Des boat people africains en Méditerranée, naufrage d’un navire transportant 600 migrants, le HCR exhorte les pays à agir . Lundi 9 mai, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a appelé le Conseil de sécurité à insister auprès des parties au conflit pour l’instauration d’un cessez-le-feu temporaire afin que l’aide humanitaire puisse être acheminée vers les populations prises au piège au milieu des affrontements. L’ONU insiste sur un accès sans entrave pour l’aide humanitaire : à l’occasion de la deuxième réunion du groupe de contact pour la Libye, qui s’est déroulée jeudi à Rome, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a rappelé dans un message qu’il était nécessaire de garantir un accès sans entrave pour l’assistance humanitaire et de coordonner les efforts internationaux à cet égard. Conférence de presse du Directeur adjoint de la division de la coordination et des interventions d’OCHOA sur la situation humanitaire en Libye. Et l’UE dans tout cela ? L’observateur reste perplexe face aux déclarations du porte-parole qui dénote une perception différente de celle de certaines instances de l’ONU. Faut-il retrourner devant le Conseil de sécurité ?
Dans un contexte naturellement peu clair, les actions de communication de l’Union européenne apparaissent comme peu clarifiantes et ne mettent pas en valeur la valeur ajoutée propres aux services et agences de l’UE .La communication de Frontex reste aussi indigente
« Nous sommes vivement préoccupés par ce qui se passe en mer Méditerranée, où, comme nous l’avons appris, un grand nombre de personnes ont péri dans des naufrages », a déclaré lors d’un point de presse à Genève Melissa Fleming, porte-parole du HCR. « Nous ne connaissons malheureusement pas le bilan exact des morts », a-t-elle ajouté. « Nous réitérons notre appel aux pays européens afin qu’ils mettent en place d’urgence des mécanismes plus fiables et plus efficaces pour lancer des secours en Méditerranée », a poursuivi Melissa Fleming. « Nous avons pris contact avec des responsables à l’Otan (…) et leur avons demandé de prendre conscience du fait qu’il va y avoir de plus en plus de bateaux en détresse ». Des émigrants parvenus durant le week-end sur l’île italienne de Lampedusa ont dit à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avoir vu un navire avec 500 à 600 migrants à son bord sombrer au large de Tripoli en fin de semaine dernière. On ignore combien d’entre eux ont péri noyés. Selon le HCR, qui ne compte pas ce naufrage-là, au moins 800 personnes parties de Libye ne sont pas parvenues au terme de leur traversée depuis le 25 mars.
La majeure partie de ces émigrants sont originaires de l’Afrique sub-saharienne, selon les Nations unies. L’Otan a démenti lundi des informations du Guardian selon lequel des unités de l’alliance n’avaient pas porté secours à un bateau d’émigrants en difficulté, venu de Libye. Ce navire parti le 25 mars de Libye a dérivé pendant 16 jours et 62 de ses occupants, selon le journal britannique, ont fini par mourir de faim et de soif. La France a elle aussi démenti que son porte-avions, le Charles-de-Gaulle, ait été impliqué dans l’affaire rapportée par le journal britannique. Une porte-parole de l’Otan a déclaré à Bruxelles que les bâtiments de l’Alliance répondaient toujours aux appels des navires en détresse. « Je peux par exemple vous dire que le 26 mars des navires de l’Otan sont intervenus quand on a appris que deux bateaux avec plus de 500 migrants à bord étaient en difficulté. « Un hélicoptère envoyé par un des bâtiments de l’Alliance a hélitreuillé deux femmes et un nouveau-né qui ont reçu des soins médicaux », a dit Carmen Romero lors d’une conférence de presse. L’Italie a ensuite apporté son assistance aux deux bateaux. « Ainsi, l’Otan fait tout ce qui est en son pouvoir pour fournir son assistance à tous ceux qui sont en péril en mer et elle continuera à le faire », a-t-elle souligné.
