La commission parlementaire des Libertés civiles (LIBE) a franchi un obstacle en votant par 36 voix pour, 2 contre et une abstention, la future possible audition d’Edward Snowden. L’ex-consultant de la NSA à l’origine des révélations et actuellement réfugié en Russie ne ferait pas le déplacement mais pourrait bien être entendu par le biais d’une vidéo-conférence en direct.
Une question qui divise encore certains groupes politiques au sein du Parlement : si selon l’allemand Jan Philipp Albrecht (Vert) , il existe bien un accord de principe et qu’il ne reste que quelques modalités techniques à régler, d’autres eurodéputés plus réservés craignent qu’une telle démarche ne « donne une tribune » à l’Américain tant recherché et controversé (propos tenus par Véronique Mathieu Houillon, membre du PPE). Rappelons tout de même que l’ex-agent NSA encourt trente ans de prison outre-Atlantique pour violation de l’Espionnage Act (1917) et la violation de propriété d’Etat. Sa popularité grandit aux Etats-Unis, mais les autorités américaines y compris Obama restent fermes à son égard.
Au Parlement européen, les élus des groupes appartenant au PPE (centre-droit) se justifient en expliquant : « nous ne sommes pas opposés à l’idée d’approcher Snowden, mais nous nous interrogeons sur le sens d’une pareille initiative et le calendrier ». Monsieur Voss, eurodéputé démocrate-chrétien a renchéri disant qu’il ne voyait pas ce que Snowden pourrait leur apprendre de plus que ce qui a déjà été publié dans médias. Même si d’autres sont d’avis que le « lanceur » d’alerte n’aurait pas fini de frapper et disposerait encore de nombreux documents concernant les opérations de surveillance menées par les Etats-Unis et ses Alliés.
Quant aux conservateurs britanniques réunis au sein du groupe ECR, ils ont dénoncé cela comme étant une « parodie » d’audition où les parlementaires ne disposeraient pas de la possibilité de lui répondre. On note effectivement que « la rencontre » ne se ferait que grâce à une série de questions écrites des parlementaires adressées à Snowden, lequel prendrait le temps d’y répondre en vidéo (envoyée en plusieurs fichiers durs et sécurisés).
De manière plus générale, une telle perspective ne va pas sans malmener les rapports entre l’Union européenne et les Etats-Unis : un représentant du Congrès américain, Mike Rogers a mis en garde lors d’une conférence de presse organisée le 17 décembre au Parlement européen( cf.article dans Nea say). Ses mots étaient les suivants : « Je ne crois pas personnellement que cette maison se doive de protéger quelqu’un recherché pour crime aux Etats-Unis. Il a mis en danger la vie des soldats américains déployés dans le monde ainsi que celles des citoyens européens. Loin des précis-prêchas européens, le terme patriote représente dans les esprits américains bien plus qu’un simple mot mais une réalité forte et omniprésente». A ce propos, certains membres de la Chambre des représentants des Etats-Unis n’avaient pas hésité à qualifier celui-ci de « traître » lorsqu’ils s’étaient rendus au Parlement en décembre 2013. Sachant que les documents confidentiels volés par Snowden concernent pour la plupart des opérations vitales de l’Armée, de la US Navy, des Marines et de l’Air Force, des craintes se sont confirmées du côté Américain quant aux conséquences mortelles ou dommages en termes de sécurité que pourrait occasionner pareilles révélations. Il ne serait donc plus nécessaire de prouver que Snowden ait fourni aux terroristes « une copie du manuel de notre pays les aidant à changer leurs méthodes et nous en payons le prix déjà maintenant », a accusé Dutch Ruppersberg (habilité au secret défense).
Obama de même furieux face à ces révélations, aurait dénoncé Mr Snowden tel un narcisse imbu de lui-même n’ayant jamais songé aux conséquences de tels actes. Il a décrété que ces actions avaient été dommageables à la sécurité et qu’il faudrait sans doute « des années » avant de mesurer l’ampleur des dégâts. « La défense de notre nation dépend en grande partie de la fidélité de ceux auxquels nous avons confié les secrets de notre pays », avait-il fermement déclaré. Pour lui ou comme pour Stewart Baker (l’ancien directeur juridique de la NSA), Snowden aurait pu se contenter de voler un ou deux documents et n’avait pas besoin d’en emporter des milliers avec lui pour dénoncer ce programme. La question des torts causés à la sécurité nationale par ces révélations reste un sujet fortement controversé.
