L’administration Obama lâche du lest sur Guantanamo et autorise le transfert de prisonniers de Guantanamo

L’administration américaine a publié le vendredi  21 septembre une liste, jusque-là tenue secrète, de 55 détenus de Guantanamo dont le transfert a été approuvé. Quelque 167 prisonniers sont encore enfermés dans la prison controversée, dont Barack Obama avait promis la fermeture au moment de son élection. Cette décision intervient  alors que la campagne électorale des présidentielles bat son plain et quelques jours après le vote au Parlement européen d’une résolution sur les prisons secrètes de la CIA et quelques jours après la mort d’un neuvième détenu de Guantanamo.

 Une liste de 55 détenus bientôt transférés a été publiée vendredi par le ministère de la Justice. Y figure notamment le nom du dernier Britannique retenu à Guantanamo, Shaker Aamer, que Londres avait réclamé à Washington en 2010, ainsi que cinq Tunisiens, deux Algériens et un Marocain.

« Les circonstances qui rendaient impérative la protection de cette information ont changé », a déclaré un porte-parole du ministère de la Justice. « Les Etats-Unis cherchaient à l’origine à protéger cette information afin de conserver une souplesse dans leurs négociations diplomatiques avec les gouvernements étrangers sur de potentiels transferts de détenus, en particulier dans le tiers-monde, plutôt que dans les pays d’origine des prisonniers », a-t-il ajouté.

En 2010, 126 détenus de Guantanamo avaient reçu une « approbation pour transfert » de l’autorité militaire dont 89 étaient toujours incarcérés début 2012, mais leurs noms n’avaient pas été rendus publics pour ne pas compromettre les négociations diplomatiques visant à les réinsérer de manière « sûre et responsable ». Mais dans un document déposé vendredi devant un tribunal de Washington, le gouvernement argue que les noms de ces détenus ne nécessitent « plus de protection judiciaire ».

Satisfaction des organisations de défense des droits de l’homme : les organisations de défense des droits de l’homme se sont immédiatement félicitées de la publication de cette liste. L’Union américaine de défense des libertés (ACLU) a parlé d’une « victoire partielle pour la transparence (qui) doit inciter à l’action ». »Ces hommes ont maintenant passé trois ans en prison depuis que notre armée et les agences du renseignement ont admis qu’ils devaient être libérés », a précisé Zachary Katznelson, avocat de l’ACLU. Il relève que le nom du Yéménite Adnan Latif, récemment retrouvé mort dans une cellule de Guantanamo, ne figure pas sur la liste publiée vendredi, à laquelle il appartenait pourtant. « Il est bien temps de libérer et de réintégrer ces hommes injustement emprisonnés », a-t-il ajouté. « Ces 55 détenus doivent immédiatement être transférés hors de Guantanamo dans des pays qui respecteront leurs droits », a de son côté déclaré Suzanne Nossel, directrice d’Amnesty International USA.

      -. Communiqué de ACLU http://www.aclu.org/blog/national-security/government-releases-list-prisoners-approved-transfer-guantanamo

      -. Communiqué de ACLU sur la décision de la justice italienne sur la condamnation des 23 agents américains et 5 italiens impliqués dans l’enlèvement de Abu Omar (extraordinary rendition) http://www.aclu.org/blog/national-security-human-rights/italian-court-upholds-rendition-conviction-cia-agents

      -. Dossier Guantanamo de Nea say http://www.eu-logos.org/eu-logos-nea-recherche.php?q=guantanamo&Submit=%3E

 

 

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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