Google a lancé mardi 2 novembre une version allégée de son programme Street View dans un pays très sensible au respect de la sphère privée. Les allemands se mobilisent et notifieront individuellement leur opposition : 244 000 foyers ont déjà rempli un formulaire.
Déjà apparait une vive mobilisation révélatrice de la contestation dont fait l’objet le lancement de Street View en Allemagne, pays particulièrement sensible au respect de la sphère privée des individus. Google a finalement lancé, mardi 2 novembre, une version allégée de son programme. Le géant d’Internet propose de visionner six sites d’importance comme la chancellerie à Berlin ou le château Solitude à Stuttgart. Les internautes peuvent aussi découvrir dix stades de football. Le village bavarois de Oberstaufen, qui a fait figure d’exception en prenant fait et cause pour Street View, est également visible sur le Net, comme le seront à terme 20 autres villes du pays. A l’inverse d’autres villages se rebellent et se dressent contre Google.
Outre le floutage des visages et des plaques d’immatriculation des voitures, pratiqué systématiquement, Google a mis en place une procédure spéciale : les Allemands ont eu la possibilité de faire opposition à l’avance à la mise en ligne de la photographie de leur maison ou immeuble. Le gouvernement a lui-même rédigé un formulaire type, à télécharger et à envoyer à Google. Un peu plus de 244 000 foyers allemands ont formulé la demande. Le lancement de Google Street View dans 23 pays depuis 2007 a suscité des problèmes juridiques. La plupart des réclamations portent sur le recueil d’informations privées via des réseaux Internet sans fil non protégés, pendant que la société photographiait des immeubles. Le groupe a, par exemple, été épinglé au Canada et en Espagne.Dans l’entourage de Johannes Caspar, chargé, au nom des États régionaux allemands, de négocier un lancement de Street View respectueux de la vie privée, on souligne qu’un problème est déjà apparu à Oberstaufen, où 16 personnes avaient demandé le floutage de leur maison. Sur iPad ou iPhone, elles seraient toutefois visibles pendant quelques secondes. Une anomalie que Google devra résoudre avant d’étendre son service aux 20 principales villes du pays.
Le contrôleur allemand à la protection des données, Peter Schaar ancien président du comité européen G29, est saisi.