Le 28 mai ce sera le référendum sur l’introduction du divorce à Malte qui reste le seul pays européen où le divorce n’existe toujours pas. Il organisera un référendum le 28 mai sur son éventuelle introduction dans la législation nationale, a décidé le 23 mars dernier le parlement à La Valette. Au cours de ce référendum qui n’a qu’une valeur consultative et non législative, les 400.000 habitants de cette petite île sont appelés à se prononcer sur la possibilité de divorcer après une période de séparation de quatre ans au sein d’un couple.
A Malte, les catholiques représentent 95% de la population et on y compte presque une église au km2. C’est l’un des derniers pays au monde où le divorce est interdit ce dont s’était félicité le pape Benoît XVI lors de son voyage sur l’île en avril dernier.
Ce référendum a été décidé à la suite d’une défaite au Parlement du Parti National (PN, au pouvoir), opposé à sa tenue, face au Parti travailliste (PT, opposition) qui la réclamait. Deux élus du PN ont voté en faveur de la tenue du scrutin, alors que ce parti ne dispose que d’une majorité d’un siège au Parlement. Le chef du gouvernement, Lawrence Gonzi, lui-même opposé à titre personnel au divorce, avait laissé la liberté de choix à ses élus lors de ce scrutin.
« Cette question n’a rien à voir avec un aplatissement de nos valeurs sur celles d’autres pays ou avec le fait que nous sommes le seul pays, à part les Philippines, à ne pas avoir le divorce », a déclaré le chef du PT, Joseph Muscat, devant le Parlement. « Il y a des valeurs éthiques inspirées par d’autres choses que la religion et le divorce doit être traité de manière rationnelle et non comme un dogme religieux. Je veux vivre dans un pays européen (…) et cela signifie avoir des valeurs européennes », a-t-il ajouté.
Les Maltais devront répondre lors du référendum à la question suivante: « êtes-vous d’accord pour offrir la possibilité de divorcer pour les couples mariés qui sont séparés depuis quatre ans quand il n’y a pas de probabilité raisonnable de réconciliation et que le bien-être des enfants est assuré? ».