Les rendez-vous de demain sont déjà connus : le Conseil Affaires générales des ministres des affaires étrangères du 31 janvier où une déclaration ferme est souhaitée par le Parlement européen et le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en mars , un rendez-vous encore plus important, peut-être et pour lequel Catherine Ashton a pris des engagements dans son intervention.
Le Parlement à demandé à Haute Représentante d’avoir une position ferme et intransigeante vis-à vis des actes de violences religieuses et de combattre activement les attaques contre les chrétiens dans le monde. Les députés lui ont demandé de faire pression sur les pays tiers où ces actes de violence ont lieu, notamment en gelant la mise en œuvre des traités bilatéraux à commencer par les dispositifs en matière commerciale. Le parlement espère que l’Union européenne publiera une déclaration ferme et univoque lors du prochain Conseil Affaires générales.
Après avoir rappelé sa déclaration faite la veille de la Noël orthodoxe, lors de sa présence à l’Eglise de la Nativité à Bethléem, Catherine Ashton a déclaré (cf. infra) : « l’Union européenne condamne toute forme de violence et d’intolérance pour des convictions religieuses, où que cela se passe (…) Toute attaque à l’égard de nos valeurs, chaque attentat doit être condamné avec la même véhémence, car les droits de l’homme sont universels (…) L’union européenne est prête à renforcer la coopération pour renforcer la lutte et les droits de l’homme et battre en brèche toute manipulation des extrémistes pour propager l’intolérance ».
La résolution rappelle l’étude menée par l’organisation Aide à l’Eglise en Détresse, largement présentée par Nea say. Elle condamne les attentats, mais se félicite des efforts déployés par les autorités pour identifier les auteurs et les invite à ce qu’ils soient traduits en justice pour un procés en bonne et due forme. Elle marque sa préoccupation à l’égard de l’exode des chrétiens, de la loi pakistanaise sur le blasphème. Elle dénonce l’instrumentalisation de la religion dans divers conflits politiques.
Le Parlement européen a tenu également à souligner combien le respect des droits de l’homme et le respect des libertés civiles, y compris la liberté de religion ou de conviction, constituent des principes et des objectifs fondamentaux de l’Union européenne et sont « le terreau commun » de ses relations avec les pays tiers. C’est pourquoi toutes le Conseil, la Commission, la Haute représentante doivent accorder la plus grande attention à la liberté de religion ou de conviction ainsi qu’à la situation des communautés religieuses dans les accords avec les pays tiers et dans les rapports sur les droits de l’homme.
Au plus vite doit être élaborée une stratégie européenne sur l’application du droit à la liberté de religion, comprenant une liste de mesures contre les Etats qui « sciemment » ne protègent pas les confessions religieuses. De même au sein de la direction pour les droits de l’homme il convient de créer « une capacité permanente » pour l’action extérieure afin de suivre la situation des restrictions gouvernementales de la liberté religieuse et des droits connexes et à ce sujet d’en faire régulièrement rapport au Parlement européen, au moins chaque année.
Il rappelle l’obligation pour toutes les institutions de respecter l’article 17 des Traités de maintenir un dialogue ouvert, transparent régulier avec les églises et les associations ou communautés religieuses ainsi que les organisations philosophiques et non confessionnelles, afin de veiller à ce que la question de la persécution des Chrétiens et d’autres communautés religieuses demeure une priorité qui systématiquement doit faire l’objet de débats.
Au nom du PPE, Elmar Brok (PPE-allemand) a souligné l’importance de protéger les minorités chrétiennes qui sont la cible de 70% des attaques des extrémistes religieux dans le Monde. Le PPE demande à l’UE de faire pression concrètement contre les gouvernements des pays où les minorités chrétiennes sont persécutées. Pour le groupe S&D, outre les minorités chrétiennes, ce sont toutes les minorités religieuses qui doivent être défendues. L’islamophobie doit également être condamnée. Toutes les personnes, toutes les minorités ont le droit de pratiquer leur religion en paix a souligné le député autrichien Johannes Swoboda (S&D). Intervenant au nom du groupe ALDE, la néerlandaise Marietje Schaake a également condamné les attaques extrémistes au nom de la religion : la religion ne sera jamais une raison crédible et acceptable pour justifier las actes terroristes.
Au nom du groupe des Verts/ALE, la française Nicole Kiil-Nielsen a insisté pour que la résolution prenne en compte tous les actes de violence ayant pour motif la religion y compris si les auteurs ou les victimes sont des athées, y compris dans les Etats membres de l’UE étant donnée la montée des nationalismes qui stigmatisent certaines minorités ;Les chrétiens sont sans doute la minorité la plus oubliée a souligné le polonais Konrad Szymanski. Il faut convaincre le monde que la liberté de la chrétienté est de la plus haute importance pour l’UE et qu’il faut qu’elle se fasse respecter. Le Chypriote Kyriacos Triantaphyllides , au nom du group GUE/NGL, a fermement dénoncé les attaques à l’encontre des chrétiens qui se multiplient à Chypre qui, a-t-il rappelé, est un pays membre de l’Union européenne ;Plusieurs députés ont dénoncé les actes d’extrémistes turcs. On ne peut se contenter de bonnes paroles, il faut agir ont conclu d’autres députés et d’autres ont rappelé quer l’Europe est historiquement chrétienne et défend les droits de l’homme.
Déclaration du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe :
« Comme l’ont démontré les récents événements tragiques, des personnes de toutes confessions sont de plus en plus victimes de discriminations et d’agressions – parfois au prix de leur vie – uniquement en raison de leurs convictions religieuses.
Nous, les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe, condamnons fermement ces actes et toute forme d’incitation à la haine religieuse et à la violence. La liberté de pensée, de conscience et de religion est un droit inaliénable, consacré dans la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies et garanti par l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966 ainsi que par l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme, dont le Conseil de l’Europe est le gardien.
Il ne peut y avoir de société démocratique fondée sur la compréhension et la tolérance sans respect de la liberté de pensée, de conscience et de religion. La jouissance de cette liberté est une condition nécessaire pour vivre ensemble. »
Résolution du Parlement européen du 20 janvier (FR) http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P7-TA-2011-0021+0+DOC+XML+V0//FR&language=FR
(EN) http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P7-TA-2011-0021+0+DOC+XML+V0//EN
Déclaration de Catherine Ashton http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=SPEECH/11/32&format=HTML&aged=0&language=EN&guiLanguage=fr
Texte de la Convention européenne des droits de l’homme dont article 9 : liberté de pensée, de conscience et de religion http://conventions.coe.int/Treaty/fr/Treaties/Html/005.htm