A l’occasion de la Journée mondiale contre la cyber-censure, vendredi 12 mars, l’association Reporters sans frontières (RSF) publie, comme chaque année, sa liste des pays « ennemis du Net » ou risquant de le devenir. Pour 2009, l’organisation note une tendance accrue à la censure et à la répression sur la Toile, et a ajouté à sa liste des pays « sous surveillance » la Turquie et la Russie qui entrent dans le club des « mal famés ». Une liste à comparer avec celle de Hillary Clinton qui a pointé du doigt les mauvais élèves en matière de droits de l’homme (cf. autre article dans le présent numéro) http://www.rsf.org/IMG/pdf/ennemis_internet.pdf
La liste des pays qui violent la liberté d’expression sur internet s’est encore allongée lors sa mise à jour par Reporters sans Frontières (RSF) qui place « sous surveillance » la Russie et la Turquie.
« Cette année encore, la liste des ennemis d’internet réunit les pires violateurs de la liberté d’expression sur le Net : l’Arabie saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l’Egypte, l’Iran, l’Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le Turkménistan, le Vietnam », selon RSF. « Le renforcement du contrôle du Web par un nombre grandissant de pays est confronté à un accroissement des capacités de mobilisation de net-citoyens toujours plus inventifs et solidaires », souligne l’association. En conséquence de quoi une soixantaine de pays ont été concernés en 2009 par une forme de censure du Web, soit deux fois plus qu’en 2008. Pour la troisième année, ce rapport est publié à l’occasion de la Journée mondiale contre la « cyber-censure » qui se tient vendredi 12 mars.
RSF a listé parmi les pays « sous surveillance » plusieurs démocraties comme l’Australie, « en raison de la volonté du gouvernement de mettre en place un système poussé de filtrage du Net, et la Corée du Sud où des lois trop sévères encadrent les internautes, remettent en cause leur anonymat et incitent à l’autocensure ».
Le rapport examine également le développement massif des réseaux sociaux qui « ont mis à disposition des populations des outils de collaboration qui permettent de remettre en cause l’ordre social ». Ainsi « Facebook est devenu le lieu de ralliement des militants empêchés de descendre dans la rue ».
La Russie se voit reprocher les arrestations et les poursuites de blogueurs et le blocage de sites qualifiés d' »extrémistes » qui ne le sont pas toujours. Selon RSF , « la propagande du régime est de plus en plus présente sur la Toile et il existe un vrai risque qu’internet se transforme en outil de contrôle politique ». Pour la Turquie, le blocage de plusieurs milliers de sites (dont Youtube) est à l’origine de son placement dans la liste des pays sous surveillance.
Certains pays sont particulièrement avancés dans la technologie de contrôle des utilisations d’internet. Les plus en pointe seraient la Chine et la Tunisie.
RSF rappelle que « les net-citoyens font les frais de cette répression accrue. Pour la première fois depuis la création d’internet, près de 120 blogueurs, internautes et cyberdissidents sont derrière les barreaux ». « Les plus grandes prisons du monde pour les net-citoyens sont la Chine, largement en tête avec 72 détenus, suivie du Vietnam et de l’Iran ».
En prélude à la Journée mondiale contre la cyber-censure, le premier Prix du « net -citoyen » a été décerné aux cyberféministes iraniennes du site www.we-change.org, http://www.we-change.org/ sur le changement pour l’égalité par Reporters sans Frontières (RSF) en partenariat avec Google. Conçu par une vingtaine de femmes, la plupart blogueuses et journalistes, ce site a vu le jour en septembre 2006 pour promouvoir une campagne de mobilisation à propos de lois discriminatoires envers les femmes, a expliqué RSF. La militante, journaliste et blogueuse Parvin Ardalan, une des fondatrices du site, a reçu le prix et elle l’a dédié aux prisonniers iraniens victimes de leur combat pour la liberté d’expression en Iran.