Quelques jours après l’appel des 66 ONG lancé dans une lettre adressée au président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, (cf. le dernier numéro de Nea say), et prés de deux ans après les révélations de Edward Snowden, Amnesty International consacre son dernier numéro mensuel à la surveillance de masse. Sa conclusion : cessez donc de nous surveiller ! En effet nous sommes à un tournant dans l’histoire, le moment où l’expansion de la surveillance de masse par les gouvernements occidentaux est soudain devenue plus visible.
Près de deux ans ont passé depuis qu’Edward Snowden a révélé l’existence des programmes de surveillance de masse des États-Unis et du Royaume-Uni. Ce que nous pensions être de la science-fiction était une réalité : nos agences de renseignement interceptent sans distinction les courriels, communications téléphoniques, recherches Internet et messages circulant sur les médias sociaux de centaines de millions de personnes.
Nous avons appris bien des choses depuis, rappelle Amnesty International. Que quiconque utilisant Internet ou un téléphone portable peut être surveillé, que ces programmes de surveillance sont très peu contrôlés, et que les responsables politiques tiennent des discours alarmistes pour étendre encore leurs possibilités d’espionnage. Et rien n’a changé depuis deux ans. Internet s’étend à tous les outils, tous les objets que nous utilisons.
Imaginez le pouvoir dont vont disposer les États. Le message est clair : interdisez la surveillance massive, maintenant !
La lecture de ce numéro est utile à un double titre : les définitions qu’il apporte et les faits qu’il a rassemblés. Qu’entend-on par surveillance de masse ? Quand la surveillance est-elle légale ? La surveillance de masse peut-elle être légale ? Qu’est ce le GCHQ (le service de renseignement électronique britannique ? Qu’est ce que la NSA américaine ? Des gouvernements m’espionnent-ils ? Quels types de renseignements recueillent-ils ? Que deviennent mes données ? En quoi la surveillance de masse empiète-t-elles sur nos droits humains ? Outre ces réponses aux questions fondamentales Amnesty a rassemblé une grande quantité d’informations issues de Privacy International, The Guardian, The Washington Post.5 milliards de données de localisation de téléphones portables sont recueillis chaque jour par les services d’espionnage américains. Ces mêmes services d’espionnage américains et britanniques ont stockées, chaque jour, les images enregistrées par les webcam de plusieurs millions d’internaute, qui n’étaient pourtant pas soupçonnés d’aucun acte répréhensibles. Chaque jour les services d’espionnage américains échangent environ 200 millions de SMS avec le Royaume-Uni. Les services d’espionnage américains et britanniques sont capables d’allumer le micro de votre téléphone portable, même lorsqu’il est éteint, et d’écouter vos conversations. En l’espace d’un mois seulement, la NSA a récupéré près de 42 milliards de données Internet, notamment des recherches et courriels. En 2010le CGHQ et la NSA ont piraté e plus grand fichier de cartes SIM du monde et ont pu ainsi surveiller plusieurs milliards de téléphones portables. Amnesty International a focalisé son attention, et à juste titre, sur le comportement américain et britannique, mais nous savons désormais qu’à ce duo s’est joint le BND allemand et l’on pourrait ajouter : maintenant c’est un peu tout le monde. Désormais c’est un mal banal, le pire .
Pour en savoir plus :
-. Amnesty International : cessez de nous espionner https://www.amnesty.org/fr/documents/nws21/0002/2015/fr/
-. Protection des données : la société civile inquiète écrit au président de la Commission européenne http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=3500&nea=156&lang=fra&arch=0&term=0