réjouir du vote des Vaudois. Cela démontre que la région que nous construisons ensemble est basée sur des valeurs communes, et elle mérite plus que jamais que nous la développions main dans la main. En revanche, nous sommes déçus et inquiets par rapport au vote suisse. Ce scrutin aura un impact sur l’économie nationale. Il faudra beaucoup de persuasion du Conseil fédéral pour réduire les effets nuisibles d’une telle décision.»
Le coup de massue
Eveline Widmer-Schlumpf:«Je crains les conséquences économiques»
Micheline Calmy-Rey:«C’est une réaction de repli. Il faudra expliquer ce vote» . La victoire qui embarrasse l’UDC , auteur de l’initiative et principal animateur de la campagne du oui. Dans un climat de tensions persistante avec la Libye, un commentaire de Hasni Abidi: «Le régime libyen se frotte les mains» . Les musulmans tristes et désemparés . Un recours immédiat à Strasbourg est possible, mais avec un arrêt au bout de combien de temps? Avis des politologues: «Il ne faut pas surinterpréter le oui»
A l’exception de l’UDC, tous se souciaient dimanche du message que la Suisse devait transmettre à l’étranger. «L’islam pourra continuer à être pratiqué en Suisse. Cette différence doit être clairement expliquée à l’étranger afin d’éviter toute erreur d’interprétation», recommande le PLR. Le Conseil fédéral a d’ailleurs déjà commencé le travail, précise la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, dans l’interview accordée au Temps . Un élément de ce travail d’explication est la traduction en arabe de l’analyse que le gouvernement a faite dimanche du résultat du vote.
Par sa netteté, celui-ci a été ressenti comme un choc par ceux qui ont voté contre l’initiative et se mordent sans doute les doigts de ne s’être pas suffisamment mobilisés. Quelques manifestations spontanées ont été mises sur pied dimanche soir, à Zurich – une marche aux bougies et la plantation symbolique d’un minaret sur la tout aussi symbolique place d’Helvétie – ou à Berne, où 500 personnes ont entamé un cortège funèbre entre la gare et la place Fédérale. Une autre est annoncée pour mardi à Genève. Voilà qui n’est pas sans rappeler les réactions survenues le soir du 6 novembre 1992, après le rejet de l’Espace économique européen.
Depuis 2007, la chaîne canadienne anglophone CBC fait le plein de téléspectateurs avec La Petite Mosquée dans la prairie , un feuilleton qui conte les aventures de la communauté musulmane d’une petite ville. Sur un ton de comédie, les auteurs abordent les sujets qui fâchent, le port du voile, les préjugés des uns et des autres… y compris les débats parmi les musulmans.
« La petite Mosquée dans la Prairie »
Née à Liverpool, Zarqa Nawaz a grandi à Toronto. Elle a débuté par des documentaires. Mère de quatre enfants, à la tête de sa société au nom évocateur – FUNdamentalist Films –, Zarqa Nawaz tient les commandes de Little Mosque on the Prairie, visible ici en DVD ou sur Canal +. Pour Le Temps, elle analyse le débat entourant le vote sur les minarets.
-Le Temps: Ulrich Schlüer, l’un des initiants, dit que «le minaret n’a pas de signification religieuse. C’est un symbole de pouvoir, d’une islamisation politique institutionnalisée»… Qu’en pensez vous?
-Zarqa Nawaz: Le minaret apparaît très tardivement dans notre architecture. Il constitue plutôt une mise en scène esthétique. Il n’a rien à voir avec l’affirmation d’un pouvoir politique. Ce que je lis à travers l’argumentaire des initiants en Suisse, quoi qu’ils en disent, est une forme de racisme envers les musulmans: le minaret ne compte pas, c’est une posture politique. En cela, c’est à l’unisson d’un certain racisme qui s’exprime dans plusieurs pays européens. Je suis attristée par ces débats, par cette relation antagoniste que l’Europe a elle-même créée avec les musulmans.
– Une relation «créée», en quoi?
– En Amérique du Nord, vous n’aurez pas ce genre de débats sur des interdictions. De cette manière – je pense que c’est lié –, la communauté ne bascule pas dans l’extrémisme, elle doit trouver son propre statut, intermédiaire. Si vous entrez dans une logique de bannissement, vous attisez ce radicalisme que vous essayez par ailleurs d’éradiquer. Il me semble que les gouvernements européens ont, d’une certaine manière, mérité cette situation, car ils n’ont pas cherché à stabiliser les communautés, à travailler avec elles.