Des boat people africains en Méditerranée, naufrage d’un navire transportant 600 migrants, le HCR exhorte les pays à agir
Alors que les affrontements continuent entre les forces d’opposition et celles du dirigeant libyen Mouammar Qadhafi, poussant les populations civiles à quitter le pays, le HCR a réitéré son appel aux pays européens afin qu’ils mettent en place un système de sauvetage d’urgence en Méditerranée. « Des proches des personnes se trouvant à bord indiquent que ce navire transportait environ 600 personnes. Un diplomate somalien à Tripoli a affirmé que 16 corps sans vie ont été retrouvés, y compris ceux de deux bébés. Toutefois le bilan reste incertain. La plupart des personnes à bord seraient originaires d’Afrique sub-saharienne », a déclaré mardi une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d’une conférence de presse à Genève, en Suisse. « Jusqu’à maintenant, l’Europe a reçu moins de 2% des personnes qui fuient la Libye. Ce week-end, il y a une augmentation des arrivées de l’autre côté de la Méditerranée. Cinq bateaux sont arrivés à Lampedusa, ils transportaient au total près de 2.400 personnes. La plupart sont des Africains sub-sahariens, dont un grand nombre de femmes et d’enfants », a-t-elle ajouté.
Le 8 avril dernier, le HCR a appelé les Etats européens à mettre en place d’urgence plus de mécanismes fiables et efficaces pour le sauvetage en mer dans la Méditerranée. « Nous réitérons cet appel aujourd’hui. De plus, nous appelons les capitaines de navires à une vigilance accrue et au respect continu du devoir maritime ancestral consistant à prêter assistance à toute personne se trouvant en situation de détresse en mer », a rappelé la porte-parole du HCR. « Les personnes fuyant la Libye tentent la traversée de la Méditerranée à bord de bateaux bondés et impropres à la navigation. Le HCR exhorte les Etats, les compagnies de transport maritime commerciales et d’autres bâtiments en Méditerranée à estimer que toute embarcation quittant la Libye pour l’Europe doit être considérée comme étant en situation de détresse », a-t-elle martelé. Le nombre des personnes arrivées en Italie et à Malte depuis la Libye s’élève désormais à 12.360. Elles ont effectué la traversée à bord de 35 bateaux. On compte aujourd’hui 11.230 arrivants en Italie et 1.130 autres à Malte. « Avant la tragédie de vendredi, des proches des personnes disparues et des survivants avaient indiqué au HCR que des bateaux étaient en situation de détresse en mer et que jusqu’à 800 personnes pourraient avoir péri », a déploré Melissa Fleming. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), 746.000 personnes ont fui le pays. Environ 5.000 personnes sont bloquées aux frontières avec l’Egypte, la Tunisie et le Niger. Environ 58.000 personnes seraient déplacées dans le pays.
Lundi 9 mai, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a appelé le Conseil de sécurité à insister auprès des parties au conflit pour l’instauration d’un cessez-le-feu temporaire afin que l’aide humanitaire puisse être acheminée vers les populations prises au piège au milieu des affrontements.
