Lors du Conseil affaires intérieures du 26 octobre, la commissaire Cecilia Malmström a appelé la Grèce à prendre des mesures d’urgence pour régler la situation humanitaire des migrants présents à la frontière avec la Turquie et plus particulièrement le long du fleuve Evros. C’est rappelons le, une des principales portes d’entrée de l’immigration illégale en Europe .
La commissaire s’est exprimée http://blogs.ec.europa.eu/malmstrom/the-asylum-situation-in-greece/ alors que les ministres de l’intérieur prenaient connaissance de l’état d’avancement des réformes du système d’asile. Les ministres ont déploré le fait qu’en dépit de certains progrès, nombreux sont les points qui restent problématiques. La Grèce a déjà été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme en janvier 2011 comme l’a rapporté Nea Say dans plusieurs articles (http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?pageNum_rsNeaSearch=1&totalRows_rsNeaSearch=185&q=grece&Submit=%3E ), qui a insisté sur les conditions dégradantes qui prévalent en Grèce. La Grèce s’était alors engagée à introduire un certains nombres de réformes. Ce pays reste encor celui qui donne le moins de réponse favorable aux demandes d’asile. Le pays reste encore loin du compte et devrait créer davantage de structures d’accueil et de centres de rétention.
Nombreux sont les retards pour mobiliser l’argent et entreprendre les constructions nécessaires. En pleine débâcle budgétaire la Grèce n’arrive pas à absorber les fonds européens consacrés à l’amélioration de son système d’asile, incapable de s’organiser, la Grèce ne tient pas ses promesses et la tonalité des discussions au sein du Conseil a été fort négative. La situation concernant les arrivées de clandestins s’aggrave à nouveau en dépit des multiples opérations menées par Frontex : la création du centre européen régional de Frontex n’a pas encore porté ses fruits. Les détections observées au premier semestre 2011 ont comptabilisées 11 000 entrées retrouvant ainsi le niveau de la mi-2010. L’accalmie a été de courte durée. Rappelons qu’en septembre dernier Human Rights Watch (et aussi AEDH) a tiré la sonnette d’alarme. Cette hausse inquiète bon nombre d’Etats membres dont certains s’interrogent pour savoir s’il y a une volonté politique suffisante pour s’attaquer au problème.
Le ministre grec, Christos Papoutsis, a reconnu les difficultés rencontrées par son pays. Selon le quotidien grec Ekhathimerini, il a admis que les problèmes liés à l’espace Schengen n’étaient pas résolus et que la « possibilité d’être exclu » planait toujours sur le pays . Dans les faits, cette « exclusion » se traduirait par la possibilité pour les Etats voisins de réintroduire, sous la supervision et l’accord de la Commission, des contrôles aux frontières. La Commission vient de faire des propositions concernant l’espace Schengen. Les discussions seront longues et difficiles. Le Parlement européen a accueilli, à ce stade préliminaire, de façon favorable les propositions de la Commission
Ce renouveau des tensions intervient alors que tous les indicateurs de l’immigration irrégulière sont en hausse au second trimestre 2011 indique le dernier rapport Frontex. La principale route de l’immigration pour Frontex est à nouveau la frontière gréco- turque, suivie par la route italienne via Lampedusa qui au printemps avait détrôné la voie grecque, enfin l’île de Malte. Dans son étude, Frontex indique que le nombre total d’entrées illégales dans l’UE a, au second trimestre 2011, atteint un record jamais observé depuis le dernier trimestre 2008, avec un nombre d’arrivées estimé à, 40 000, soit 50% de plus qu’au second trimestre 2010. En ce qui concerne le passage gréco-turc, les détections observées ont augmente pour retrouver leur niveau de la mi-2010 avec 11 000 entrées comptabilisées : les afghans résidant en Iran et fuyant les politiques du pays constituent ici la principale origine des migrants. Pour Frontex la frontière gréco-turque reste encore malgré tout le principal point d’entrée pour les réseaux de contrebande avec des mouvements secondaires observés également en Slovénie, en Hongrie ou encore en Italie ;. Pour les migrants issus du printemps arabe et originaires, par exemple, de Tunisie, Frontex note une diminution importante des entrées illégales du fait des politiques d’accord de réadmission effectives entre la Tunisie et l’Italie. . Au second trimestre 2011, les entrées irrégulières de migrants Tunisiens ont ainsi baissé de 75%, écrit Frontex, qui indique cependant que le volume global de détections augmenté avec d’autres migrants africains, ghanéens ou nigérians chassés pour certains d’entre eux de Libye. Sur ce dernier aspect Frontex note déjà une certaine stabilisation des mouvements depuis la chute effective de Kadhafi mais estime encore la situation sur ce front « difficile à prévoir ». Enfin, indique encore Frontex, la migration circulaire entre l’Albanie et la Grèce a été affectée de façon significative par les nouvelles règles de facilitation de visas pour les albanais, conduisant parallèlement à une augmentation des refus d’entrées. Elle observe également un nombre croissant de migrants sur la frontière orientale avec le Belarus, avec environ 6800 migrants géorgiens arrivés dans l’UE via le Belarus au cours des six premiers mois de 2011.
Le 10 octobre le Conseil a adopté formellement les nouvelles règles renforçant les activités de Frontex et c’est le 13 septembre que le Parlement européen avait donné le feu vert à un compromis trouve fin juin. Nea say a développé l’information à ce sujet. Rappelons que les nouvelles règles permettront à Frontex d’acheter ou de louer ses propres équipements (voitures, navires, hélicoptères…) ou de les acheter en copropriété avec un Etat membre, par exemple. Les Etats membres pourront détacher des gardes-frontières nationaux et mettre des éqauipement à la disposition de l’Agence. Frontex se verra confier la codirection des opérations conjointes et des projets pilotes. Les dispositions pour assurer une protection effective des droits fondamentaux sont renforcées. Un forum consultatif des droits fondamentaux et un responsable des droits fondamentaux sont créés. Désormais Frontex pourra traiter les données personnelles des migrants soupçonnés d’activités criminelles et les transmettre à Europol ou à d’autres agences compétentes en la matière.
-. Rapport d’évaluation Frontex sur l’opération Rabit http://www.frontex.europa.eu/gfx/frontex/files/publications/rabit_2010_-_evaluation_report.pdf
– . Rapport semestriel de Frontex sur les migrations irrégulières http://www.frontex.europa.eu/situation_at_the_external_border/art26.html
-. Dossier de Nea say sur Frontex (132 articles) http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?q=frontex&Submit=%3E