Un collectif d’associations va déposer un recours contre deux circulaires du gouvernement. Les associations de défense des droits de l’homme remontent au créneau contre le délit de solidarité, l’aide apportée aux sans-papiers par des militants associatifs ou de simples citoyens. Hier, 24 organisations réunies au sein du collectif des délinquants solidaires » ont annoncé le dépôt prochainement d’un recours devant le Conseil d’Etat.
Ce recours vise les circulaires de la ministre de la Justice et du ministre de l’Intérieur. Ce texte dispense de poursuites pénales les membres des associations « qui fournissent des prestations telles que des repas, un hébergement d’urgence, un secours médical, lorsque l’acte visé n’a d’autre objectif que d’assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger en situation irrégulière ». Tout cela constitue un progrès indéniable par rapport à ce qui prévalait il y a encore quelques mois. En revanche « remettre sciemment à des majeurs des cartes d’hébergement attestant de leur minorité ou remettre de faux documents », restent passibles de poursuites pénales. Les associations font valoir qu’une action humanitaire ne se divise pas et ne supporte aucune restrictions.
Par ailleurs les associations demandent à nouveau que l’article L622-1 sur le délit de solidarité soit supprimé. Le Gisti continue à recenser sur son site Internet les condamnations prononcées contr e ceux qui ont porté de l’aide aux sans-papiers. Elles signalent que cette liste s’est élargie à de nouveaux « délits » : par exemple, le délit d’outrage, d’injures et de diffamation, de plus en plus utilisé désormais contre ceux qui expriment publiquement leur réprobation lors d’arrestation d’étrangers en situation irrégulière ou encore le délit d’entrave à la circulation d’aéronef utilisé lorsqu’un passager proteste contre une expulsion à bord d’un avion.