Le Washington Post et Stephen Flynn (Président du « Center for National Policy ») dénoncent les 5 mythes sur les quels repose la lutte antiterroriste.

Après la tentative ratée  par un membre autoproclamé d’al Qaida pour faire exploser le vol Amsterdam Détroit du 25 décembre, Barack Obama a estimé qu’il s’agissait «d’une défaillance du système de sécurité des Etats-Unis». Un article publié par le Washington Post et écrit par Stephen Flynn, le président du «Center for National Policy» et auteur du livre «Au bord du désastre, reconstruire une nation résistante», souligne que les arguments évoqués le plus souvent par ceux qui dénoncent les failles des services de sécurité sont les mêmes depuis les attaques du 11 septembre 2001 contre New York et Washington. Ils sont aussi  faux quand ils sont avancés par l’administration Bush que par l’administration Obama.


Cinq mythes sont dénoncés. (texte intégral de l’article http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/12/31/AR2009123101159.html)

– . Le premier est celui selon lequel le terrorisme est la plus grave menace contre le peuple américain. En fait, les Américains courent immensément plus de risques de mourir à cause d’accidents ou de virus que d’attentats terroristes. Ainsi, 37 300 Américains sont morts sur les routes aux Etats-Unis en 2008. Une proportion équivalente au nombre de Français tués aussi sur les routes.

-. Deuxième mythe: pour empêcher le terrorisme, la meilleure solution est d’être offensif contre les réseaux et les organisations. Mais l’offensive a ses limites. Elle dépend notamment de la capacité d’obtenir des renseignements précis et au bon moment et cela est très difficile.

-. Troisième mythe: mieux contrôler les frontières est essentiel pour assurer la sécurité du pays. En fait, pas vraiment. Le contrôle des frontières, des ports et des aéroports est important pour lutter contre l’immigration clandestine et contrôler le commerce, mais la menace terroriste ne vient pas de personnes entrant clandestinement sur le territoire américain par les frontières mexicaine ou canadienne. La menace terroriste n’est pas aux frontières.

-. Quatrième mythe: investir dans les nouvelles technologies est la clé pour améliorer la sécurité. Pas nécessairement. La technologie peut être utile pour détecter les explosifs notamment, mais se reposer entièrement sur elle présente un risque considérable. A partir du moment où la routine s’installe, le danger augmente. Rien ne remplace dans la détection le facteur humain et la psychologie. (CF. infra l’article consacré à la sécurité aérienne et à l’installation de scanners corporels dans les aéroports).

–  Cinquième et dernier mythe: les citoyens ordinaires ne sont pas capables de faire face à la menace. Les spécialistes de la sécurité et du renseignement et les politiques considèrent en général avec dédain la capacité d’action des citoyens. Cette conception qui remonte au 11 septembre 2001 est étonnante car en fait la seule action antiterroriste qui a empêché un avion mené par al Qaida de s’écraser à Washington sur la Maison Blanche ou le Capitole provient de citoyens ordinaires passagers  du vol 93 d’United Airlines qui se sont révoltés et sacrifiés. Les militaires et les services antiterroristes n’étaient même pas en état alors d’intercepter le quatrième avion détourné ce jour là aux Etats-Unis.

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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