Le Conseil s’est penché pour la sixième fois sur la mise en oeuvre du plan d’action national dela Grècepour la réforme du droit d’asile et la gestion des migrations sur la base d’un état des lieux présenté par le ministre grec,la Commission, le Bureau européen d’appui en matière d’asile (BEA) et l’Agence européenne pour la gestion des frontières extérieures (Frontex).
Le Conseil a noté que des progrès avaient été accomplis dans un certain nombre de domaines,
comme le retour des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier, l’augmentation du nombre de dossiers de demande d’asile traités, la résorption des dossiers en attente ainsi que les réformes structurelles relatives à la création d’un centre national de coordination et à la dotation en personnel du corps de garde-côtes grecs. Les ministres ont toutefois constaté que des progrès restaient encore à faire dans tous les domaines visés par le plan d’action.
Les États membres ont rappelé qu’ils étaient prêts à continuer d’aiderla Grèceà mettre en oeuvre le plan d’action et ont insisté sur la nécessité d’améliorer la coopération avec les pays tiers d’origine et de transit, notamment en ce qui concerne les politiques en matière de retour.La Turquieest en l’espèce l’un des principaux pays concernés.
Les ministres ont demandé aux instances préparatoires du Conseil de donner suite aux discussions et de continuer à surveiller l’évolution de la situation. C’était la sixième fois que la mise en oeuvre du plan d’action national dela Grècepour la réforme du système national d’asile et de migration était à l’ordre du jour du Conseil, le dernier examen en date
remontant à octobre 2011.
Parmi les principaux aspects du plan d’action figurent:
-. la réforme des procédures d’asile et la création d’un nouveau service en matière d’asile;
-. la mise en place de centres de filtrage (ΚΕΠΥ) pour l’accueil, l’identification et le filtrage des ressortissants de pays tiers qui pénètrent ou séjournent illégalement en Grèce;
-. l’amélioration des installations dans les centres d’accueil pour les demandeurs d’asile/les
groupes vulnérables et les mineurs;
-. la fourniture de services tels que le financement de l’aide judiciaire et des services
psychologiques et sociaux;
-. l’amélioration des centres de rétention existants et la création de nouveaux centres de
rétention;
-. le renforcement des politiques en matière de retour (forcé/volontaire).
La Grècea eu des difficultés à respecter les normes minimales européennes en matière d’accueil des demandeurs d’asile et d’examen de leurs demandes, en raison d’une pression migratoire particulière, surtout en provenance de Turquie. En 2011, plus de 61 000 migrants en situation irrégulière ont été repérés à la frontière entrela Grèceetla Turquie.
Afin de soutenir la réforme du régime d’asile en Grèce,la Commissionapporte un soutien financier et assure la coordination des contributions des États membres. Une assistance pratique est également fournie par le BEA/EASO (Buraeu européen d’appui), notamment par le déploiement en Grèce d’équipes d’appui « asile ». Les activités que l’agence FRONTEX mène en Grèce pour lutter contre l’immigration clandestine comprennent l’opération conjointe Poséidon Land, qui a succédé en mars 2011 à l’opération RABIT et à laquelle participent presque tous les États membres.
C’est clair,la Grèceest dans le collimateur depuis plusieurs années, sa gestion de l’immigration illégale est déplorable (Cf. Nea say), les services eu égard au très faible nombre des fonctionnaires( un chiffre de 300 experts supplémentaires a été avancé) en charge de l’immigration ne peut faire face à l’arrivée quotidienne des clandestins. Les pays de « second rang », ceux qui ont à gérer les clandestins en provenance de Grèce ne peuvent plus cacher leur exaspération et mettent en avant cette situation pour l’exploiter à d’autres fins et dans d’autres circonstances alourdissant le dossier général de l’immigration. Pendant le Conseil, la ministre autrichienne de l’intérieur, Johanna Mikl-Leitner, a fustigé tout particulièrementla Grèce, déplorant que la frontière grecque soit « ouverte comme la porte d’une grange ». Les Etats membres demandent également quela Grèce développe en même temps des conditions d’accueil digne et décent : un jugement récent dela Coureuropéenne des droits de l’homme (cf.Nea say) interdit quasiment le renvoi d’un clandestin en Grèce, contrairement aux règles initiales de Dublin II sur la responsabilité du pays d’entrée, parce que les centres d’accueil et de rétention sont dans une situation déplorable, catastrophique. Toute aussi exaspérante est l’attitude dela Turquiequi refuse de signer avec l’UE un accord de réadmission de ses migrants.La Turquiesouhaite obtenir des garanties et la promesse que sera entamé un dialogue de libéralisation des visas avant de s’engager sur cet accord de libéralisation des visas. Le Conseil est divisé : certains (Autriche, Allemagne tout particulièrement) sont prêts à donner une promesse orale, d’autres refusent ce qu’ils appellent « un chantage »
Une situation préoccupante !
Rapport de Frontex de février 2012 sur la situation à la frontière greco-turque http://www.frontex.europa.eu/situation_at_the_external_border/art30.html