– Pour vous, d’où vient cette différence?
– Cela a trait aux politiques d’immigration. Les Etats-Unis et le Canada ont attiré des immigrants musulmans qualifiés, alors qu’en Europe cette immigration-là concernait la classe ouvrière – et ces travailleurs n’étaient même pas censés rester. Le Canada a demandé à mon père de venir car il était ingénieur. Ainsi, la communauté a démarré sur un meilleur pied qu’en Europe. Vue d’ici, la situation d’une grande partie des musulmans en Europe fait davantage penser à celle des Mexicains aux Etats-Unis.
– Le climat a tout de même changé depuis les attentats de 2001…
– Bien sûr, une paranoïa s’est installée. Mais voyez par exemple dans le cas de Maher Arar [ndlr: informaticien canadien arrêté en 2002, déporté en Syrie, libéré une année plus tard], le gouvernement canadien s’est excusé. Je n’ai pas vu d’équivalent en Europe… Franchement, je ne voudrais pas élever mes enfants en Europe. Je ne serais pas rassurée pour leur sécurité et leur avenir. Je n’aurais pas la garantie qu’ils puissent devenir de vrais citoyens.
– Votre série étonne par sa liberté de ton. La chaîne qui la diffuse a-t-elle exprimé des craintes?
– Non, ils n’avaient pas vraiment de raisons d’avoir peur. Comme musulmane ayant grandi dans ce pays, je voulais rendre quelque chose au pays, et ce projet le permettait. La série obtient les meilleurs scores d’audience pour une fiction TV de CBC depuis quinze ans. C’est ainsi, aussi, que les immigrés peuvent s’intégrer. Il y a un double bénéfice: la communauté a un endroit pour vivre, elle peut pratiquer sa foi, et elle fournit des apports au pays, même en termes de produits culturels. Je n’aurais jamais pu lancer cette série en Europe, car j’aurais été trop anxieuse, ou trop craintive, ou encore trop en colère, ayant toujours ce sentiment de ne pas faire partie de la société.
– Avez-vous reçu des critiques de votre propre communauté?
– Bien sûr. Nous avons essuyé les critiques de traditionalistes, qu’ils soient musulmans ou pas! La droite dure m’a vue comme une musulmane qui cherche désespérément à ressembler aux Blancs, qui veut faire baisser la garde en attendant la prochaine attaque terroriste… Et les musulmans traditionalistes me reprochent de libéraliser la foi. Ils condamnent l’humour de la série. En fait, si opposées soient-elles, ces deux parties ont leur image de ce que doivent être les musulmans et ne supportent pas d’être bousculées. Au fond, elles se ressemblent. Dans le même temps, la majorité de la communauté évolue.
– L’humour permet-il de désamorcer certaines tensions?
– Disons que, jusqu’ici, personne n’avait vu les musulmans à la TV comme des gens aussi normaux, qui paient leurs impôts, éduquent leurs enfants, doivent composer entre leur carrière et leur vie privée… Cela contraste avec certains sujets traités aux informations. Donc, cette normalité devient attractive.
– En écrivant les épisodes, avez-vous des débats entre auteurs, sur les limites à ne pas franchir?
– Comme musulmane très attachée à sa foi, je ne ferai jamais quelque chose de sacrilège, comme rire du prophète. Cela dit, nous abordons des questions taboues autour de l’homosexualité, le hidjab ou le niqab, ou la condition des femmes. Nous essayons d’être le plus réaliste possible. Si nous écrivions des histoires qui paraissent irréelles aux musulmans, ou que nous proposions des solutions artificielles aux problèmes du moment, nous perdrions une partie du public! Nous jouons donc sur les stéréotypes de part et d’autre, puisque nous rions des travers des musulmans eux-mêmes. Et nous nous nourrissons de sujets d’actualité. Jusqu’ici, je n’avais d’ailleurs jamais entendu un tel débat sur les minarets, je vais y penser…
– Une relation «créée», en quoi?
– En Amérique du Nord, vous n’aurez pas ce genre de débats sur des interdictions. De cette manière – je pense que c’est lié –, la communauté ne bascule pas dans l’extrémisme, elle doit trouver son propre statut, intermédiaire. Si vous entrez dans une logique de bannissement, vous attisez ce radicalisme que vous essayez par ailleurs d’éradiquer. Il me semble que les gouvernements européens ont, d’une certaine manière, mérité cette situation, car ils n’ont pas cherché à stabiliser les communautés, à travailler avec elles.
