Dans le Wall Street Journal http://online.wsj.com/article/NA_WSJ_PUB:SB10001424052748704111704575355330311370068.html Darrell M.West vice-president de la direction des études et directeur du Center of Technology Innovation à la Brookings Institution attire notre attention « We need an Einstein Immigration Policy. When Americans see the benefits of a brain gain, they ‘ll view newcomers more favorably ». Il est l’auteur de “Brain Gain Rethining U.S. Immigration Policy” (Brookings,2010)
Le point de vue est intéressant pour des européens à la démarche tout à fait différente, sans doute en raison d’une histoire différente et l’article le démontre bien . Immigrant? spontanément un américain pense à Einstein, Fermi et regrette qu’on n’y pense pas assez aujourd’hui bien que de 1995 à 2005 25% des affaires lancées en matière d’ingienérie et de nouvelles technologies aient été le fait de personnes nées à l’étranger. L’américain parle de brain gain et non de « brain drain » comme le fait volontiers l’ONG européenne dès que l’on parle d’attirer de la main d’œuvre qui d’ailleurs ne vient pas : « l’immigration choisie » ne s’est pas concrétisée. Doit-on le regretter ? La formule « immigration concertée » retenue par la pacte européen est bien meilleur. Les mesures annoncées, voire prises au niveau européen, n’ont pas encore produit leurs effets. Les produiront-elles un jour ? La politique d’intégration proclamée est un pur exercice de rhétorique, le bilan, deux ans après son lancement, du pacte européen pour l’immigration et l’asile est bien décevant. L’apport de l’immigration n’est jamais mis en valeur. Chacun se souvient des manifestations spectaculaires des hispaniques aux Etats-Unis pour montrer ce que serait la vie quotidienne si seulement pendant une journée ils faisaient grève. Une modeste tentative a eu lieu en France dont a fait état Nea Say : un échec total, aucun écho dans les médias. Une mobilisation dérisoire .
Malgré l’affaire de l’Arizona et une opinion publique en faveur des mesures prises par l’Etat et condamnées au niveau fédéral, malgré les grandes difficultés rencontrées par Barack Obama pour imposer une autre politique en matière d’immigration, l’apport, important, des immigrés légaux ou illégaux n’est jamais perdu de vue. Jour après jour « l’Immigration Policy Center » a mesuré Etat par Etat l’apport des hispaniques et des asiatiques. Il vient de terminer ce recensement et de rendre publics les 50 « fact sheets » correspondantes :
– . « the polical and economic clout of immigrants » http://www.immigrationpolicy.org/sites/default/files/docs/Strength_in_Diversity_071310_0.pdf
– .”The Economic and political Power of Immigrants, Latinos, and Asians in all 50 States” http://www.immigrationpolicy.org/just-facts/economic-and-political-power-immigrants-latinos-and-asians-all-50-states
Remarquons au passage le pourcentage non négligeable de naturalisations alors que s’il progresse en Europe, il a tendance à stagner comme vient de le souligner Eurostat alors que 60% de sa croissance démographique est liée à l’immigration (Cf. autre article)
L’Union européenne serait bien inspirée de se livrer à un pareille exercice, c’est une des conditions d’une bonne politique d’intégration des migrants.