La France, le Conseil de l’Europe condamnent les violences contre les immigrés en Italie à Rosarno. Que fait l’UE ? Elle ne peut continuer à rester inerte : elle donne une mauvaise image d’elle-même tout autant (plus même) que l’Italie

Si le pape Benoît VI a dénoncé (cf. autre information) cette montée du racisme, peu de critiques et encore moins de condamnation en Europe. Notons cependant la réaction le 12 janvier sur les ondes la radio Europe 1, le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche a critique sévèrement les graves incidents : « ce qui s’est passé est injustifiable et mériterait les sanctions les plus fortes immédiatement parce que ce n’est pas l’image que nous souhaitons projeter de l’Europe (…)


Nous avons en face de nous un continent africain qui est entrain de doubler sa population, sans parler de ce qui se passe dans le sous continent indien, des filières de trafic et d’immigration clandestine qui se déplacent au fil des mesures que nous prenons » a-t-il dit expliquant que la pression très forte sur l’Espagne s’était déplacé via la Libye vers l’Italie et Malte. Pierre Lellouche a également indiqué qu’il évoquerait les problèmes d’immigration lors de la réunion informelle des ministres chargés des affaires européennes des 13 et 14 janvier à la Granja (Ségovie). « Aujourd’hui, avec la Libye, la Turquie est la principale porte d’entrée de l’immigration clandestine par terre ou par mer (…) je vais demander à mas collègues à ce que nous ayons rapidement une politique intégrée en matière d’immigration (…) Nous devons être capable ensemble (…) d’avoir la même politique du droit d’asile, que les réseaux de trafiquants ne puissent pas faire du shipping sur les différents droits d’asile en cours dans les différents pays ».

Revenant sur les affrontements, la présidente de la commission des migrations de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), Corien Jonker a indiqué que l’UE et l’Italie devaient tirer les enseignements de « la poudrière de violence, raciste, de xénophobie et d’exploitation » » qui a explosé entre autochtones et immigrés. « Les Etats ne peuvent pas se mettre la tête dans le sable et dire les immigrés n’existent pas, ils ne devraient pas être ici(…) Ces personnes sont ici, et tant qu’elles sont ici en Europe, nous avons tous une responsabilité envers elles ». Mme Jonker a notamment invité les autorités italiennes à adopter une approche humaine vis-à-vis des migrants, qui ne devraient pas subir les conséquences de cette poudrière.

L’appel de Mme Jonker est plus que raisonnable : l’image que donne l’UE est en jeu. Cela fait plusieurs années que sont apparus les premiers incidents graves aux Canaries, à Ceuta et Mellila, cela fait plusieurs année que le parlement européen a envoyé une délégation enquêter sur place à Lampedusa. Or rien ne change et l’adoption du Programme de Stockholm et avant l’adoption du Pacte européen pour l’immigration n’a rien changé. L’image de l’EU est en jeu : pour s’en convaincre il suffit de constater que quelques jours après les incidents de Rosarno, le célèbre Pew Research  Center http://pewresearch.org/pubs/1461/italy-widespread-anti-immigrant-sentiment

(centre de très haute qualité spécialisé sur l’étude des opinions) ai produit une analyse sur le sentiment anti immigrant en Italie et dans d’autres pays européens. Par exemple : l’influence des immigrants est-elle une bonne chose, OUI : 17% Italie, 44% Royaume-Uni, 52% France, Allemagne 48%, Espagne 46%, Suède 64%. Au cours de ces dernières années le Pew Research Center a fait de nombreuses enquêtes sur l’immigration et sa perception http://pewresearch.org/topics/immigration/

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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