En salle de presse la commission par la voix de Viviane Reding vient de réagir aux différentes péripéties de ces derniers jours (cf ; Nea say : eu-logos.org, wordpress.com et Blogactiv.com).
Elle confirme que pendant l’été, elle a suivi l’affaire de très prés en liaison constante avec le président Barroso. Dés le 25 août dans un communiqué rendu public, elle a fait part clairement de ses doutes. A la réunion du collège de la semaine dernière elle a fait part de son analyse préliminaire juridique du dossier :à partir du moment qu’en matière de libre circulation des personnes, un groupe ethnique est directement visé, alors il y a infraction. La Collège l’a appuyée sur ce point ;
Elle a reçu les deux ministres français (Eric Besson et Pierre Lellouche) qui lui ont donné toutes les assurances politiques. Suite a cette première réunion, elle a adressé une lettre à Eric Besson.
Viviane Reding ne peut qu’exprimer ses plus profonds regrets que ces assurances données soient bafouées ouvertement par la circulaire. La confiance n’est plus possible. Ce n’est pas un péché véniel, mais un véritable scandale. C’est une infraction grave à la Charte des droits fondamentaux.
Commentant les déclarations de Pierre Lellouche faites à Bruxelles, elle assure qu’il est extrêmement dérangeant qu’un Etat membre conteste à la Commission son rôle de « gardienne des traités », véritable pilier fondateur de l’Union européenne.
Les autorités françaises semblent avoir compris dans quelle situation intenable elles se sont placées. D’où la seconde circulaire dont les services de la Commission examine très attentivement les retombées juridiques et pour lesquelles nous demandons des explications immédiates. Plus que les textes ce sont les comportements qui doivent changer.
La Commission n’a pas d’autres options que d’amorcer une double procédure d’infraction pour violation des droits fondamentaux et défaut de transposition de la directive sur la libre circulation des personnes. « Ma patience a des limites, çà suffit ! » s’est exclamée Viviane Reding. Cela vaut pour la France, mais aussi pour tous les Etats membres qu’ils soient grands ou petits, a-t-elle ajouté.
Répondants aux questions du correspondant du journal le Monde, Philippe Ricard, elle a dit à nouveau qu’il ne suffit pas de changer les mots, mais aussi les comportements, « on dit une chose à Bruxelles et on en fait une autre à Paris ». Quant au calendrier, il est très rapproché : elle compte proposer au président Barroso que le dossier d’infraction soit instruit et fasse l’objet d’une décision dans la quinzaine qui vient et selon la procédure habituellement employée en matière d’infraction.