– Pour vous, d’où vient cette différence?
– Cela a trait aux politiques d’immigration. Les Etats-Unis et le Canada ont attiré des immigrants musulmans qualifiés, alors qu’en Europe cette immigration-là concernait la classe ouvrière – et ces travailleurs n’étaient même pas censés rester. Le Canada a demandé à mon père de venir car il était ingénieur. Ainsi, la communauté a démarré sur un meilleur pied qu’en Europe. Vue d’ici, la situation d’une grande partie des musulmans en Europe fait davantage penser à celle des Mexicains aux Etats-Unis.
– Le climat a tout de même changé depuis les attentats de 2001…
– Bien sûr, une paranoïa s’est installée. Mais voyez par exemple dans le cas de Maher Arar [ndlr: informaticien canadien arrêté en 2002, déporté en Syrie, libéré une année plus tard], le gouvernement canadien s’est excusé. Je n’ai pas vu d’équivalent en Europe… Franchement, je ne voudrais pas élever mes enfants en Europe. Je ne serais pas rassurée pour leur sécurité et leur avenir. Je n’aurais pas la garantie qu’ils puissent devenir de vrais citoyens.
– Votre série étonne par sa liberté de ton. La chaîne qui la diffuse a-t-elle exprimé des craintes?
– Non, ils n’avaient pas vraiment de raisons d’avoir peur. Comme musulmane ayant grandi dans ce pays, je voulais rendre quelque chose au pays, et ce projet le permettait. La série obtient les meilleurs scores d’audience pour une fiction TV de CBC depuis quinze ans. C’est ainsi, aussi, que les immigrés peuvent s’intégrer. Il y a un double bénéfice: la communauté a un endroit pour vivre, elle peut pratiquer sa foi, et elle fournit des apports au pays, même en termes de produits culturels. Je n’aurais jamais pu lancer cette série en Europe, car j’aurais été trop anxieuse, ou trop craintive, ou encore trop en colère, ayant toujours ce sentiment de ne pas faire partie de la société.
– Avez-vous reçu des critiques de votre propre communauté?
– Bien sûr. Nous avons essuyé les critiques de traditionalistes, qu’ils soient musulmans ou pas! La droite dure m’a vue comme une musulmane qui cherche désespérément à ressembler aux Blancs, qui veut faire baisser la garde en attendant la prochaine attaque terroriste… Et les musulmans traditionalistes me reprochent de libéraliser la foi. Ils condamnent l’humour de la série. En fait, si opposées soient-elles, ces deux parties ont leur image de ce que doivent être les musulmans et ne supportent pas d’être bousculées. Au fond, elles se ressemblent. Dans le même temps, la majorité de la communauté évolue.
– L’humour permet-il de désamorcer certaines tensions?
– Disons que, jusqu’ici, personne n’avait vu les musulmans à la TV comme des gens aussi normaux, qui paient leurs impôts, éduquent leurs enfants, doivent composer entre leur carrière et leur vie privée… Cela contraste avec certains sujets traités aux informations. Donc, cette normalité devient attractive.
– En écrivant les épisodes, avez-vous des débats entre auteurs, sur les limites à ne pas franchir?
– Comme musulmane très attachée à sa foi, je ne ferai jamais quelque chose de sacrilège, comme rire du prophète. Cela dit, nous abordons des questions taboues autour de l’homosexualité, le hidjab ou le niqab, ou la condition des femmes. Nous essayons d’être le plus réaliste possible. Si nous écrivions des histoires qui paraissent irréelles aux musulmans, ou que nous proposions des solutions artificielles aux problèmes du moment, nous perdrions une partie du public! Nous jouons donc sur les stéréotypes de part et d’autre, puisque nous rions des travers des musulmans eux-mêmes. Et nous nous nourrissons de sujets d’actualité. Jusqu’ici, je n’avais d’ailleurs jamais entendu un tel débat sur les minarets, je vais y penser…
Réactions dans le monde et dans la communauté musulmane en Europe : colère, menaces et tristesse.