Pourtant du côté Européen, plus d’un s’accorde pour dire que grâce à Snowden, le Congrès serait en train d’envisager une nouvelle législation permettant de contenir, voire démanteler certains des aspects les plus anticonstitutionnels des activités de la NSA. Il s’agit d’ailleurs d’une ironie criante de s’entendre dire que les mêmes personnes qui ont mis en place un programme de surveillance généralisé pour espionner n’importe qui sur le globe, accusent aujourd’hui la personne qui l’a révélé « d’espionnage ». Il est à cette heure-ci correcte d’admettre que si ces révélations sur des programmes de surveillance de la NSA paraissent nuisibles, elles sont surtout à l’origine d’un débat « utile » sur les libertés publiques.
Discours de Barack Obama donné le 17 Janvier au siège du Ministère de la Justice.D’après le New York Times, Barack Obama aurait dû dans le cadre de sa réforme, en particulier « accroître les limitations dans l’accès aux métadonnées téléphoniques, appeler à plus de garde-fous pour protéger la vie privée des étrangers et proposer de créer un poste de représentant public pouvant se pencher sur les problèmes de protection de la vie privée devant les Cours secrètes régissant le système de renseignement américain ».Obama a donné une suite à ces demandes qui étaient dans l’air depuis un certain temps. Il ne s’est néanmoins pas prononcer sur l’idée que ces données récoltées par la NSA puissent être conservées par des groupes de télécommunications (soit de opérateurs téléphoniques) plutôt que par les serveurs de l’Agence elle-même. Il a ainsi chargé le Ministre de la Justice et les agences de renseignement d’analyser les différentes possibilités et ce dans un délai de 60 jours. Nombreux défenseurs du droit à la vie privée souhaiteraient effectivement voire les données se déplacer hors du contrôle du gouvernement, ce qui minimiserait le risque d’examens non autorisés et abusifs par la NSA. Cette décision est réellement un coup porté aux visions orwelliennes de l’Agence qui dès le départ pouvait accéder quasi automatiquement à ces données via les lettres de sécurité nationale.
Obama s’oriente donc vers une réforme, mais modeste et ce dans l’unique but d’apaiser la controverse planétaire. Il ne présente ainsi rien de révolutionnaire dans la façon dont l’Agence nationale de sécurité (NSA) fonctionne quant à la récolte et stockage de milliards d’informations relatives aux communications téléphoniques et électroniques aux Etats-Unis comme à l’étranger. Il ne s’agirait donc pas en bout de course d’une complète remise à plat de l’héritage d’une décennie de lutte contre la menace terroriste. Sur le fond, tout reste inchangé si ce n’est que la surveillance généralisée pourrait être mieux encadrée.
En effet, si le «Commander in chief » promet dans une directive quasi secrète que la NSA n’espionnera plus les « dirigeants amis », cela ne sous-entend pas de stopper la collecte de données. Il s’agira simplement de rogner les pouvoirs de l’Agence (NSA) en réformant la collecte et consultation d’informations (obligation d’une décision préalable du Tribunal de surveillance du renseignement extérieur dirigé par des experts non gouvernementaux) mais sans y mettre définitivement fin. Selon son discours, Obama estime normal que ces agences continuent à compiler des métadonnées sur les intentions des gouvernements à travers le monde, sachant que d’autre pays le font et en raison d’une menace terroriste permanente. « On ne va pas s’excuser juste parce que nos services sont sans nul doute les plus efficaces et a la fine pointe de la technologie », a-t-il déclaré. Il ne serait d’ailleurs pas envisageable pour lui, de renoncer à des pratiques qui servent « les objectifs diplomatiques et politiques de l’Amérique ». Ainsi depuis son Bureau oval, Obama prend le soin de peser ses mots et de ne jamais désavouer le travail qui est accompli par le renseignement américain.
