Les députés néerlandais ont condamné la plateforme lancée par le Parti pour la liberté qui exhorte les citoyens du pays à dénoncer les nuisances causées par des Européens originaires de Pologne, de Roumanie et de Bulgarie(Cf. Nea say n° 119). Dans la motion approuvée le 27 mars, le Parlement néerlandais affirme que le site Internet du PVV désigne toute une tranche de la population (les citoyens d’Europe centrale et orientale) comme indésirable.
« La chambre basse, après avoir entendu les différents arguments, déclare que le site Internet […] place inutilement une tranche de la population dans son collimateur », peut-on lire dans cette motion approuvée par 94 voix contre 56. Le PVV occupe 23 sièges. Le Parlement européen a quant à lui qualifié ce site de déplorable et a demandé au premier ministre, Mark Rutte, de réagir.(cf. Nea say N° 119)
La motion néerlandaise a été déposée par le parti D66 de centre-gauche. « C’est la première fois que le parlement néerlandais se prononce contre ce site Internet de manière collective », a déclaré Daan van Bonenkamp, porte-parole du D66. « Nous avons demandé une réaction du gouvernement. » Cette motion a été soutenue par l’Appel démocrate-chrétien (CDA), un membre minoritaire de la coalition au pouvoir, ainsi que par Hero Brinkman, un ancien membre du PVV. Wilders a quant à lui qualifié le vote du CDA d’incohérent. Selon Radio Netherlands, le leader de D66, Alexander Pechtold, aurait envoyé une lettre au gouvernement lui demandant ce qu’il avait l’intention de faire suite à l’adoption de cette motion.
Jusqu’à présent, M. Rutte (parti conservateur VVD) a toujours refusé de le condamner, affirmant qu’il s’agissait de l’initiative d’un parti politique individuel et que cela ne concernait pas le gouvernement. La coalition minoritaire de M. Rutte dépend toutefois du parti de M. Wilders si elle veut faire passer des lois à la chambre basse. « Je n’aime pas du tout ça », a déclaré M. Wilders en parlant de la motion adoptée. Selon lui, elle ne devrait toutefois pas avoir d’impact sur les négociations budgétaires entre les partenaires de la coalition et le PVV. Le gouvernement doit en effet réduire de plusieurs milliards son budget pour l’année prochaine et le soutien du PVV sera crucial pour l’approbation des mesures envisagées. Le député du CDA Eddie van Hijum est du même avis. « M. Wilders a le droit de lancer un site anti-Polonais et nous avons le droit de donner notre opinion à ce sujet. Il n’a pas demandé aux chrétiens-démocrates de lancer un site similaire », a-t-il expliqué dans la presse.
A la crise politique qui dure depuis plusieurs mois s’ajoute une sérieuse crise politique et la perspectives de restrictions budgétaires importantes. L’austérité est aux portes des Pays-Bas, donnés il y a peu comme un des meilleurs élèves de la classe dans l’Union européenne.