La COFACE (Confédération des organisations familiales de l’Union européenne) vient de publier son étude sur l’impact de la migration économique sur les familles, un sujet trop rarement abordé. Il est de plus en plus courant de voir des personnes qui partent s’installer à l’étranger et qui laissent les membres de leur famille (conjoint, enfants, parents âgés…) dans leur pays d’origine. Ce concept, connu sous le nom de «familles transnationales», a émergé depuis que l’on a compris que la migration ne se limite pas à l’adoption de règlements et que les migrants entretiennent des contacts réguliers avec leurs proches à l’étranger. Pourtant, les politiques de migration et d’intégration de l’UE sont axées essentiellement sur le migrant, et donc uniquement sur la personne qui émigre en tenant compte de ses caractéristiques spécifiques (femme, enfant, travailleur…), mais n’intègrent pas la dimension familiale de la migration.
Cette publication entend fournir un aperçu sur une réalité ignorée en Europe et attirer l’attention des responsables politiques sur un phénomène qui prend de l’ampleur et qui a et continuera d’avoir d’importantes répercussions sur plusieurs secteurs de la politique européenne. Ce document illustre les relations d’interdépendance entre différentes politiques, notamment – mais pas uniquement – dans les domaines de l’emploi, des soins, du regroupement familial, de l’impact des TIC et de l’éducation des enfants.
Il s’agit d’une première étape qui sera suivie d’autres analyses, recherches et développements politiques. La COFACE continue à s’intéresser aux familles transnationales, la prochaine étape étant fixée en mars 2013, date à laquelle elle discutera du cas des migrants dans le secteur des soins, du vieillissement et des aidants familiaux. Elle demande à recevoir les contributions, idées ou propositions d’instituts de recherche, d’universités, d’ONG et d’autorités locales sur ce sujet ou l’un de ses aspects. Elle rappelle que plus de 214 millions de personnes vivent dans un autre pays que leur pays d’origine.
-. Le droit au regroupement familial
COFACE a répondu au Livre vert publié par la Commission européenne, dans lequel cette dernière souligne que le droit à la vie familiale est reconnu par divers instruments internationaux et européens relatifs aux droits de l’homme et que, dès lors, les familles devraient être soutenues et bénéficier de moyens pour pouvoir jouir de ce droit, sans discrimination à l’égard de certains individus ou formes familiales. Le regroupement familial étant un vecteur de cohésion et d’intégration sociales, aucune famille ne devrait subir de discrimination ou être privée de ce droit.
-. Les familles transnationales et les enfants laissés pour compte.
La migration circulaire, économique et de main-d’œuvre, tant en provenance de pays tiers que d’autres États membres de l’UE, constitue un phénomène crucial qui ne peut être négligé. La migration a un impact profond et des conséquences importantes sur les familles, en particulier lorsque l’on sait que le nombre de familles transnationales est en constante augmentation, ce qui mène par ailleurs au phénomène des « enfants laissés pour compte ». On ne peut sous-estimer les conséquences sociales de la migration économique. C’est ainsi que COFACE prend part actuellement à des activités afin d’examiner ce phénomène de plus près. De plus, COFACE est partenaire du réseau www.childrenleftbehind.eu
-. L’éducation et le rôle des parents migrants pour l’intégration des enfants roms et migrants
Depuis des années, la COFACE se mobilise pour que l’éducation occupe une place centrale dans le cadre de la préparation à une participation active au sein de la société et de la promotion de l’intégration sociale. Elle estime que le défi des politiques en matière d’éducation ne peut être relevé sans tenir compte d’un défi politique plus large encore : l’intégration de ces enfants. Une intégration réussie éviterait en effet aux enfants migrants de connaître les mêmes conditions d’aliénation et de difficultés sociales auxquelles leurs parents doivent faire face.
Le rôle des parents migrants dans l’éducation scolaire de leurs enfants est souvent sous-estimé ou abordé de manière inappropriée. Renforcer la capacité des parents migrants à soutenir leurs enfants constitue un instrument clé pour la réussite scolaire, et, dès lors, de l’intégration sociale.
La dimension familiale de la politique d’asile de l’UE
-. Texte de l’étude : Familles transnationales et l’impact de la migration économique sur les familles (FR)http://coface-eu.org/en/upload/03_Policies_WG1/2012%20COFACE%20position%20on%20Transnational%20Families%20fr.pdf(EN) http://coface-eu.org/en/upload/03_Policies_WG1/2012%20COFACE%20position%20on%20Transnational%20Families%20en.pdf
-. Site de la COFACE (FR) http://coface-eu.org/fr/ (EN) http://www.coface-eu.org/en/