Nea say avec beaucoup d’autres s’est penché sur la montée des populismes en Europe. Nea say est inquiet comme l’épiscopat catholique européen dont il a publié dans le N0 98 la prise de position. Clément Abélamine vient de publier à la Fondation jean Jaurès un petit essai qui mérite d’être lu.
Depuis une décennie, le paysage politique européen est marqué par une progression importante des mouvements d’extrême droite. Qui sont-ils ? Sur quoi prospèrent-il ? Quelles réponses peuvent opposer les gauches européennes ? Etat des lieux des débats identitaires qui agitent l’Europe. D’élection en élection, les partis d’extrême-droite semblent se renforcer. La succession d’élections tenues en 2010 offre un concentré saisissant de la montée de ces mouvements, qui pèsent de plus en plus sur les scènes politiques nationales.
Mais cette « vague » n’est pas homogène. L’extrême-droite évolue, se transforme, se rajeunit aussi. Elle passe du « vieux nostalgique » puisant sa culture politique nationaliste et autoritaire dans les années 30 au « jeune dandy » débarrassé de ses liens avec les mouvements fascistes, se voulant défenseur des femmes et des homosexuels, souvent même philosémite, mais violemment xénophobe et populiste avec une obsession particulière sur l’Islam. Cette « nouvelle extrême-droite » désarçonne ses adversaires, et en particulier les sociaux-démocrates.
Pourtant, les ressorts n’ont guère changé. L’extrême-droite prospère toujours sur les deux mêmes éléments : le désarroi économique face à la violence d’une mondialisation non maîtrisée d’une part, un malaise identitaire et une crainte de dilution des nations d’autre part. Ce sont ces deux questions, la question sociale et la question nationale, qui devront former les bases d’une réponse à cette vague d’extrême-droite en Europe.
- En conclusion Clément Abélamine pose la question : que faire ? Trop de rhétorique s’appuyant sur le « eux et nous » : nous le peuple contre eux l’establishment, nous la nation, contre eux les étrangers. La mondialisation associée aux étrangers est vue, est ressentie profondément comme une atteinte à l’intégrité du groupe Et bien souvent, l’Europe est encore là étroitement associée à la disparition des nations. On en vient à penser que l’Union est une machine incompréhensible qui prend une place de plus en plus grande au détriment des nations. On ne peut plus longtemps éviter le débat « national » et il convient de redéfinir le sens, les valeurs de la nation et de l’Europe, ensemble. Pourquoi est-on ensemble, pour faire quoi, que veut-on défendre dans le monde ? C’est en retrouvant le sens d’un destin commun qu’on retrouvera une certaine confiance en soi que l’on combattra ces discours d’extrême droite excessivement fermés.
Texte de Clément Abélamine http://fondationjeanjaures.inovawork.net/Publications/Les-notes/Les-ressorts-de-l-extreme-droite-en-Europe