Différences de salaires, femmes battues, parité… A l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, les députés européens – et députées européennes – ont évoqué les nombreux défis qui restent à relever. Ils ont également critiqué le fait que la Commission européenne rende public un plan d’action pour l’égalité des genres sans avoir consulté la société civile. (cf. autre article dans le N° 84 de Nea say). La Journée internationale des femmes a été l’occasion d’un échange de vue lors de l’ouverture de la session plénière du Parlement européen. « La discrimination devrait appartenir au passé », a expliqué son Président, Jerzy Buzek. Il en a profité pour dénoncer l’inégale représentation des hommes et des femmes au sein de l’hémicycle, les femmes ne représentant que 35 % des députés européens.
Un cas qui n’est malheureusement pas exceptionnel. Au rythme où vont les choses, le parlement britannique ne devrait atteindre la parité que dans 200 ans, selon Diana Wallis (Alliance des démocrates et des libéraux). « Beaucoup de choses ont été réalisées, on peut se réjouir de beaucoup de choses, mais encore plus de choses doivent être faites », a-t-elle rappelé. Des différences salariales injustifiées (cf. autre article dans le N° 84 de Nea Say). Bien que les femmes représentent la moitié de la population mondiale, elles ne bénéficient que de 10 % de la richesse produite dans le monde, a détaillé Corien Wortmann-Kool (Parti populaire européen). Martin Schulz (Socialistes et démocrates) a ainsi appelé de ses vœux des rémunérations égales à travail égal. Les droits des femmes doivent être respectés, quels que soient leur choix : carrière professionnel ou vie familiale, a précisé Marina Yannakoudakis (Conservateurs et réformateurs européens). Pour Marta Andreasen (Europe de la liberté et de la démocratie), l’égalité ne se construit pas avec des lois mais en changeant les comportements. « Je me sentirais blessée si quelqu’un me traitait différemment uniquement parce que je suis une femme », a-t-elle déclaré.
La Charte des femmes contestée. Le commissaire à la santé et à la protection des consommateurs, John Dalli, a évoquée la Charte des femmes qui a été présentée par la Commission européenne le 5 mars. Selon lui, elle représente une bonne base de travail pour les actions futures de l’UE : lutte contre les violences, égalité salariale…Néanmoins, la Néerlandaise Marije Cornelissen (Verts) s’est déclarée plutôt sceptique, regrettant que ni le Parlement européen ni les organisations non gouvernementales (ONG) n’aient été consultés. « Maintenant, il faut des actions et non uniquement des mots », a-t-elle défendu. Elle a été rejointe dans son analyse par Eva-Britt Svensson (Gauche unitaire européenne), qui a déploré la faiblesse du contenu de la Charte et le manque de débat public. Elle a proposé d’en discuter d’ici à la Journée de la femme de 2011. Il faut montrer que « nous nous battons pour les droits des femmes tous les jours et pas uniquement le 8 mars », a-t-elle précisé.