Une fois de plus les meilleures intentions (pas celles des initiateurs de la votation suisse évidemment) se fracassent sur la démocratie directe. C’est l’occasion de rappeler que plusieurs référendums sur l’Europe ont été perdus ( France, Pays-Bas, Irlande, Norvège,Danemark…) et à plusieurs reprises (Irlande, Norvège). Le traité de Lisbonne a bien failli se fracasser à son tour sur des référendums perdus et ne fut sauvé qu’in-extremis. Rappelons que en 1992 , c’est une votation qui a éloigné la Suisse de l’Espace économique européen.
A l’heure actuelle beaucoup d’esprits tout à fait respectables militent pour que les fonctions de président du Conseil européen et président de la Commission soient fusionnées et fassent l’objet d’une élection au suffrage universel.
Qu’ils prennent garde ! Avec la dernière votation suisse, une nouvelle fois la démocratie directe fait la preuve de son extrême dangerosité. En laissant s’exprimer la peur de l’autre qui n’est pas nécessairement un musulman, le refus de la rationalité, l’intérêt immédiat, les séductions éphémères, le référendum est bel et bien un instrument dangereux aux mains expertes des démagogues de tous horizons. On comprend mieux que plusieurs pays démocratiques (l’Allemagne par exemple) l’ont interdit. Réfléchissons bien ne laissons pas l’Europe se fracasser sur une démocratie directe fallacieuse .