Mis sous pression par le gouvernement américain et empêtré dans des polémiques qui égratignent son image, l’opinion publique se ré&veillent progressivement, Google a accepté de ne plus soumettre au ciblage publicitaire les internautes qui en font la demande – ceux qui ne supportent plus cet harcèlement publicitaire.
Tout tourne autour d’une option appelée Do Not Track, soit «ne pas me pister», activable, à partir du 1er mars, en cochant une case dans les préférences de certains navigateurs. Cocher cette case permet d’indiquer aux sites visités qu’on ne souhaite pas participer à leur programme de ciblage. Le navigateur envoie simplement un petit bout de code, pour information, dont le site consulté fait ce que bon lui semble (un peu comme ces autocollants «Pas de pub, merci !» dont on décore sa boîte aux lettres). Le principe du Do Not Track a été suggéré fin 2010 dans un rapport de la Commission fédérale du commerce (FTC) américaine. Firefox fut le premier navigateur à proposer l’option, en mars 2011. Les concurrents ont suivi l’exemple : Microsoft, avec la nouvelle mouture d’Internet Explorer, puis Apple avec Safari, et enfin Opera. Seul Google a refusé de suivre le mouvement. Il n’a pas intégré Do not track sur son navigateur Google Chrome, dont le succès croissait à vue d’œil, ni accepté de se conformer à cette recommandation via DoubleClick, la régie publicitaire dont il est propriétaire. Seules quelques plateformes mineures jouaient le jeu Do Not Track. Contrairement à ses concurrents, Google trouve en effet un intérêt financier direct à garder ses utilisateurs prisonniers des programmes de tracking, puisqu’il fait la quasi-totalité de ses énormes bénéfices grâce à ces annonces ciblées, ses différents services en ligne, les données personnelles de ses millions d’utilisateurs croisées, recoupées et regroupées etc . Les accusations ont continué auxquelles Google espère mettre fin en signant un code de conduite encadrant la publicité en ligne. Elle y rejoint des acteurs de poids comme Microsoft, Yahoo, AOL et des dizaines d’annonceurs.
Le programme est dit « autoréglementaire » : même s’il répond à un projet de charte de bonne conduite sur Internet lancé par l’administration Obama, il va plus loin que les recommandations politiques et espère montrer sa bonne volonté en prévoyant de lui-même le respect de l’option Do Not Track pour laquelle il multiplie les effets d’annonce publicitaire. Les signataires de la charte expliquent, dans leur nouveau site d’information YourAdChoices.com, qu’on pourra désormais repérer d’un seul coup d’œil les bannières publicitaires qui respectent la volonté des internautes : elles seront ornées d’un petit bandeau «AdChoices» au logo reconnaissable (un «i» entouré d’un triangle bleu).
C’est un bon début estiment les plus bienveillants, mais ce n’est qu’un début, c’est l’intégralité des régies publicitaires et les réseaux sociaux qui devraient signer et cesser d’utiliser les moyens de contournement.
La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés)est plus sévère et espère bien se rallier les contrôleurs européens des données : elle avait demandé Google un report de l’application de ses nouvelles règles de confidentialité, peu convaincue, elle vient de récidiver . L’affaire est désormais sur la table européenne où viennent de démarrer les discussions pour la refonte de sa législation en matière de protection des données. Google ne pourra pas continuer à esquiver éternellement et à afficher ses mines et ses manières de « bon apôtre ». En mars 2011 rappelons que la CNIL a infligé une amende de 100 000 euros à Google pour avoir collecté des données privées à travers son controversé Street View, 100 000 euros une somme ridicule ! ACLU le grand défenseur des libertés civiles américaines veut pas la mort du pécheur mais demande à voir de plus près et met en garde les internautes. Pour lui, ce n’est qu’un début http://www.aclu.org/blog/technology-and-liberty/googles-new-privacy-settings-go-effect-tomorrow
-.Texte de la lettre de la CNIL http://ec.europa.eu/justice/data-protection/article-29/documentation/other-document/files/2012/20120227_letter_cnil_google_privacy_policy_en.pdf
-. Lettre du 2 février 2012 du G29 de l’Union européenne adressée à Google http://ec.europa.eu/justice/data-protection/article-29/documentation/other-document/files/2012/20120202_letter_google_privacy_policy_en.pdf
-. Réponse de Google du 3 février 2012 http://ec.europa.eu/justice/data-protection/article-29/documentation/other-document/files/2012/20120203_google_reply_to_art29_en.pdf