Alors que les affrontements continuent entre les forces d’opposition et celles du dirigeant libyen Mouammar Qadhafi, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a appelé lundi le Conseil de sécurité à insister auprès des parties au conflit pour l’instauration d’un cessez-le-feu temporaire afin que l’aide humanitaire puisse être acheminée vers les populations prises au piège au milieu des affrontements.« Malgré les demandes répétées du Secrétaire général de l’ONU et de la communauté internationale, les civils sont toujours piégés au milieu d’affrontements armés dans les zones de conflits. Cela doit cesser. Le Conseil de sécurité doit continuer d’insister pour que toutes les parties au conflit respectent le droit humanitaire international et garantissent que les civils sont épargnés », a déclaré lundi Valerie Amos devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Elle a aussi fait état d’utilisation de bombes et de mines ainsi que de viols et de violences sexuelles perpétrés sur des civils. « Toutes les parties doivent se mettre d’accord sur une trêve dans les affrontements à Misrata et dans d’autres zones. Cela permettrait aux populations de bénéficier d’un répit et, à ceux qui le souhaitent, de fuir. Une évaluation indépendante de la situation humanitaire pourrait être menée et une trêve permettrait aussi d’acheminer l’aide médicale et le matériel humanitaire ainsi que d’évacuer les ressortissants de pays tiers, des blessés et des personnes qui ont besoin d’une assistance médicale d’urgence », a insisté la chef de l’humanitaire de l’ONU.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), 746.000 personnes ont fui le pays. Environ 5.000 personnes sont bloquées aux frontières avec l’Egypte, la Tunisie et le Niger. Environ 58.000 personnes seraient déplacées dans le pays. « Plus la situation actuelle va durer, plus la situation humanitaire va empirer », a déploré Mme Amos précisant que l’ONU avait réussi à établir une présence dans la capitale du pays, Tripoli, ainsi qu’à Benghazi. Elle a souligné que les écoles avaient cessé toute activité et que les stocks de nourriture étaient en train de s’épuiser. Selon une évaluation menée récemment par les agences de l’ONU sur le terrain, le pays a besoin de 110.000 à 150.000 tonnes de nourriture chaque mois pour alimenter un peu plus de 6,5 millions de personnes. Dans l’est du pays, les stocks disponibles actuellement seront terminés en trois mois, selon les estimations des agences onusiennes. « L’acheminement de l’aide humanitaire en Libye doit rester distincte des activités militaires de toutes les parties au conflit », a souligné Valerie Amos en précisant que « le travail des agences humanitaires ne doit être diminué et les travailleurs humanitaires ne doivent pas devenir des cibles ».A ce jour l’ONU a reçu 144 millions de dollars pour financer les opérations humanitaires en Libye, soit 46% de la somme globale réclamée. « Nous sommes en train de réviser l’appel et nous allons avoir besoin de ressources additionnelles pour le soutien des activités humanitaires en Libye. Je compte sur votre soutien continu pour les opérations humanitaires dans le pays et pour l’instauration d’un cessez-le-feu temporaire », a conclu Valerie Amos devant les membres du Conseil de sécurité.
Le 3 mai dernier l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Abdul Ilah Khatib, avait déjà appelé les parties au conflit à instaurer un cessez-le-feu afin d’amorcer un processus de sortie de crise. « Les autorités libyennes et le Conseil national de transition libyen (opposition) m’ont informé qu’ils étaient prêts à mettre en œuvre un cessez-le-feu à condition que l’autre partie respecte l’accord. Les deux parties ont déclaré qu’elles étaient prêtes à cesser les hostilités s’il existait un véritable désir de la part de l’autre partie de faire de même. Cependant, pour les autorités libyennes, un cessez-le-feu doit être accompagné par la fin des attaques par l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) afin de poser les conditions d’un dialogue national », avait-il déclaré lors d’un exposé sur la situation en Libye devant les membres du Conseil de sécurité. L’Envoyé spécial avait indiqué que les autorités libyennes étaient d’accord pour que les Nations Unies coordonnent la mise en œuvre d’un cessez-le feu en étroite coordination avec l’Union africaine (UA). Les membres du CNT avait de leur côté exigé le départ du Colonel Qadhafi et de sa famille et avait souligné qu’aucune négociation ne pourrait être conclue avec le clan au pouvoir.
L’ONU insiste sur un accès sans entrave pour l’aide humanitaire : à l’occasion de la deuxième réunion du groupe de contact pour la Libye, qui s’est déroulée jeudi à Rome, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a rappelé dans un message qu’il était nécessaire de garantir un accès sans entrave pour l’assistance humanitaire et de coordonner les efforts internationaux à cet égard.
« La crise en Libye est maintenant dans son troisième mois. La capacité de la communauté internationale à agir de manière décisive et rapide jusqu’à maintenant a permis de sauver des milliers de vies et empêcher une catastrophe humanitaire », a dit le Secrétaire général dans un message lu par le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, B. Lynn Pascoe. Vingt-deux pays, six institutions internationales, dont l’Union européenne (UE), l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et l’Organisation de la conférence islamique, ainsi que six observateurs, dont l’Union africaine (UA) et la Banque mondiale, ont participé à cette réunion du groupe de contact pour la Libye. Une première réunion du groupe de contact avait eu lieu à Doha, au Qatar, le 13 avril.
