Dans un entretien au Figaro, http://www.lefigaro.fr/politique/2010/12/07/01002-20101207ARTFIG00642-l-immigration-illegale-doit-baisser-et-elle-baissera.php , le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux annonce trois principes « simples et justes ». La procédure de délivrance des visas sera durcie. Une guerre sans merci aux passeurs mafieux. L’Europe ne doit pas être une passoire et le pacte européen pour l’immigration et l’asile doit être appliqué. Il faut faire face à une recrudescence de demandes d’asile Enfin poursuivre le dialogue avec les pays source.
Le ministre Brice Hortefeux avance avec trois principes qu’il qualifie de « simples et justes. » La France, comme tous les pays, a le droit de choisir qui elle veut et qui elle peut accueillir sur son territoire. De plus, un étranger en situation irrégulière a vocation à être reconduit dans son pays d’origine, sauf situation politique, humanitaire, religieuse ou sanitaire particulière. Enfin, un étranger en situation légale, et respectant nos règles, doit bénéficier, pour l’essentiel, des mêmes droits économiques et sociaux que les Français. « C’est en luttant contre l’immigration illégale que nous réussirons l’intégration des étrangers qui respectent nos règles communes. »
Les constatations d’infractions à la législation sur les étrangers ont baissé de 10 % en un an, les reconduites à la frontière diminuent… « L’immigration illégale doit baisser et elle baissera. » Depuis 2007, près de 106 000 immigrés clandestins ont été éloignés. Ils sont 25 500 depuis le début de l’année. » Nous combattons avec vigueur les passeurs, les mafieux, tous ces esclavagistes modernes qui exploitent la misère humaine : depuis janvier, 156 filières ont été démantelées, contre 126 l’an dernier. » Les frontières sont mieux surveillées puisque ceux qui tentent d’entrer sans visa ont été près de 100 000 à être refoulés depuis trois ans.
Les demandes d’asile augmentent en France mais aussi en Europe : depuis 2008, les demandes d’asile ont augmenté de 18 % en Allemagne, 24 % en Autriche et même 40 % en Belgique. La France n’échappe pas à ce mouvement, puisque nous sommes passés de 35 520 demandeurs en 2007 à 47 686 en 2009, avec une nouvelle hausse de 8 % sur les dix premiers mois de l’année. La France est la troisième destination au monde pour les demandes d’asile, après les États-Unis et le Canada. Et la première en Europe. Du fait de l’augmentation du nombre de demandes, les délais d’instruction s’allongent jusqu’à dix-neuf mois. Il faut donc mieux distinguer les vrais réfugiés politiques, en danger dans leur pays, des fraudeurs clandestins.
Pour faire baisser la pression de l’immigration clandestine, le ministre recommande d’ »appliquer concrètement le pacte européen ». « L’Europe n’est pas une passoire. Elle doit se doter de nouveaux gardes-frontières pour mieux contrôler les frontières extérieures. Parallèlement, je souhaite poursuivre le dialogue avec les pays sources. »
Effectivement le pacte européen a comme mot d’ordre « l’immigration concertée » et non « l’immigration choisie » voulu à l’origine par le président Sarkozy. Le Parlement européen serait bien avisé en demandant à la Commission de faire le bilan sur la mise en œuvre du pacte européen pour l’immigration et l’asile dont le dernier bilan dressé par la Commission et le Conseil s’est révélé il y a quelques mois bien décevant comme l’a publié Nea say suite à la réunion du Conseil des 2 et 3 juin 2010 et à la réunion informelle organisée par la présidence belge le 15 juillet². Un bilan des accords passés avec les pays tiers en matière de migration serait également utile.
Quelles sont les initiatives qu’entend prendre le ministre ?
-. Réunir les préfets et consuls pour plus de sévérité et plus de vigilance dans la délivrance des visas de court séjour qui ne doivent pas être des «passeports pour la clandestinité».
-. Réunir les ministres en charge de l’immigration des cinq pays qui concentrent 80 % des flux migratoires vers l’Europe (Allemagne, Royaume-Uni, Espagne et Italie, en plus de la France) mais aussi ceux de Malte, de la Grèce et de Chypre, qui constituent les principaux points d’accès de l’immigration en Europe.
-. Disposer de nouveaux instruments juridiques. Un projet de loi, préparé sous l’autorité de François Fillon, a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale. Il prévoit d’étendre la durée de rétention administrative de 30 à 45 jours. Les sénateurs en débattront en janvier. Le ministre Hortefeux assure que « cette idée fait l’unanimité en Europe. »
Concernant les campements illicites leur démantèlement se poursuit sans qu’il soit question de « de stigmatiser telle ou telle communauté » Depuis août dernier, 490 implantations illégales ont été évacuées, sur les 600 recensées.
Quant au coût des opérations de reconduite aux frontières , il est de 232 millions d’euros.