Mais bien entendu « les chefs d’Etat et de gouvernement avec qui nous travaillons en étroite collaboration [..] doivent être confiants dans le fait que nous les traitons en véritables partenaires », a-t-il rassuré. Même si pour certains il s’agissait surtout d’un discours ciblé visant à apaiser la Chancelière allemande, encore très marquée par l’expérience du troisième Reich puis par la dictature communiste dans l’ancienne RDA. La question en suspens est: afin que soit restaurée la confiance de l’Allemagne dans son partenaire américain, Obama cèdera-t-il à un accord de non-espionnage (no spy agreement) avec Berlin d’abord et l’Europe ensuite? Pas impossible mais peu probable. La visite du président américain prévue en mars pour un sommet à Bruxelles sera l’occasion pour lui d’exposer ses positions de vive voix à ses partenaires européens (la notion d’ami ou partenaire des Etats-Unis reste à ce propos encore très floue). Une chance aussi de pouvoir faire le point lors du sommet sur les négociations commerciales engagées depuis juillet en vue de créer l’une des plus importantes zones de libre-échange du monde. Beaucoup de parlementaires européens et même une résolution du Parlement européen lient les deux choses.
Une chose est certaine, les pressions exercées par les grands géants du Net (craignant de perdre leurs clients) ainsi que l’indignation de nombreux dirigeants au-delà des frontières (en ce compris le mécontentement d’Angela Merkel) semblent avoir été pris en compte par l’ancien sénateur de l’Illinois.
D’un autre côté, l’esprit de réforme relatif aux programmes ciblés sur les étrangers tels que Prism reste assez indécis, voire très timide. Nombreux experts américains mandatés par le président se sont ainsi gardés de suggérer une suppression de cet outil considéré par les Américains comme étant l’un des plus efficaces de la NSA, permettant d’accéder entre autres aux courriels, photos et communications échangées sur les sites internet les plus visités au monde.
A à ce sujet le président a plaidé dans le sens que le fait que conserver des métadonnées téléphoniques constitue l’arme essentielle de lutte contre le terrorisme, sachant qu’analyser les connections téléphoniques permet efficacement d’établir si un réseau existe ou non ? La vérité est que par définition le travail du renseignement est de découvrir ce que pensent les gens ?, que font-ils ?, quelles sont leurs habitudes ? Cela n’aurait aucun sens que ces programmes se limitent à collecter des infos sans pertinence, ni valeur et que l’on retrouve facilement dans la presse. Les gens ont trop tendance à juger ces activités de manière dépréciative, jugeait alors Obama.
Comme l’a déclaré par son porte-parole Jay Carney, Obama « a reconnu depuis le début que les débats provoqués par ces révélations étaient légitimes, que les questions qui ont été posées et idées proposées sur la façon dont nous pourrions examiner et peut-être réformer notre collecte de données sont dignes d’intérêt ». Le ton donné à ce discours devrait nous en dire long sur le désir du président de montrer au monde et à ses citoyens qu’il prend au sérieux un tel sujet et pourtant…où sont les changements clairs et concrets ?où sont les engagements qui lient solidement le président ?
Dans son allocution du 17 décembre au Ministère de la Justice, le président a spécifié qu’il donnerait l’ordre d’une transition qui devrait mettre un terme au programme de collecte des métadonnées téléphoniques tel qu’il existe actuellement, cela devant aboutir à un système d’Etat ne détenant plus une gigantesque quantités d’informations . Un programme qui découlerait de l’article 215 du Patriot Act constituant un ensemble de lois sécuritaires votées après le 11 septembre dans un élan de ferveur patriotique très intense mais devant à tout prix être révisé.
Il ne s’agira certainement pas d’arrêter la lutte contre le terrorisme mais de simplement faire en sorte que certains mécanismes deviennent davantage transparents, puissant faire l’objet d’une supervision plus indépendante de sorte de ressusciter un sentiment de confiance auprès des citoyens, plus fort que celui existant aujourd’hui. Le président attend en outre d’ici le 28 mars, de la part d’Eric Holder (Ministre de la Justice) et des dirigeants des agences de renseignements (dont le directeur James Clapper) qu’ils continuent à lui faire rapport sur « leur façon de préserver les capacités nécessaires du programme sans que l’Etat détienne en masse les métadonnées ». Sa tâche consistera également à s’entretenir régulièrement avec les élus du Congrès sur cette question. Ainsi, Obama fait planer une grande zone d’ombre sur qui sera le principal dépositaire de toutes ces informations ? Les entreprises de télécommunication ont déjà fait part de leurs réticences, estimant qu’elles ne seront pas équipées pour l’opération de fouilles instantanées. Selon Kevin Bankston de la New America Foundation, le bonne réponse aurait été ici « d’arrêter complètement cette collecte tout azimuts et non de garder les données sous un toit différent ».