Le Secrétaire général de l’ONU a souligné l’importance des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité, qui fournissent le cadre pour l’action internationale, et a jugé important que les actions futures continuent d’être basées sur ces résolutions. « Maintenir le consensus sera crucial pour garantir la cohérence, l’efficacité et le succès », a-t-il dit. Le 17 mars, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1973, qui autorise les Etats membres à prendre toutes les mesures nécessaires afin de protéger les populations civiles en Libye contre les attaques des forces loyales à Mouammar Qadhafi, dont l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne. Le 26 février, le Conseil de sécurité avait également adopté la résolution 1970 qui a décidé d’une saisine de la Cour pénale internationale et de sanctions contre les autorités libyennes, dont un embargo sur les armes, une interdiction de voyager et un gel des avoirs. Ban Ki-moon a rappelé jeudi que depuis la réunion du groupe de contact à Doha, les Nations Unies ont établi une présence humanitaire à Benghazi, le fief des rebelles dans l’Est du pays, et ont livré de l’aide par bateau à la ville assiégée de Misrata. Une mission humanitaire de l’ONU s’était installée à Tripoli mais a dû partir après la mise à sac de ses installations le 30 avril et opère désormais depuis la Tunisie.
« Nous explorons la possibilité d’une cessation temporaire des hostilités afin de mieux répondre aux besoins humanitaires à Misrata et dans d’autres zones vulnérables », a dit le Secrétaire général. Il a souligné qu’il était « nécessaire de garantir un accès sans entrave pour l’assistance humanitaire et coordonner les efforts internationaux à cet égard. » Les Nations Unies s’efforcent également de travailler avec toutes les parties prenantes à la crise libyenne pour mettre en œuvre un processus politique qui réponde aux aspirations du peuple libyen. « Mon Envoyé spécial Abdul Ilah Khatib a continué de négocier avec les deux parties avec pour objectif de réaliser un cessez-le-feu immédiat », a souligné Ban Ki-moon. Enfin, les Nations Unies se préparent à la consolidation de la paix et à la reconstruction post-conflit. « Une planification précoce est cruciale », a dit le Secrétaire général. « Aux réunions de Doha et du Caire, il y a eu un consensus sur le fait que les Nations Unies sont les mieux placées pour prendre la tête de la planification pour construire sur le long terme des institutions démocratiques fortes. Pour mener ce processus, j’ai nommé Ian Martin comme mon Conseiller spécial. »
Selon la presse, le groupe de contact a décidé jeudi de créer un « fonds spécial » pour aider financièrement le Conseil national de transition (CNT), organe politique des rebelles libyens. Sous le nom de « mécanisme financier temporaire », le dispositif devrait être en partie alimenté par les avoirs libyens à l’étranger gelés depuis le début de la guerre et estimés à 60 milliards de dollars dans le monde, dont la moitié aux Etats-Unis.
Conférence de presse du Directeur adjoint de la division de la coordination et des interventions d’OCHOA sur la situation humanitaire en Libye
Le Directeur adjoint de la Division de la coordination et des interventions du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), M. Philippe Lazzarini, a fait le point, sur la situation en Libye, tandis que la délégation de chefs d’État africains venus en négociateurs de l’Union africaine (UA) se trouvait dans le pays pour demander un cessez-le-feu aux parties au conflit. Au cours d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, M. Lazzarini a souligné la nécessité d’obtenir des autorités libyennes, « à Tripoli comme à Benghazi », la mise en place d’un cessez-le-feu temporaire, tant pour permettre aux dizaines de milliers de ressortissants étrangers de quitter le pays, dont 15 000 personnes réunies le long des frontières égyptienne et tunisienne, que pour fournir l’aide requise aux Libyens « qui sont dans le besoin ».
