Certes ils ont décidé que le développement d’une telle structure devrait passer d’abord par le renforcement d’Eurojust, mais qui les en empêchent ? L’évaluation de la montée en puissance de Eurojust au travers de la lecture des différents rapports annuels n’est pas encourageante, malgré des progrès évidents. L’évaluation des équipes communes d’enquête reste trop rhétorique . L’accord trouvé en 2008 sur le renforcement d’Eurojust est censé s’appliquer en juin 2011. On se hâte lentement. La belle idée n’est pas encore mûre, nous dit-on : le tour de table sur le sujet a montré des réticences d’intensité variée mais forte chez les Britannique pour ne pas parler d’hostilité, l’Autriche, l’Estonie, le Danemark et d’autres ne sont pas enthousiastes. La vice-présidente de la Commission en charge du dossier, Viviane Reding, qui s’était fortement engagée lors de son audition de confirmation par le Parlement européen , a rappelé : » le parquet européen, c’est idéalement ce que l’on a en tête. Il ne faut pas l’idéologiser, mais démontrer que la pratique est indispensable sur le terrain (…)Il faut avancer pas à as et régler les problèmes pratiques. Il faut que les ministres donnent des instructions chez eux pour que Eurojust soit intégré dans les enquêtes transfrontalières. Et une fois que la plus-value de Eurojust sera pleinement reconnue, alors nous pourrons aller de l’avant sur l’idée d’un parquet européen ».