La peine de mort recule aux Etats-Unis : le rapport du Death Penalty Information Center (DPIC) nous l’apprend

Le nombre des exécutions a diminué de plus de 12 % cette année. Quinze ans après le pic du milieu des années 1990, la peine de mort poursuit son déclin aux États-Unis. Le Centre d’information sur la peine de mort (DPIC), l’une des principales organisations américaines sur la question, a rendu mardi 21 décembre son rapport annuel, qui indique un nouveau recul du nombre des exécutions, et la stabilisation à un niveau historiquement bas du nombre des condamnations.

En 2010, 46 personnes ont été exécutées, contre 52 l’an passé. Parallèlement, 114 peines capitales ont été prononcées, contre 112 en 2009. Ces données confirment une évolution commencée à la fin des années 1990, quand près de 300 condamnés rejoignaient chaque année les couloirs de la mort. À titre d’exemple, le nombre des peines, aujourd’hui autour de 110, correspond à un niveau jamais atteint depuis trente-quatre ans.

« Ce déclin peut être observé dans toutes les régions du pays et correspond à une baisse de 50 % pour la première décennie du XXIe siècle, comparée à la précédente en matière de condamnations. Après avoir continuellement augmenté entre 1976 – date de la réintroduction de la peine capitale – et 1999, la population des couloirs de la mort est aujourd’hui en diminution. » Même si elle reste importante : aujourd’hui, 3 261 personnes y sont détenues.

A l’origine de cette évolution la méfiance grandissante  des Américains envers leur justice. Une méfiance alimentée par le recours aux tests ADN, qui ont permis de révéler au grand jour de nombreuses erreurs et d’innocenter près de cinq détenus par an depuis le début des années 2000. Parfois, il est malheureusement trop tard comme l’a révélé la presse internationale, récemment encore : plusieurs scandales ont secoué l’État le plus sévère, le Texas, dont le cas de Claude Jones, exécuté en 2000 sur la base d’un cheveu retrouvé sur le lieu  du crime, qui n’était pas le sien selon des tests ADN réalisés en 2010.

Toutes les enquêtes d’opinion confirment que l’opinion publique privilégie désormais une peine de prison à perpétuité sans possibilité de libération. Cette évolution commence à se faire sentir sur le terrain politique : les élections de novembre ont montré que s’opposer à la peine capitale n’était plus la promesse d’une défaite annoncée pour un candidat à une fonction élective. Des cas spectaculaires sont désormais cités. La crise économique apporte aussi sa part d’explication : la peine de mort coûte cher. Cher en procédure d’appel – un condamné passe en effet en moyenne une quinzaine d’années dans les couloirs de la mort – et cher en efforts variés spécifiques (examens médicaux, enquêtes, etc.) visant à éviter les erreurs, risques s’erreurs qui accaparent de plus en plus les esprits.  L’exemple le plus frappant concerne la Californie : 100 millions d’euros par an soit dix fois plus que la prison à perpétuité.

Rapport du DPIC http://www.deathpenaltyinfo.org/documents/2010YearEnd-Final.pdf

SITE du DPIC http://www.deathpenaltyinfo.org/

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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