Le rapport de la Commission européenne souligne les défis qui restent à relever dans ce domaine et plaide pour une plus forte intégration de la dimension du genre dans la future stratégie de l’UE pour la croissance et l’emploi.
Le rapport de la Commission fera partie du programme sur la croissance et l’emploi qui sera présenté à l’occasion de la session de printemps du Conseil européen, le 25 mars 2010. Il alimentera la future stratégie de l’UE 2020 en matière de croissance et d’emploi qui va succéder à la stratégie de Lisbonne. Un document de travail a été mis en consultation. Le rapport sur l’égalité entre les hommes et les femmes servira de base de travail pour la future stratégie de l’UE pour l’égalité entre les hommes et les femmes que la présidence espagnole a retenu parmi ses premières priorités.
Dans son rapport la Commission note que les disparités subsistent en ce qui concerne les taux d’emploi, les rémunérations, les heures d’emploi, les postes à responsabilité, le partage des responsabilités familiales et la pauvreté. Entre 1998 et 2008 l’emploi des femmes a connu des progrès considérables : le taux d’emploi de ces dernières a augmenté de 7,1 % pour atteindre 59,1%, mais, constate la Commission, cette tendance à la hausse a été interrompue à cause de la crise économique. Si à cause de la crise, le chômage des femmes a augmenté moins rapidement (de 7,4% en mai 2008 à 9% en septembre 2009) que celui des hommes (de 6,4% à 9,3%), les deux progressent à présent au même rythme et le chômage des femmes reste supérieur à celui des hommes dans 12 pays de l’UE.
La Commission souligne en outre que :
-. Les femmes risqueront de subir plus tard les effets de la crise dans la mesure où les suppressions d’emplois concernent d’abord les secteurs principalement masculins tels que la construction et l’industrie manufacturière avant de s’étendre à des secteurs à plus forte mixité ainsi qu’au secteur public, qui emploie plus de femmes ;
-. La qualité de l’emploi est le meilleur rempart contre la pauvreté et l’exclusion sociale et qu’en période de récession, les groupes les plus vulnérables devraient faire l’objet d’une attention particulière ;
-. Les politiques visant à améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale des femmes et des hommes doivent être considérées comme un investissement à long terme et non comme un coup à court terme ;
-. Il faut lutter contre la violence fondée sur le sexe, qui non seulement constitue une violation des droits fondamentaux mais représente un coup élevé pour la société.
En conclusions, la Commission demande aux Etats membres
Compte tenu de la contribution que l’égalité des sexes peut apporter à une croissancedurable, à l’emploi, à la compétitivité et à la cohésion sociale, la Commission estime que la dimension hommes-femmes devrait être renforcée dans toutes les parties de la stratégie post-Lisbonne.
La Commission invite le Conseil européen à demander aux États membres de réagir sans délai aux défis évoqués dans le présent rapport, et notamment:
• de renforcer la dimension hommes-femmes dans toutes les parties de la stratégie «UE 2020», notamment par une prise en compte plus efficace des spécificités des sexes dans tous les domaines, et de développer les actions et les objectifs chiffrés spécifiquement axés sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans la stratégie européenne pour l’emploi;
• de réduire l’écart salarial entre les femmes et les hommes au moyen de stratégies spécifiques faisant appel à tous les instruments disponibles, y compris des objectifs chiffrés lorsque cela se justifie;
• de veiller, par la diversité au sein des conseils d’administration des sociétés cotées en Bourse, à favoriser un environnement décisionnel équilibré et axé sur le long terme, et de faire en sorte d’inciter les femmes à relever le défi d’être membres des conseils d’administration de ces sociétés;
• d’améliorer les mesures de conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée à la fois pour les hommes et pour les femmes, y compris les congés pour raisons familiales, les services de prise en charge des personnes dépendantes et les régimes de travail flexibles, et d’encourager un partage égal des responsabilités privées et familiales entre les hommes et les femmes pour faciliter l’exercice d’un emploi à temps plein tant par les premiers que par les secondes;
• de redoubler d’efforts pour prévenir la violence sexiste et lutter contre celle-ci;
• de veiller à ce que les politiques tiennent compte des femmes qui se trouvent dans des situations de vulnérabilité particulière, comme les femmes qui ont un emploi précaire, les travailleuses âgées, les mères célibataires, les femmes handicapées, les femmes issues de l’immigration ou de minorités ethniques et les femmes roms;
• de faire en sorte que les spécificités des sexes, et notamment les effets différents de la crise sur les femmes et sur les hommes, soient prises en compte dans le cadre des mesures adoptées pour faire face à la récession aux niveaux européen et national;
• de renouveler l’engagement qu’ils ont pris dans le pacte européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes et de renforcer les partenariats et les synergies entre les institutions européennes, les partenaires sociaux et la société civile.
Texte intégral du rapport (FR) (EN) Document de travail joint au rapport (EN)
Quant à l’institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes, il a ouvert ses portes à Vilnius le 16 décembre dernier.
Il convient de rappeler :
-. Le budget de l’EIGE est de 52,5d’euros pour la période 2007-20013 ;
-. Sa tâche est de collecter et d’analyser les données comparables sur l’égalité entre les hommes et les femmes, de mettre au point des outils méthodologiques destinés, par exemple, à favoriser l’intégration de l’égalité entre les hommes et les femmes dans toutes les politiques communautaires, de faciliter l’échange de bonnes pratiques et le dialogue entre les acteurs concernés et de sensibiliser les citoyens européens ;
-. Les organes de l’EIGE sont :
-un conseil d’administration (organe de décision) qui adopte le programme de travail annuel et à moyen terme ainsi que le budget de l’institut ;
-le forum d’experts (organe consultatif) qui aide la directrice à garantir l’excellence et l’indépendance des activités de l’Institut ;
-le directeur ou la directrice (organe exécutif) qui est responsable de la gestion quotidienne de l’Institut et de la mise en œuvre du programme de travail ;
-. L’EIGE emploiera une trentaine de personnes en 2010 et envisage le recrutement d’experts nationaux détachés pour améliorer sa compétence dans le domaine de l’égalité entre les femmes et les hommes.
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