Alors que le siphonage massif des SMS et le piratage d’ordinateurs non connectés à Internet font dernièrement la une du quotidien anglais (the Guardian plus particulièrement), l’opinion publique retient son souffle et n’espère pas voir Obama évoluer du statut de réformateur à celui de soutien des programmes mis en place. On espère voire s’arrêter un jour cette gigantesque partie de poker menteur se jouant entre services secrets, presse et élus américains concernant la surveillance de masse.
Celui-ci s’est exprimé en ces termes : « J’ai été très clair vis-à-vis de la communauté du renseignement : à moins que notre sécurité nationale ne soit en jeu, nous n’espionnerons plus les communications des dirigeants de nos alliés proches et de nos amis. De plus, j’ai également ordonné à mon équipe de sécurité nationale, ainsi qu’à la communauté du renseignement, de travailler avec nos collègues étrangers pour renforcer notre coordination et notre coopération de manière à reconstruire la confiance ». Mais malgré tous ces gages de bonne conduite, une divergence transatlantique subsiste dans cette pondération de liberté et sécurité. La Commission du Parlement européenne chargé de l’enquête sur les pratiques de la NSA reste pour le moins sceptique et déçue face au discours prononcé par Obama sur la réforme des activités des services de renseignement. Ce discours est d’autant plus décevant que l’Union négocie depuis des mois avec les Etats-Unis sur certains points précis concernant la protection de la vie privée des citoyens européens.
Claude Moraes (rapporteur) n’a pas hésité à réaffirmer ce qui comptait parmi les priorités de l’Union européenne, à savoir : « L’Europe exige des autorités américaines qu’elles mettent fin au système actuel de discrimination, dans lequel les citoyens européens ont moins de droits que les citoyens américains en matière de protection de la vie privée, y compris devant les tribunaux américains. Nous aurions préféré entendre un message plus rassurant sur ces questions. » Selon le républicain John McCain, le discours d’Obama a laissé beaucoup de questions cruciales sans réponses (notamment concernant des nouvelles mesures de protection dont bénéficieraient les non-américains).
D’autres plus nuancés estimeront que l’objectif Snowden a été atteint qui comme on le rappelle n’était pas de détruire la NSA, ni de changer la société mais surtout de lui donner la possibilité de décider si elle voulait se changer elle-même ou pas ? Aujourd’hui le débat est lancé au Congrès (donc parmi le public) et nous atteignons une semi-victoire, celle de constater que de nombreux hommes politiques ne sont plus tous aussi unanimes à qualifier notre fugitif de l’année de « traître ». Fini les signaux contradictoires ! L’Europe lui confère aussi petit à petit une respectabilité de lanceur d’alerte mondial. Bref, en sept mois l’image de Snowden a évolué (positivement) à travers le monde. Certains intellectuels dont Anne Marie Slaughter (proche d’Hillary Clinton) s’entendent même sur le fait qu’ayant rendu fier service à la démocratie, ce n’est pas un pardon que notre homme mériterait, mais une médaille pour sa bravoure morale (considérant surtout l’énorme valeur d’informations fournies par celui-ci).
Le moment est venu pour les Etats-Unis d’offrir à notre « héros » un marché, une forme de clémence qui lui permettrait de revenir chez lui, avait alors conclu le New York Times. Les appels à l’amnistie se multiplient et cela est jugé assez positif.
A l’étranger, la Commission européenne par le biais de Viviane Reding a pris acte « d’un pas dans la bonne direction, l’Union attendant tout de même encore que ces belles paroles se concrétisent ».
La véritable question d’aujourd’hui n’est pas tant l’espionnage interétatique ou militaire (celui-ci ayant toujours existé et qui perdurera sans doute) mais plutôt de savoir si un Etat démocratique peut sans risques violer le sens même de la Constitution et donner pouvoir aux forces de l’ordre de poursuivre ses propres citoyens grâce à des informations collectées illégalement et secrètement, soit sans jamais avoir été communiquées. La démocratie pourra- t-elle survivre dans un système de surveillance du citoyen fonctionnant dans l’opacité la plus totale ? C’est bien là que se situe le problème dont la présidence américaine ne fait pas grand cas.
