C’est grave, c’est très grave et demain ce sera encore pire , écrivait Eulogos il y a quelques heures…La confirmation est tombée rapidement et sans surprises .Le naufrage d’un chalutier chargé de migrants au large de la Libye dans la nuit de samedi à dimanche fait redouter une véritable hécatombe en Méditerranée avec quelque 700 morts, qui viendraient s’ajouter aux 450 de la semaine dernière.L’Union européenne, sommée d’en faire plus depuis des jours et à chaque nouveau drame, a annoncé qu’elle allait réunir le lundi 20 avril ses ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur pour prendre des mesures.
La chef de la diplomatie de l’UE, l’Italienne Federica Mogherini, a également décidé de mettre cette question à l’agenda de la réunion des ministres des Affaires étrangères lundi à Luxembourg. Le président français François Hollande a réitéré de son côté la nécessité d’une action européenne et d’une réunion d’urgence. Face à « une accélération » des drames depuis le début de l’année, « nous devons agir », a-t-il souligné, en indiquant avoir parlé avec le chef du gouvernement italien Matteo Renzi.
Le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterrez, a plaidé dimanche pour une action urgente face à ce qui représente potentiellement « la plus grosse tragédie » de migrants jamais intervenue en Méditerranée. Le chalutier a chaviré à environ 70 milles (130 km) des côtes libyennes avec à son bord plus de 700 personnes, selon le récit de 28 survivants récupérés par un navire marchand portugais, a indiqué Carlotta Sami, porte-parole du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) en Italie.
– ‘Survivants au milieu des cadavres’ – Les sauveteurs « essaient de trouver des survivants au milieu des cadavres flottant à la surface de la mer », a affirmé dimanche le Premier ministre maltais, Joseph Muscat, lors d’un meeting politique.
Dimanche après-midi, 24 cadavres avaient été récupérés, selon les garde-côtes italiens, qui ne confirment pas le chiffre de 700 personnes à bord, mais précisent que ce chalutier de 20 mètres de long « est en capacité de transporter plusieurs centaines de personnes ». Les garde-côtes ont souligné vers 15H00 (13H00 GMT) que les recherches se poursuivaient activement, mais qu’aucun autre survivant ou cadavre n’avait pu encore être retrouvé.
Cette nouvelle tragédie en Méditerranée fait suite à deux naufrages la semaine passée, dont l’un a fait 400 disparus, et l’autre plus de 40, selon le récit de survivants à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et à des ONG. Le chalutier a lancé dans la nuit de samedi à dimanche un appel au secours reçu par les garde-côtes italiens qui ont aussitôt demandé à un cargo portugais de se dérouter. A son arrivée sur les lieux, à environ 120 milles (220 km) au sud de l’île italienne de Lampedusa, l’équipage du cargo a vu le chalutier chavirer. C’est probablement quand les centaines de migrants à bord se sont précipitées tous du même côté à l’arrivée du cargo portugais que le drame est survenu, ont indiqué les garde-côtes italiens dans un communiqué.
– Importante opération de secours – Une importante opération de secours, coordonnée par les gardes-côtes italiens, a été mise en place avec le concours de quelque 17 navires des marines italienne et maltaise notamment, dès réception de l’alerte vers minuit (22H00 GMT).
Entre 500 et parfois 1.000 personnes sont chaque jour récupérées par les garde-côtes italiens ou des navires marchands. Plus de 11.000 ont ainsi été récupérés en une seule semaine, selon les garde-côtes. Plusieurs organisations internationales et humanitaires ont dénoncé ces derniers jours l’incurie des autorités européennes. « Il faut une opération Mare nostrum européenne », a ainsi réclamé Mme Sami. Plus de 900 migrants ont perdu la vie depuis le début de l’année en effectuant la traversée entre la Libye et l’Italie, sans compter cette nouvelle tragédie, contre moins de 50 l’année dernière à la même époque, quand Mare nostrum était encore en place, ont relevé cette semaine les organisations humanitaires.Originaires essentiellement d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient, en particulier de Syrie, ces migrants s’efforcent de gagner l’Europe en traversant la Méditerranée sur des radeaux de fortune ou des bateaux surchargés et en très mauvais état.
Le pape François a appelé dimanche la communauté internationale à « agir avec décision et rapidité » face à la multiplication des tragédies en Méditerranée. Les migrants « sont des hommes et des femmes comme nous, des frères qui cherchent une vie meilleure », a déclaré le souverain pontife devant des milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre.
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