« Techniquement, je ne suis pas habilité à déterminer si Misrata est une ville assiégée. En tout état de cause, la population civile, qui manque de tout et subit des attaques, des tueries et des viols depuis maintenant cinq semaines a le sentiment d’être piégée et appelle à l’aide », a par ailleurs indiqué M. Lazzarini. Il a ensuite précisé qu’OCHA était en contact, à Tripoli, avec le Ministère des affaires étrangères et le Bureau du Premier Ministre, et, à Benghazi, avec les dirigeants du Conseil national de transition regroupant l’opposition au régime de Mouammar Al-Qadhafi. « À chaque fois que nous estimons qu’il est nécessaire d’ouvrir un accès humanitaire sécurisé dans telle ou telle zone en proie au conflit, nous adressons une notification aux autorités des deux camps », a-t-il précisé avant de se refuser à répondre à des questions d’ordre politique. M. Lazzarini a expliqué que c’est grâce au feu vert des autorités libyennes qu’OCHA a pu, récemment, réceptionner et distribuer l’aide humanitaire apportée, « par bateaux et sans escorte militaire », par l’Égypte et la Tunisie à la population de Misrata. « Cette aide est essentiellement alimentaire et permettra à 40 000 personnes de se nourrir pendant trois mois », a-t-il précisé, notant que la Croix-Rouge française et « Médecins sans frontières » venaient également de lancer des actions humanitaires d’envergure.
Enfin, il a répondu aux correspondants de presse qu’OCHA n’a pas à exprimer de position quant au fait supposé que tant que Mouammar Al-Qadhafi sera à la tête du pays, aucun cessez-le-feu ne pourra être obtenu. « Pour nous, la priorité est de trouver des solutions intermédiaires, un cessez-le-feu temporaire notamment, afin d’assurer l’évacuation des ressortissants étrangers ainsi que la fourniture de l’aide humanitaire aux populations civiles ». « Nous devons alléger les souffrances des civils », a-t-il répété.
Et l’UE dans tout cela ? L’observateur reste perplexe face aux déclarations du porte-parole qui dénote une perception différente de celle de certaines instances de l’ONU. Faut-il retrourner devant le Conseil de sécurité ?
Dans un entretien à Euractiv, l’ambassadeur russe auprès de l’UE, Vladimir Chizhov, s’est montré dubitatif sur la mission de l’UE de soutien humanitaire (EUFOR Libya) estimant que celle-ci ne peut dépendre d’un feu vert du bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) mais du Conseil de sécurité. « Je veux préciser une chose de façon claire : une demande par l’ONU ne devrait pas être une demande de certains fonctionnaires du secrétariat de l’ONU ou même une demande de l’OCHA. Une ‘demande de l’ONU’, à proprement parler, est une demande du Conseil de sécurité. Nous ne pouvons pas exclure que le cours des événements puisse nécessiter une telle opération. Mais dans ce cas, l’UE devrait passer par ses Etats membres, aller au Conseil de sécurité, et demander une nouvelle résolution, parce que ce serait aller bien au-delà de ce que le Conseil de sécurité a déjà approuvé jusqu’ici. »
Interrogée au briefing de midi de la Commission européenne par des journalistes, la porte-parole de la Haute représentante n’a pas voulu commenter directement cette déclaration et démenti tout ralentissement de l’opération. « Eufor Libya sera lancée quand nous recevrons la demande de OCHA. » Et d’ajouter : « Pour nous, l’ONU et l’OCHA c’est la même chose, l’un est le bureau chargé des affaires humanitaires de l’autre. (…) Si le Conseil de sécurité décide de demander l’aide de notre opération, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas la lancer. Pour nous, c’est une demande de l’ONU. »
En l’état cependant, la situation humanitaire en Libye ne semble pas nécessiter un soutien militaire, a expliqué le porte-parole de la commissaire européenne chargée de l’aide humanitaire, K. Georgieva. « Ce qui peut justifier une activation d’EUFOR, c’est quand plus aucun accès humanitaire aux civils à l’intérieur de la Libye n’est possible. Aujourd’hui la situation est difficile. Mais on n’en est pas encore là. »