Chaque semaine dans l’Union européenne, une nouvelle drogue est découverte !

  Selon le rapport annuel de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) et d’Europol sur les nouvelles substances psychoactives publié le 26 avril une nouvelle drogue est détectée chaque semaine sur le marché européen. En 2011, cela représente 49 nouvelles substances psychoactives officiellement signalées via le système d’alerte rapide de l’Union européenne. En 2010, 41 substances avaient été signalées, 24 en 2009.En 2011, les deux tiers des substances enregistrées étaient dominés par deux groupes: cannabinoïdes de synthèse (23 substances) et cathinones de synthèse (8 substances). «La rapidité de l’apparition des nouvelles drogues sur le marché défie les procédures établies pour surveiller la consommation de nouvelles substances psychoactives, trouver des réponses et assurer un contrôle», affirme le rapport.

Au total, 49 nouvelles substances psychoactives ont été officiellement notifiées pour la première fois en 2011 par l’intermédiaire du système d’alerte rapide de l’Union européenne . Ceci représente le nombre de substances le plus élevé jamais signalé en une seule année, en augmentation par rapport à 2010 (41 substances) et 2009 (24 substances).

En 2011, la liste des substances enregistrées était dominée par deux groupes: cannabinoïdes de synthèse (23 substances) et cathinones de synthèse . Ils forment actuellement les deux plus importants groupes de drogues surveillés par le système d’alerte rapide et représentent les deux tiers environ des nouvelles drogues notifiées l’année dernière. Tous les nouveaux composés signalés en 2011 étaient d’origine synthétique.

«Les nouvelles drogues sont devenues un phénomène mondial qui se développe à un rythme sans précédent», selon les agences. Les capacités améliorées des systèmes nationaux d’alerte rapide peuvent également avoir contribué à l’augmentation du nombre de nouvelles drogues enregistrées. Certaines substances nouvellement identifiées ont fait l’objet de recherches actives grâce à l’achat fictif d’euphorisants légaux sur Internet ou auprès de boutiques spécialisées . «La rapidité de l’apparition des nouvelles drogues sur le marché défie les procédures établies pour surveiller la consommation de nouvelles substances psychoactives, trouver des réponses et assurer un contrôle», affirme le rapport. Cela a suscité un intérêt accru envers ce phénomène, comme l’ont illustré les initiatives nationales de sensibilisation plus nombreuses, les nouvelles dispositions législatives et les études et enquêtes sur la prévalence de la consommation.

L’année 2011 a été marquée par le nombre et la diversité croissants des cannabinoïdes de synthèse (présents dans les produits de type «Spice» par exemple), parmi lesquels cinq nouvelles familles chimiques ont été détectées. (Ceci mène à 45 le nombre de cannabinoïdes de synthèse rapportées depuis 2008 et donc le groupe de drogues le plus important suivi par le système d’alerte). Afin de répondre aux préoccupations relatives à la santé, certains pays ont adopté des «contrôles génériques» pour des familles chimiques, ainsi que des contrôles pour les substances individuelles .

M. Wolfgang Götz, directeur de l’OEDT, remarque: «Actuellement on trouve des drogues vendues dans des emballages attrayants sur la toile, dans les boîtes de nuit ou sur le coin d’une rue. Quelle que soit la source, il faut savoir que les personnes qui consomment cette gamme croissante de poudres, pilules et mixtures jouent un jeu dangereux, sans savoir les substances que ces produits contiennent ni les dangers qu’ils peuvent représenter pour la santé». En parlant du système d’alerte rapide, il ajoute: «Nous devons continuer à améliorer nos capacités en Europe pour détecter et répondre rapidement et d’une manière adaptée à ces changements, ce qui exige un bon réseau et le partage de l’information ainsi qu’un investissement dans l’analyse médico-légale et la recherche»

Dans une section complémentaire sur la méphédrone, dérivé des cathinones de synthèse, le rapport montre que 26 États membres de l’UE, la Norvège et la Croatie soumettent désormais cette substance à des mesures de contrôle dans le cadre de leur législation sur la drogue (les Pays-Bas devraient adopter cette mesure d’ici peu) (5). Le rapport décrit aussi la surveillance du marché en ligne des euphorisants légaux par l’OEDT. Le nombre de boutiques en ligne proposant au moins une substance ou un produit psychoactif est passé de 314 en janvier 2011 à 690 en janvier 2012.

Rob Wainwright, directeur d’Europol, affirme: «La vente de drogues illégales et de nouvelles substances psychoactives est une autre facette de la criminalité organisée sur Internet. Nous devons garantir que les forces de l’ordre aient les moyens de fonctionner et d’engager des poursuites judiciaires les plus pointus à leur disposition pour être le plus efficace possible.» Comme elle l’a annoncé dans sa communication «Vers une approche plus ferme de l’UE en matière de lutte contre la drogue», la Commission européenne proposera une législation européenne plus stricte concernant les nouvelles substances psychoactives, en tenant compte de l’évolution rapide qui caractérise ce domaine et des preuves scientifiques attestant les risques que présentent ces substances .

Dans le cadre d’une enquête Eurobaromètre réalisée en 2011 auprès de jeunes de 15 à 24 ans, 5 % des jeunes sondés en moyenne ont affirmé avoir consommé des euphorisants légaux. Ils se sont généralement procuré ces substances par l’intermédiaire d’amis (54 %), lors de fêtes ou dans des boîtes de nuit (37 %), dans des boutiques spécialisées (33 %) ou sur Internet (7 %). Les États membres de l’Union ont signalé plus de 200 substances (dont une partie vendue comme euphorisants légaux) par l’intermédiaire du système d’alerte rapide depuis sa création en 1997.

Pour en savoir plus :

      -. Rapport annuel 2011OEDT-EUROPOL sur la mise en œuvre de la décision 2005/387/JAI du Conseil http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/OEDT120426Europol.pdf

      -. « Vers une approche plus ferme de l’UE en matière de lutte contre la drogue », communication de la Commission (FR) http://ec.europa.eu/justice/anti-drugs/files/com2011-6892_fr.pdf (EN) http://ec.europa.eu/justice/anti-drugs/files/com2011-6892_en.pdf

      Dossier drogue de Nea say http://www.eu-logos.org/eu-logos-nea-recherche.php?q=drogue&Submit=%3E

     -.  Autres rapports et documents :  www.emcdda.europa.eu/publications/implementation-reports

www.emcdda.europa.eu/drug-situation/new-drugs

www.emcdda.europa.eu/html.cfm/index40105EN.html.

www.emcdda.europa.eu/publications/drug-profiles/synthetic-cannabinoids

www.emcdda.europa.eu/publications/drug-profiles/synthetic-cathinones

www.emcdda.europa.eu/publications/drugs-in-focus/responding-to-new-psychoactive-substances

 www.emcdda.europa.eu/publications/drugnet/online/2011/73/article2

 http://ec.europa.eu/justice/newsroom/anti-drugs/news/20111025_en.htm

www.emcdda.europa.eu/publications/drugnet/online/2012/77/article4

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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