Cinq députés font pression pour que l’UE ratifie la convention internationale visant à prévenir et combattre les violences faites aux femmes. Les députés Mikael Gustafsson (GEU/NGL suédois), Barbara Matera (PPE,italienne), Antonya Parvanova (ADLE, bulgare), Raül Romeva (Verts/Ale espagnol) et Britta Thomsen (S&D danoise) appellent leurs collègues à signer une déclaration écrite à ce propos.
Ces députés pressent l’UE de ratifier la convention du Conseil de l’Europe pour combattre les violences domestiques et contre les femmes et ils demandent aux Etats membres d’agir en conséquence. La déclaration écrite des députés demande à la Commission et aux 27 Etats membres de collaborer avec les organisations de la société civile pour mettre en œuvre cette convention. Le document sera adressé au Conseil, à la Commission, aux Etats membres, au Conseil de l’Europe, aux Nations Unies.
La convention est ouverte aux signatures depuis mai 2011. Une vingtaine seulement de pays l’ont signée. Dix ratifications permettraient à la Convention d’entrer en vigueur formellement. Mais à ce stade, seule la Turquie a ratifié la convention. La déclaration a été présentée au Parlement européen lors de sa dernière session plénière, le 20 novembre. Le lobby européen des femmes y a déjà apporté son plein soutien.
La violence domestique est à l’échelon la forme la plus courant de maltraitance à l’égard des femmes quel que soit le contexte économique, religieux ou culturel. Il est surprenant de constater avec quelle facilité est admis ce phénomène aussi répandu. C’est entre un cinquième et un quart des femmes dans les Etats membres du Conseil de l’Europe qui sont les victimes de violences physiques au moins une fois dans leur vie d’adulte et un dixième d’entre elles subissent des sévices sexuels impliquant l’usage de sa force.. Pour toutes les formes de violences, dont le harcèlement, le pourcentage atteindrait 45% ; La majorité de ces actes de violene est commise par des hommes vivant dans l’environnement social immédiat de la femmes, le plus souvent par des conjoints ou d’anciens conjoint. Selon une étude de Daphné de l’Union européenne, on recense chaque année dans l’UE 3 500 décès dus à des violences commises par un conjoint. Le gouvernement du Royaume-Uni a communiqué un chiffre effrayant au cous d’une année, on a dénombré plus d’un million de femmes victimes de violences en Angleterre et au Pays de Galles ;. Or la vaste majorité des 47 membres du Conseil de l’Europe ont un plan national d’action pour protéger les femmes, mais quelle est leur réalité sur le plan opérationnelle ? D’une manière générale on constate que ce sont les ONG qui prennent en charge la majeure partie des activités les concernant ;Le devoir d’assistance des autorités est trop largement négligé et la prise de conscience de la vulnérabilité accrue des femmes, notamment des femmes étrangères reste très insuffisante. La Convention d’Istanbul est un instrument important, concret qui exige l’adoption d’un large éventail de mesures, toutes régies par le « principe des trois P » : prévention, protection et poursuites des personnes commettant les actes de violence. D’où l’importance de l’appel des parlementaires européens pour la ratification de la Convention.
-. Rapport du Lobby des femmes sur les violences faites aux femmes (FR) http://www.unwomen.org/wp-content/uploads/2012/10/EVAW-Online-Discussion-Report_FR.pdf (EN) http://www.unwomen.org/wp-content/uploads/2012/10/Online-Discussion-Report_CSW-57.pdf
-. Site Daphné de la Commission européenne(EN) http://ec.europa.eu/justice/fundamental-rights/programme/daphne-programme/index_en.htm
-. Texte intégral de la Convention d’Istanbul (FR) http://www.coe.int/t/dghl/standardsetting/convention-violence/convention_fr.asp
(EN) http://www.coe.int/t/dghl/standardsetting/convention-violence/convention_EN.asp?
-. Site du Conseil de l’Europe sur la Convention d’Istanbul (FR) http://www.coe.int/t/dghl/standardsetting/convention-violence/default_fr.asp
(EN) http://www.coe.int/t/dghl/standardsetting/convention-violence/default_en.asp