Le président du Conseil européen a proposé de retenir la réduction de la pauvreté dans l’UE parmi les quatre objectifs stratégiques pour la décennie. Dans sa présentation de EUROPE 2020, J.M Barroso a retenu trois priorités pour une croissance et des emplois durables :
-. une croissance fondée sur la connaissance et l’innovation ;
-. la croissance verte dans une économie compétitive et durable ;
-. une société intégratrice à haut niveau d’emploi : des emplois, des compétences et la lutte contre la pauvreté.
Le Parlement européen a consacré un séminaire de réflexion sur le sujet
La nouvelle est passée presque inaperçue lors du sommet européen du jeudi 11 février, largement dominé par l’actualité grecque, mais elle constitue un pas en avant sans précédent. Document de travail du président du conseil européen : http://www.la-croix.com/illustrations/Multimedia/Actu/2010/2/10/gouvernance-eco-ue.doc et lettre d’invitation http://www.la-croix.com/illustrations/Multimedia/Actu/2010/2/10/lettre-rompuy.pdf
À l’heure où les dirigeants européens élaborent la stratégie économique de l’Union pour la décennie 2010, la réduction de la pauvreté est pour la première fois citée parmi quatre grands objectifs que les Vingt-Sept pourraient se fixer, au même titre que les dépenses de recherche, le taux d’emploi et celui de diplômés de l’enseignement supérieur. La proposition vient du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, dans un document soumis aux chefs d’État et de gouvernement.
« C’est la première fois que la question de la pauvreté est érigée à ce rang en Europe », se félicite une source communautaire. De plus, cette ambition de réduction surgit à un moment où les dirigeants européens veulent à la fois limiter leurs engagements à une poignée d’objectifs jugés les plus stratégiques pour l’avenir de l’Europe (Herman Van Rompuy en évoque « cinq au plus », José Manuel Barroso, « neuf ou dix ») et en contrôler de près le suivi. « Nous voulons moins d’objectifs, mieux tenus », résume-t-on dans l’entourage du président du Conseil européen. Cf. Discours par le Commissaire Lazlo Andor, commissaire responsable pour l’emploi, les affaires sociales et l’intégration sociale (FR) http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=SPEECH/10/30&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=fr
Chaque gouvernement déclinera l’objectif selon la situation du pays : les déclinaisons nationales de l’année européenne de la lutte contre la pauvreté http://www.2010againstpoverty.eu/mycountry/?langid=fr
En tant qu’économiste, Herman Van Rompuy inscrit la réduction de la pauvreté dans le cadre de son grand dessein de sauver le « mode de vie européen » par davantage de croissance capable de financer son modèle social. Avec 17% d’Européens (plus de 84 millions de personnes) « confrontés au risque de pauvreté », selon les statistiques Eurostat de janvier, la croissance potentielle de l’Europe s’érode et la protection sociale est à bout de souffle.
Reste aux Vingt-Sept à confirmer cet objectif lors de leur prochain sommet fin mars.
En pratique, il reviendra à la Commission européenne de formuler et de chiffrer l’objectif pour l’ensemble de l’UE. Chaque gouvernement devra le décliner selon la situation de la pauvreté dans son pays.
Quant au Parlement européen , à l’évidence, il lui aussi gravement préoccupé par une situation qui handicape la reprise et la sortie de la crise et plus particulièrement en cette année consacrée « Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ». Bien que l’Europe soit l’une des régions les plus développées au monde, 80 millions de citoyens vivent sous le seuil de pauvreté. Comment y remédier ? Comment lutter contre les conséquences potentiellement catastrophiques de la crise économique pour les gens déjà fragilisés ? Ces thématiques devraient être développées dans les Etats membres tout au long de l’année.
C’est la raison pour laquelle, reconnaissant le droit pour chacun de vivre dans la dignité, le Parlement européen et les Etats membres de l’Union européenne ont déclaré 2010 « Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ». Le but est d’amener à une prise de conscience du problème fondamental de la pauvreté en Europe. : sans revenus insuffisants il n’y a pas de un niveau de vie acceptable Or que constatons-nous ? 79 millions d’Européens vivent sous le seuil de pauvreté (60 % du revenu moyen dans leur pays), soit 16 % de la population 19 % des enfants risquent de tomber dans la pauvreté, 8 % des Européens ne réussissent pas à sortir de la pauvreté malgré le fait qu’ils ont un travail. Dans nos sociétés européennes, la pauvreté n’a pas toujours de visage. Elle se cache parfois, se fait discrète souvent. Comment dès lors l’appréhender, la définir ? pour mieux l’éradiquer.
Par extrême pauvreté, on entend la non-satisfaction des besoins de base : nourriture, eau potable, sanitaires, suivi médical, logement et éducation. Cette forme de pauvreté affecte notamment la communauté Rom dans certains pays européens. Elle est plus répandue dans d’autres régions du monde. Quand les revenus dont on dispose dont insuffisants pour assurer un niveau de vie acceptable dans la société dans laquelle on vit, on parle alors de pauvreté relative. C’est la forme de pauvreté la plus répandue en Europe. Enfin, l’exclusion sociale touche ceux qui, du fait de la pauvreté ou de discriminations, ne participent plus à la vie sociale (au sens large). Ils sont éloignés du marché de l’emploi, des opportunités de formation et des activités sociales. Ils peuvent nourrir un sentiment d’impuissance car ils ne peuvent avoir d’influence sur les décisions qui affectent leur vie quotidienne.
Décision du Parlement européen et du Conseil instituant 2019, l’année européenne de lutte contre la pauvreté (FR) http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2008:298:0020:0029:FR:PDF
(EN) http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2008:298:0020:0029:EN:PDF