Les cinq hommes accusés des attentats du 11-Septembre, actuellement détenus à Guantanamo, seront jugés par un tribunal de droit commun à New York, a annoncé, vendredi 13 novembre, le ministre de la justice américain Eric Holder, confirmant une information paru dans le quotidien The Washington Post. Mais cinq autres détenus de Guantanamo jugés par des tribunaux d’exception. Le ministre Eric Holder a ajouté que cinq autres détenus de Guantanamo, actuellement poursuivis pour crimes de guerre devant des tribunaux d’exception, seront en revanche jugés par ces juridictions, qui ont été réformées fin octobre par le Congrès pour donner davantage de droits à la défense.
Selon le Washington Post http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/11/13/AR2009111300740.html?hpid=topnews&sid=ST2009111300917
M. Holder a ajouté que les autorités américaines demanderont « la peine maximale », c’est-à-dire la peine de mort à l’encontre des cinq accusés des attentats du 11 septembre 2001, qui ont fait près de 3 000 morts. Depuis Tokyo, où il effectue sa première tournée en Asie, le président Barack Obama a déclaré que les accusés seraient jugés de la façon la plus « rigoureuse ».
Le cerveau autoproclamé des attentats, Khaled Cheikh Mohammed (« KSM » selon ses initiales anglaises), et quatre complices présumés, Ramzi Ben Al-Shaiba, Ali Abd Al-Aziz Ali, Wallid Ben Attash et Mustapha Al-Hawsawi, échapperont donc aux tribunaux militaires d’exception. Leur transfèrement depuis Guantanamo vers une prison fédérale ne pourra pas intervenir avant au moins quarante-cinq jours, délai imposé par le Congrès pour faire venir tout détenu de Guantanamo sur le sol américain en vue de son procès. Quoiqu’il en soit, un procès ne devrait pas intervenir avant plusieurs années, selon les experts.
Avant même l’annonce officielle de la décision de la Maison Blanche, les familles des victimes avaient dénoncé « une énorme erreur », souhaitant que la procédure judiciaire se poursuive devant un tribunal militaire d’exception. Pour Ed Kowalski, l’un des responsables de l’association « 9/11 Families for a Secure America Foundation », http://www.911fsafoundation.org/news-article-catalog
« permettre à un terroriste et criminel de guerre d’avoir la chance de bénéficier de la protection des droits constitutionnels américains est une erreur et cela n’a jamais été fait auparavant ». Si ce choix final de renvoyer les cinq hommes devant un tribunal de droit commun est symbolique et restaure l’image internationale des Etats-Unis, cela ne signifie par pour autant que la tâche y sera plus facile pour le gouvernement. Arrêtés en 2002 et 2003, les suspects ont disparu des années durant dans des prisons secrètes de la CIA, où ils ont de notoriété publique subi de mauvais traitements, voire, pour Khaled Cheikh Mohammed au moins, été torturés. Réapparus en 2006 à Guantanamo et formellement renvoyés ensemble en juin 2008 devant les tribunaux militaires d’exception conçus par l’administration Bush, certains ont dit vouloir mourir en martyrs. Mais devant une juridiction de droit commun, les violences qu’ils ont subies pourraient leur valoir la vie sauve. Sans compter le casse-tête sécuritaire que risque d’être l’organisation d’un procès aussi sensible en plein Manhattan. Choix qui fait l’objet d’intenses polémiques à New York et aux Etats-Unis.