Si le président américain décide d’offrir quelques garanties supplémentaires, quoique relatives aux citoyens américains, le reste du monde que l’on qualifie même de « pauvre mortels » semblerait être lésé dans cette histoire. Entre sécurité et liberté, Obama fait mine de vouloir trouver le parfait équilibre mais ses conseillers de longue date (souvent plus francs), reconnaissent que la sécurité restera encore pour quelques années la priorité absolue de la Maison Blanche. Jusqu’ici Obama semble avoir trouvé une parade pour s’en sortir disant que cette réforme ne fait que débuter et qu’il est entièrement conscient que plus de travail sera nécessaire à l’avenir.
Que faut-il retenir de ce discours se terminant par un traditionnel patriotique « God bless America » d’une Amérique très éloignée du rêve que tout le monde s’en fait ? C’est que notre droit à la vie privée continuera à être largement révoqué par la NSA. Les gouvernements britannique et américain finiront par nous inculquer d’accepter que la vie privée n’est pas d’une grande importance. Nous sommes au seuil d’une nouvelle ère… Longtemps considérée comme une liberté qui protège, la vie privée doit à présent se concevoir plus telle une contrainte qui enferme les subjectivités aspirant à se déployer publiquement.
L’Europe reste dans l’expectative, c’est la première conclusion que l’on peut tirer de ce discours.
Que devrait retenir les Européens et devraient-ils se contenter des bonnes paroles prononcées?
« J’ai été très clair vis-à-vis de la communauté du renseignement : à moins que notre sécurité nationale ne soit en jeu, nous n’espionneront plus les communications des dirigeants de nos alliés proches et de nos amis. (…)J’ai également ordonné à mon équipe de sécurité nationale, ainsi qu’à la communauté du renseignement de travailler avec nos collègues étrangers pour renforcer notre coordination et notre coopération de manière à reconstruire la confiance »On ne va pas s’excuser juste parce que nos services sont peut-être plus efficaces »Mais il a refusé de mettre fin aux activités de ces agences : « On ne va pas s’excuser juste parce que nos services sont peut-être plus efficaces ». Et les services américains pourront continuer à »réunir les informations sur les intentions des gouvernements à travers le monde, comme le font tous les autres pays ».Plus de transparence dans les activités de NSA, certes « sans garde fous suffisants, les risques pour la vie privée étaient réels » sans garde fous » NSA n’a jamais fait l’objet « d’un véritable débat public » .L’Agence pourra continuer à collectionner les métadonnées, mais l’Etat ne les stockera plus . Ces métadonnées constituent « une arme essentielle dans la lutte contre le terrorisme » (…) il faudra établir un mécanisme qui préserve les capacités dont nous avons besoin, sans que le gouvernement détienne ces métadonnées ». Il étendra « aux populations à l’étranger certaines protections accordées au peuple américain »Le ministre de la Justice, Eric Holder lui rendra un rapport « sur la façon de préserver les capacités nécessaires du programme, sans que l’Etat détienne les métadonnées ».
Obama n’a pas offert le droit de recours aux Européens auprès des tribunaux américains ce qui est de longue date une des principales revendications européennes. Obama a simplement expliqué que ces protections concernaient la durée et le motif du stockage des données personnelles.. Il a promis de recourir davantage aux traités d’assistance juridique mutuelle afin de partager avec les gouvernements alliés les renseignements utiles collectés par les Etats-Unis, c’est la consécration de la apolitique traditionnelle en matière de renseignements, celle du « donnant donnant » Les fournisseurs de télécommunications pourront divulguer plus d’informations sur les cas dans lesquels la NSA les oblige à lui fournir des donnée.
La Vice-présidente de la Commission européenne, Viviane Reding a accueilli le discours par un bref « une étape dans la bonne direction » Tout en ajoutant qu’il faudra poursuivre les efforts et elle « attend avec impatience que ces engagements soient suivis de propositions législatives concrètes ».Son porte-parole a reconnu « que des questions restaient ouvertes » Elles devront être traitées plus en détail et ces questions portent notamment sur l’amélioration de l’accord Safe Harbour, la conclusion rapide d’un accord cadre transatlantique sur la protection des données la garantie du droit pour les européens de faire valoir leurs droits auprès des tribunaux américains. Le rapporteur du Parlement européen sur « la surveillance de masse », Claude Moraes a estimé que le discours de Obama « bien que substantiel » pourrait ne pas suffire à restaurer complètement la confiance. Rendez-vous le 26 mars lors du sommet Etats-Unis et Union européenne.
Barack Obama est-il parvenu à rétablir la confiance , un de ses premiers objectifs avoués ? Pour l’heure c’est manifestement non !