Le vote suisse est une « insulte à l’islam » et un « signe de haine ». La principale organisation musulmane d’Indonésie a dénoncé, lundi, le résultat du référendum suisse interdisant désormais la construction de minarets, y voyant un signe de « haine » et d »‘intolérance » vis-à-vis de l’islam. Le chef de la Nahdlatul Ulama (NU), Maskuri Abdillah, a cependant appelé les musulmans d’Indonésie, plus grand pays musulman au monde, à « ne pas réagir avec excès » à la décision des Suisses, qui ont voté dimanche à 57,5 % l’interdiction des minarets à l’appel de la droite populiste. Près de 90 % des 234 millions d’Indonésiens sont musulmans, et la grande majorité d’entre eux pratiquent un islam modéré. La NU, qui représente l’islam traditionnel, compte environ 40 millions de membres.
Le grand mufti d’Egypte, Ali Gomaa, a dénoncé dimanche le résultat du référendum suisse. « Ce résultat du référendum (…) n’est pas une simple atteinte à la liberté religieuse, c’est aussi une insulte aux sentiments de la communauté musulmane en Suisse comme ailleurs », a-t-il déclaré à l’agence égyptienne MENA. En Egypte, le grand mufti est l’homme officiellement chargé par le gouvernement égyptien d’interpréter la loi islamique. Le grand mufti, selon MENA, a aussi encouragé les 400 000 musulmans vivant en Suisse à « dialoguer » avec les autorités suisses et à utiliser les moyens légaux pour contester le résultat du référendum de dimanche.
La Grande Mosquée de Lyon a déploré, dimanche, le résultat « désolant » du référendum par lequel les Suisses ont décidé d’interdire la construction de nouveaux minarets chez eux, appelant musulmans et démocrates à réagir pour éviter que ce vote ne devienne une loi. « Il s’agit d’un vote d’intolérance, tournant le dos aux bases juridiques les plus constantes qui, à travers le monde, garantissent la liberté de religion », a fait savoir dans un communiqué Kamel Kebtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon. « J’appelle à une réaction de tous les musulmans, des fidèles de toutes les religions, et de tous les démocrates, au niveau européen, pour s’opposer à ce que ce vote, contraire aux fondements du droit, devienne une loi », a-t-il encore écrit.
L’intellectuel musulman Tariq Ramadan, aux propos parfois sulfureux et toujours controversés, a jugé « catastrophique » le résultat du référendum. Pour M. Ramadan, qui vit à Genève et enseigne à l’Université britannique d’Oxford, « les Suisses ont exprimé une vraie peur, un questionnement profond sur la question de l’islam en Suisse ».
Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, dont le siège est à Genève, a également fait part de sa préoccupation.
Le grand mufti d’Egypte, Ali Gomaa, a dénoncé dimanche le résultat du référendum suisse. « Ce résultat du référendum (…) n’est pas une simple atteinte à la liberté religieuse, c’est aussi une insulte aux sentiments de la communauté musulmane en Suisse comme ailleurs », a-t-il déclaré à l’agence égyptienne MENA. En Egypte, le grand mufti est l’homme officiellement chargé par le gouvernement égyptien d’interpréter la loi islamique. Le grand mufti, selon MENA, a aussi encouragé les 400 000 musulmans vivant en Suisse à « dialoguer » avec les autorités suisses et à utiliser les moyens légaux pour contester le résultat du référendum de dimanche.
La Grande Mosquée de Lyon a déploré, dimanche, le résultat « désolant » du référendum par lequel les Suisses ont décidé d’interdire la construction de nouveaux minarets chez eux, appelant musulmans et démocrates à réagir pour éviter que ce vote ne devienne une loi. « Il s’agit d’un vote d’intolérance, tournant le dos aux bases juridiques les plus constantes qui, à travers le monde, garantissent la liberté de religion », a fait savoir dans un communiqué Kamel Kebtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon. « J’appelle à une réaction de tous les musulmans, des fidèles de toutes les religions, et de tous les démocrates, au niveau européen, pour s’opposer à ce que ce vote, contraire aux fondements du droit, devienne une loi », a-t-il encore écrit.
L’intellectuel musulman Tariq Ramadan, aux propos parfois sulfureux et toujours controversés, a jugé « catastrophique » le résultat du référendum. Pour M. Ramadan, qui vit à Genève et enseigne à l’Université britannique d’Oxford, « les Suisses ont exprimé une vraie peur, un questionnement profond sur la question de l’islam en Suisse ».
Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, dont le siège est à Genève, a également fait part de sa préoccupation.
La communauté musulmane en suisse est triste, désemparée avec le sentiment d’être injustement rejetée malgré son comportement très majoritairement exemplaire.
Dans le journal « la Croix » du 30 novembre, le sociologue italien Stefano Allievi analyse avec pertinance le phénomène des interdictions en Europe des minarets et/ou des mosquées.