Martine Aubry confirme le vote par les députés socialistes de la résolution parlementaire sur l’interdiction du voile intégral en France mais ils s’opposent au projet de loi tel que la majorité l’envisage. « Nous lui avons dit que nous voterions la déclaration de principes. Nous sommes évidemment contre la burqa et nous souhaitons qu’elle ne soit plus présente dans notre pays », a-t-elle dit à la presse à l’issue de l’entretien.
En revanche, les socialistes ne veulent pas d’un texte interdisant la burqa dans tout l’espace public mais se cantonnant aux services et lieux publics, comme les mairies, les hôpitaux ou encore les banques. « Nous pensons que l’interdire sur l’ensemble de l’espace public ne sera pas opérant, risque d’être stigmatisant et surtout d’être totalement inefficace car inappliqué et une loi inappliquée c’est la République qui recule », a dit Martine Aubry. « Nous souhaitons que le texte de loi ne soit pas réalisé dans l’urgence – je crois que c’est maintenant acquis – ne soit pas discriminant et qu’il suive l’avis du conseil d’Etat en demandant qu’il ne s’applique pas seulement à la burqa mais à l’ensemble des éléments de dissimulation du visage », a-t-elle fait valoir.
Selon la maire de Lille, le Premier ministre « a retenu cette position-là, prenant ainsi le contre-pied de ce que disait le président de la République encore récemment ». « Si le texte n’est pas modifié nous ne le voterons pas mais nous nous déposerons un texte totalement conforme à l’avis du Conseil d’Etat », a-t-elle rappelé. Martine Aubry a par ailleurs jugé « surréaliste » que François Fillon consulte l’opposition sur la burqa en pleine crise financière européenne et après l’annonce d’importantes mesures de réduction budgétaire en France.
Le voile intégral, « c’est un problème important mais il paraît dérisoire aux problèmes qui sont aujourd’hui ceux de la France (…) Il faut arrêter de penser que la burqa est le problème essentiel des Français », a-t-elle dit.