Géraldine Magalhães
Pour en savoir plus :
-. L’Echo- « Snowden auditionné par le Parlement européen ? », 9 /01/2014 ; http://www.lecho.be/actualite/economie_politique_europe/Snowden_auditionne_par_le_Parlement_europeen.9449995-3323.art
-. Le Soir- « Feu vert d’une commission du Parlement européen pour une audition de Snowden », 9 /01/2014 ; http://www.lesoir.be/397817/article/actualite/fil-info/fil-info-monde/2014-01-09/feu-vert-d-une-commission-du-parlement-eu
-. ZDnet, A.Duvauchelle- « Snowden sera entendu par le Parlement européen », 10/01/2014 ; http://www.zdnet.fr/actualites/snowden-sera-entendu-par-le-parlement-europeen-39796975.htm
-.Le Point- « L’audition de Snowden par le Parlement européen ne plaît pas aux Etats-Unis ; 17/12 /2013 ; http://www.lepoint.fr/monde/l-audition-de-snowden-par-le-parlement-europeen-ne-plait-pas-aux-etats-unis-17-12-2013-1770
-. Le Nouvel Observateur, « NSA : Obama annonce une réforme a minima de surveillance », 17/01/2014 ; http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20140117.OBS2829/obama-devrait-mettre-fin-a-un-programme-de-surveillance.html
-. Le Soir- M.Picard, « Une cure de transparence pour la NSA : Obama procède à des réajustements sans renoncer à la collecte des données », 19 /01/2014 ;
-. Le Figaro -L.Mandeville, « Obama rogne les grandes oreilles de la NSA », 19/01/2014 ; http://www.lefigaro.fr/international/2014/01/17/01003-20140117ARTFIG00527-obama-rogne-les-grandes-oreilles-de-la-nsa.p
-.Le Monde- C.Lesnes, «M. Obama ne veut pas s’excuser de l’efficacité de la NSA », 20/01/2014 ; http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/01/18/barack-obama-ne-veut-pas-s-excuser-de-l-efficacite-de-la-nsa_4350416
-. Le Monde- C.Lesnes, « L’affaire Snowden force Obama à réformer la NSA », 20/01/2014 ; http://www.lemonde.fr/international/article/2014/01/18/l-affaire-snowden-force-obama-a-reformer-la-nsa_4350403_3210.htm
-. Liberation- L.Millot, « NSA : Obama petit bras sur les grandes oreilles », 19/01/2014 ; http://www.liberation.fr/monde/2014/01/17/nsa-obama-petit-bras-sur-les-grandes-oreilles_973762
-. Le Plus (Nouvel Observateur) -M.Pinard, « La NSA continuera à espionner les étrangers : Obama s’est dérobé malgré les critiques », 19/01/2014 ; http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1131578-la-nsa-continuera-a-espionner-les-etrangers-barack-obama-s-est-derobe-fa
-. PostPartisan- E.Robinson, « its business as usual for the NSA », 17/01/2014; http://www.realclearpolitics.com/2014/01/18/it039s_business_as_usual_for_the_nsa_323894.html
-. CNBC- S.Holland& M. Hosenball, “Exclusive: Obama to announce overhaul to controversial NSA program”, 17/01/2014;http://www.cnbc.com/id/101344649
-. The Washington Post- National Security- E.Nakashima, “Obama to deliver much-anticipated speech on NSA surveillance”, 17/01/2014; http://www.washingtonpost.com/world/national-security/obama-to-deliver-much-anticipated-speech-on-nsa-surveillance/20
-. The Washington Post- National Security- “Changes to US surveillance policy in detail: what happens next; 18/01/2014;http://www.washingtonpost.com/world/national-security/changes-to-us-surveillance-policy-in-detail-what-happens-next/2014/
-. The Washington Post- Politics- D.Nakamura “Obama to call for significant changes in NSA collection of phone metadata of US citizens”, http://www.washingtonpost.com/politics/in-speech-obama-to-call-for-restructuring-of-nsas-surveillance-program/2014/01/17/
-.The White House- Office of the Press Secretary“Remarks by the President on review of signals intelligence”, Department of Justice, 17/01/2014; http://www.whitehouse.gov/the-press-office/2014/01/17/remarks-president-review-signals-intelligence
-. Discours de Obama http://www.nationaljournal.com/white-house/full-text-of-obama-s-speech-on-nsa-surveillance-20140117