Benoit XVI, Guantanamo
1-. Immigration: Benoît XVI appelle à l’accueil des immigrés et au respect des droits de l’homme
Le pape Benoît XVI a donné, vendredi 25 décembre, la bénédiction de Noël urbi et orbi (« à la ville et au monde ») au balcon de la basilique Saint-Pierre, appelant notamment à « l’accueil » des immigrés. « Face à l’exode de ceux qui émigrent de leur terre et qui sont poussés au loin par la faim, par l’intolérance ou par la dégradation environnementale, l’Eglise est une présence qui appelle à l’accueil », a-t-il déclaré.
Benoît XVI a par ailleurs affirmé que la société est actuellement « profondément marquée par une grave crise économique, mais d’abord encore morale, et par les douloureuses blessures de guerres et de conflits ». Il a aussi exprimé sa solidarité avec « ceux qui sont frappés par les calamités naturelles et par la pauvreté, également dans les sociétés opulentes ». Le pape a fait un tour de toutes les crises que connaît la planète en partant de la Terre sainte. Il a une fois de plus appelé à « abandonner toute logique de violence et de vengeance » et à « s’engager » avec « vigueur » et « générosité » sur « le chemin d’une coexistence pacifique ». Benoît XVI a aussi évoqué la difficile situation du « petit troupeau de chrétiens » qui vit en Irak et dans la région. En Asie, il s’est attaché particulièrement au Sri Lanka, à la Corée et aux Philippines. En Afrique, il a notamment « imploré la fin de toutes les exactions en République démocratique du Congo » et invité au « respect des droits » de l’homme et au « dialogue » en Guinée et au Niger. A l’Europe et l’Amérique du Nord, le pape a demandé de « dépasser la mentalité égoïste et techniciste » et « à respecter les personnes les plus faibles, à commencer par celles qui ne sont pas encore nées ». En Amérique latine, il a appelé au « respect des droits inaliénables de toute personne ».
2-. La prison de Guantanamo ne pourra peut-être pas fermer avant 2011 ? De nouveaux retards !
La fermeture de Guantanamo, promise par Barack Obama avant la fin janvier 2010, risque d’être encore retardée jusqu’en 2011 car il faudra des mois pour que le gouvernement fédéral puisse acheter et aménager la prison de l’Illinois qui accueillerait ensuite des suspects de terrorisme. La prison Thomson pourrait ne pas être achetée par l’Etat avant le mois de mars et il faudra jusqu’à 10 mois de travaux, selon Joe Shoemaker, un porte-parole du sénateur Dick Durbin, qui représente l’Illinois au Sénat. « La fin de 2010 ou le début de 2011 a toujours été la date dont l’administration nous a parlé ».
Ce calendrier étiré illustre le risque politique de cette promesse faite par Barack Obama. D’autant que des parlementaires s’opposent au financement de l’acquisition et la rénovation de la prison Thomson, ce qui pourrait faire durer la procédure. Au Sénat, un porte-parole du chef du groupe républicain, Mitch McConnel a promis que le parti utiliserait des tactiques d’obstruction pour empêcher que de l’argent soit alloué à la prison de l’Illinois. Et il a dit s’attendre à ce que des démocrates les soutiennent. Des parlementaires de chaque camp s’inquiètent en effet de voir arriver sur le sol américain des détenus de la prison installée sur la base navale américaine à Cuba.
Barack Obama avait d’abord promis que Guantanamo fermerait ses portes le 22 janvier 2010, une délai désormais impossible à tenir. Le président des Etats-Unis a demandé à son administration d’acquérir rapidement la prison de haute sécurité Thomson.(CF Nea say … n° 79). Un porte-parole de la Maison Blanche Ben LaBolt s’est refusé le 23 décembre dernier à dire quand il attendait la fermeture de Guantanamo. « Le président reste aussi déterminé aujourd’hui à fermer le centre de détention de Guantanamo qu’il l’était quand il a pris ses fonctions, et des progrès substantiels ont été réalisés ces dernières semaines », a-t-il souligné, notant que la population carcérale de Guantanamo est à son plus bas niveau depuis 2002. Le week-end dernier, le Département de la Justice avait fait savoir que depuis 2002 plus de 560 détenus ont quitté Guantanamo et 198 y demeurent. « Nous travaillerons avec le Congrès pour veiller à ce que nous assurions les fonds nécessaires pour acquérir et améliorer la prison Thomson, qui opérera à un coût significativement inférieur pour les contribuables, l’an prochain », a ajouté Ben LaBolt.
