La Journée européenne de la protection des données (Data Protection Day du 28 janvier) a été une bonne occasion, lors de sa première apparition en tant que commissaire aux droits fondamentaux, pour exposer plus en détails que lors de son audition sa conception en la matière. La révision de la Directive de 1995 est la toute première priorité.
Les nombreuses initiatives en provenance de la Commission ont dans un passé récent souligné les avantages et les dangers d’un certain nombre de nouvelles tendances : publicité ciblée, réseaux sociaux, systèmes de fréquence d’identification (RFID) parmi d’autres. La mondialisation du phénomène et des affaires comme celle concernant Swift ne font que confirmer l’intérêt grandissant des institutions européennes et leur mobilisation.
Viviane Reding a confirmé les propose tenus lors de son audition (Cf. Nea say N° 81) : tolérance zéro concernant les abus dans l’utilisation des données personnelles. La vie privée des citoyens doit devenir une priorité de l’ère numérique dans laquelle nous sommes entrés, a-t-elle répété. Elle a dit à nouveau que les droits fondamentaux, y compris la protection des données , seront au sommet de sa liste des priorités ;
L’actualité rend la protection des données une affaire sensible, non seulement pour elles-mêmes, mais également dans le cadre des relations de l’Ue avec des partenaires internationaux clés comme les Etats-Unis, sans parler de la Chine, voire de l’Iran. Le traitement des données bancaires (SWIFT) et les données des passagers aériens (PNR) ont une valeur emblématique et une force toute particulière (Cf ; autres informations à ce sujet dans le présent numéro) . Les débats sur les médias sociaux et la vie privée figurent inévitablement au centre de la journée de la protection des données en ligne, journée crée par le Conseil de l’Europe et sponsorisée par Microsoft….L’une des questions clés concernent le traitement des données par les services en ligne. Pensons un instant que les moteurs de recherche collectent les informations, comme les adresses IP et les requêtes postées par les utilisateurs afin de créer des profils électroniques des internautes et de gagner ainsi de l’argent en vendant ces informations stratégiques aux publicitaires. Mais la florissante industrie publicitaire pourrait se trouver en difficulté si l’UE décidait de les considérer comme des données privées qu’on ne pourrait utiliser sans l’accord des utilisateurs. La manière de traiter les réseaux sociaux comme facebook est une autre source d’inquiétudes : beaucoup de jeunes postent des informations sur de telles plate-forme sans être vraiment conscients des impacts à risque pour leur vie privée. L’avenir de la vie privée en ligne concerne également la nouvelle pratique de « l’informatique en nuage » qui implique une délocalisation des données au loin plutôt que sur des bureaux personnels.
En bref les nouvelles perspectives technologiques présentent d’énormes avantages, notamment économiques et environnementaux, mais posent aussi de sérieux problèmes à la société contemporaine.
Discours de Viviane Reding à la Data Protection Day (28 janvier 2010) http://europa.eu/rapid/searchAction.do;jsessionid=QCYLLlxXvvtQdDcpNQsLT0WmR4n2xFD7HQmMhnYvrgKVJ8h2vL3C!-136496308
Avis du contrôleur européen à la protection des données (CEPD) sur le Programme de Stockholm http://www.edps.europa.eu/EDPSWEB/webdav/shared/Documents/EDPS/PressNews/Newsletters/Newsletter_20_FR.pdf
Portail du Conseil de l’Europe concernant la quatrième journée internationale de la protection des données personnelles http://www.coe.int/t/e/legal_affairs/legal_co-operation/data_protection/