En fait, ces contrôles sont instaurés dans le cadre même des Accords de Schengen, qui en prévoient la possibilité en cas de graves menaces de troubles à l’ordre public (la France avait ainsi rétabli temporairement ces contrôles au moment du sommet de l’Otan à Strasbourg, en 2009 et en d’autres circonstances, l’Allemagne et d’autres pays l’ont fait également).
Les autorités justifient ce renforcement temporaire de la sécurité aux frontières par la présence d’une conférence organisée à Vienne par le Forum économique mondial les 8 et 9 juin prochains. Au menu de ce forum régional: Finances, sécurité énergétique, protection de l’environnement, développement économique des pays d’Europe de l’Est et des républiques d’Asie centrale de l’ex-URSS. Selon le ministère intérieur autrichien, des chefs d’état et de gouvernement de 13 pays sont attendus. Parmi eux, les présidents du Kirghistan, du Tadjikistan, de la Slovénie ou de la Lettonie, ainsi que les premiers ministres d’Hongrie, de Croatie et d’Ukraine. D’après son porte-parole Harald Noschiel, le ministère de l’intérieur craint d’éventuelles actions anti-mondialisation. Le journal autrichien Krone précise: Le ministère attend de ses voisins qu’ils lui signalent les «éléments dangereux» ayant l’intention de se rendre sur son territoire. Cela implique que l’Autriche pourrait leur refuser l’accès à son territoire, ajoute Noschiel. Mais contrairement à l’Allemagne, il n’est pas possible, en Autriche, d’arrêter préventivement quelqu’un qui menacerait le bon déroulement d’une manifestation. La notoriété de l’évènement et des manifestations annoncées restent sans commune mesure avec ce que l’on a connu dans le passé, à Gènes par exemple.
Dans le contexte politique actuel concernant la gestion de l’espace Schengen allons-nous assister à une épidémie de telles mesures, ne serait-ce que pour faire pression dur la Commission qui s’apprête à faire des propositions ? Frontex prend les devants et met en garde. » Nous ne pourrions as résoudre les problèmes même en construisant une clôture. Une clôture n’est pas une solution », vient de déclarer à Varsovie (où se déroulent des manifestations anti-Frontex) le directeur de Frontex, Ilkka Laitinen, « la solution la plus durable c’est de s’attaquer aux causes » a-t-il ajouté.
Pour le directeur de Frontex , il est essentiel pour les gouvernements européens d’associer le débat sur les migrations aux discussions sur la politique étrangère, le commerce et les politiques de développement pour aider les régions comme l’Afrique du nord. Lors de sa conférence le directeur de Frontex a rappelé son désir de voir la réforme de Frontex être enfin adoptée et de voir les Etats membres autoriser Frontex à augmenter les capacités des services de surveillance des frontières dans les régions voisines de l’UE, et aussi à louer à terme ses propres équipements. La réunion du Conseil affaires intérieures et Justice des 9 et 10 juin prochains sera décisive à cet égard. Des éléments de blocage subsistent encore concernant plus particulièrement les modalités de coopération avec les pays tiers ou la création d’une autorité chargé de superviser les opérations de l’Agence.
Cf . autre information concernant le rapport annuel de la Commission européenne 2010 sur le « Pacte européen immigration et asile »