Mais outre les problèmes liés à l’acquisition de la prison, la loi fédérale actuelle requiert que des détenus ne soient incarcérés sur le sol américain que s’ils sont dans l’attente de leur procès. Cette loi devrait donc être modifiée pour couvrir les détenus de Guantanamo qui n’ont pas encore été inculpés et ne seront pas envoyés à l’étranger.
3-. Lutte contre la pauvreté: Barroso s’engage à « lutter » en faveur de l’agenda social européen dans le cadre de la nouvelle stratégie de Lisbonne.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a du faire face le 16 décembre aux accusations de certains membres du parlement européen. Selon eux, la dimension sociale n’est pas assez présente dans son projet relatif à la future stratégie de Lisbonne, pour le renouvellement économique et environnemental à l’horizon 2020.
Rappel : en 2000, l’UE a lancé son ambitieuse «stratégie de Lisbonne» pour devenir «l?économie de la connaissance la plus dynamique et la plus compétitive au monde d’ici 2010». Après cinq premières années de résultats limités, les dirigeants de l’UE ont décidé, en mars 2005, de relancer la stratégie en mettant davantage l’accent sur la croissance et l’emploi, et de transférer une plus grande responsabilité aux États membres via des plans d’action nationaux. Dès 2009, l’échéance approchant de nouveau, la Commission européenne et les gouvernements nationaux ont commencé à réfléchir sur le renouvellement de la stratégie post 2010.
Au mois de novembre, le président de la Commission, José Manuel Barroso, a publié un document de consultation établissant une «feuille de route». La stratégie, dénommée UE 2020, a cette fois pour objectif de sortir l’UE de la récession tout en poussant l’Europe vers une économie verte, fondée sur la connaissance. Le projet a déjà été condamné par certains milieux, qui la considèrent trop «court-termiste ».
Au mois de novembre, le président de la Commission, José Manuel Barroso, a publié un document de consultation établissant une «feuille de route». La stratégie, dénommée UE 2020, a cette fois pour objectif de sortir l’UE de la récession tout en poussant l’Europe vers une économie verte, fondée sur la connaissance. Le projet a déjà été condamné par certains milieux, qui la considèrent trop «court-termiste ».
Répondant à Strasbourg pendant une heure aux questions des eurodéputés, lors de la dernière session plénière du Parlement européen, le président de la Commission a été mis en difficulté sur son engagement social. Le socialiste britannique Stephen Hughes a fait notamment référence aux protestations du réseau européen des associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (EAPN) , selon lesquelles la stratégie 2020 constitue « un pas en arrière par rapport à l’engagement pris par les Conseils européens successifs de renforcer la dimension sociale » des politiques de l’UE. En réponse, le président de la Commission a réaffirmé que son objectif était : « le renforcement du mécanisme de gouvernance » pour les éléments sociaux présents dans la stratégie. Pour le moment il ne s’agit que d’un document consultatif, a-t-il rappelé, avant d’jouter que la dimension sociale pourrait différer dans la version finale.
Barroso reproche aux Etats membres leur inaction ! Car s’il a souvent poussé par le passé dans le sens d’un renforcement de la coopération européenne en matière sociale, il s’est toujours trouvé finalement confronté à l’opposition des Etats membres désireux de garder jalousement leur souveraineté dans ce domaine, a-t-il rappelé. «Ce n’est pas nouveau, » a-t-il rétorqué, ajoutant qu’à plusieurs reprises sa Commission a fait des « propositions très concrètes » pour améliorer la coopération sociale. Mais face à lui, toujours un « très fort non » des États membres.
Toutefois, le président de la Commission a fait valoir devant les députés que les choses pourraient être différentes cette fois. « La crise a fait prendre davantage conscience aux Etats membres du besoin d’avoir une coordination réelle sur les aspects sociaux, et je vais lutter pour cela », a-t-il dit, indiquant que le nouveau président stable du Conseil de l’UE, Hermann Van Rompuy, avait justement appelé à un échange de vues informel entre les dirigeants européens sur ce sujet début février 2010. « Nous avons besoin du soutien des Etats, » a conclu M. Barroso. Concernant le calendrier de finalisation de la stratégie, il a dit espérer avoir une communication officielle prête d’ici le sommet européen de printemps en mars prochain, mais que cela repousserait la présentation des conclusions formelles aux dirigeants de l’UE jusqu’à leur réunion de juin. « Je pense que c’est mieux, » a fait remarquer le président de la Commission, car cela laissera suffisamment de temps au Parlement pour s’approprier pleinement la stratégie. José Manuel Barroso a aussi été très critiqué pour avoir choisi d’organiser la consultation pour la stratégie 2020 pendant la période des Fêtes de Noël et du nouvel An !