Des pays du Conseil ont demandé à Washington d’abolir la peine de mort dans le cadre d’une série de recommandations sur la situation des droits de l’homme aux Etats-Unis. D’autres pays ont demandé aux autorités américaines de réduire la surpopulation carcérale, de ratifier des traités internationaux sur les droits des femmes et des enfants et de prendre des mesures supplémentaires pour lutter contre le profilage racial.
Le conseiller juridique du département d’Etat américain, Harold Koh, a rejeté les appels à l’abolition, expliquant devant le Conseil des droits de l’homme, basé à Genève, que la peine de mort était autorisée par le droit international. Les Etats-Unis sont décidés à lutter contre les injustices et examineront sérieusement certaines recommandations, comme celle lui demandant de signer une déclaration de l’ONU sur les droits des peuples indigènes, a affirmé M. Koh. Mais certaines recommandations venant de pays hostiles à Washington, comme l’Iran, le Venezuela, Cuba et la Corée du Nord, sont des « provocations politiques » et ne peuvent être prises au sérieux, a-t-il ajouté.
Les recommandations ont été formulées dans le cadre de la première évaluation globale de la situation des droits de l’homme aux Etats-Unis réalisée au Conseil des droits de l’homme. Les lecteurs de Nea Say sont familiarisés avec cette procédure : dans le dernier numéro, ils ont pu lire les rapports consacrés à la Belgique, la Pologne et la Hongrie.
En revanche les Etats-Unis s’engagent à humaniser leurs prisons à s’attaquer aux discriminations raciales conformément à des recommandations énoncées la semaine dernière au Conseil des droits de l’homme de l’Onu. La délégation américaine à Genève a notamment rappelé que l’administration Obama oeuvrait à la fermeture de la prison de Guantanamo, sur l’île de Cuba, où sont encore détenus quelque 170 « ennemis combattants », et qu’elle ne tolérait plus la torture.
Evoquant des « provocations politiques », les Etats-Unis ont rejeté en revanche certaines recommandations émises pendant le débat du 5 novembre, comme la demande de Cuba de libérer cinq agents cubains jugés coupables d’espionnage. « Même si la tâche qui reste à accomplir nous appelle à l’humilité, les Etats-Unis sont fiers de leur bilan (en matière de droits de l’homme), déterminés à le prolonger et à poursuivre ce dialogue », a dit Harold Hongju Koh, conseiller juridique du département d’Etat. « Nous remuerons ciel et terre pour éliminer tout ciblage racial parmi nos forces de l’ordre, pour faire en sorte que les mineurs soient traités avec respect par notre système judiciaire et pour garantir un traitement humain en détention », a-t-il dit en reprenant quelques-uns des points évoqués lors du débat.
L’administration américaine apportera sa réponse formelle lors de la session du CDH programmée en mars. Les Etats-Unis ont adhéré l’an dernier au Conseil des droits de l’homme, que boycottait George Bush, le prédécesseur de Barack Obama à la Maison blanche.