Le temps du changement est venu, selon Matteo Salvini, député européen depuis 2004 et secrétaire fédéral de la Ligue du Nord (LN).
En premier lieu, il estime qu’après le Brexit, l’élection de Donald Trump pourrait changer la politique européenne, et son existence. Si le président américain s’engage à s’occuper de ce qui se passe d’abord dans son propre pays ce serait bénéfique pour l’Union européenne, et en particulier pour ses relations avec la Russie qui ne feront que s’améliorer, car ce serait une folie de continuer avec ces sanctions. Il oublie que les sanctions contre la Russie ne sont pas des «punitions gratuites». En raison de la non‑reconnaissance par l’UE de l’annexion illégale de la Crimée et de Sébastopol par la Russie, le Conseil a imposé d’importantes restrictions en matière de relations économiques avec la Crimée et Sébastopol. En mars 2015, les dirigeants de l’UE ont décidé d’aligner le régime de sanctions en vigueur sur la mise en œuvre intégrale des accords de Minsk, qui était prévue pour la fin décembre 2015. Étant donné qu’à la date du 31 décembre 2015, les accords de Minsk n’avaient pas entièrement été mis en œuvre, le Conseil a prorogé les sanctions économiques jusqu’au 31 juillet 2016. En juillet, après avoir évalué la mise en œuvre des accords de Minsk, le Conseil a prorogé les sanctions jusqu’au 31 janvier 2017. Ceci démontre que l’UE est une puissance économique, mais pas seulement. Les sanctions, qui ont des effets négatifs aussi pour l’UE, doivent être considérées comme un instrument de droit international. La souveraineté nationale de l’Ukraine ne doit pas être remise en cause, puisque les idéaux de justice et liberté précédent les intérêts économiques.
En deuxième lieu, le député Matteo Salvini, rejoint la position de Donald Trump en ce qui concerne la fonction de l’OTAN et la relation avec l’Union européenne. Pour lui, l’OTAN dans son état actuel n’a plus aucun sens. On discute de la présence de l’OTAN en Italie, de cette alliance qui n’est plus défensive mais offensive, qui exporte la guerre et qui joue à la guerre avec la Russie…Pour lui si Donald Trump fait ce qu’il dit et redéfinit le rôle de l’OTAN, cela n’apportera que du bien à tout le monde. Cependant, le député italien, n’a pas pris en considération que Donald Trump sait que les États-Unis ont besoin de l’OTAN pour protéger leurs intérêts en Europe et au Moyen Orient. De plus, l’OTAN n’est pas une organisation offensive mais défensive, et doit réponde aux exigences de chaque Etat membre. Les mesures contre la Russie ne sont pas liées à l’intention de déclencher une nouvelle guerre froide, mais à la défense des Alliés limitrophes à la Russie, laquelle depuis le conflit ukrainien a commencé à intensifier ses activités militaires.
En dernier lieu, il croit que plus vite l’UE, (selon lui) pire que l’Union soviétique, sera démantelée, le mieux ce sera pour tout le monde. Il faudrait qu’il lise le Traité de Lisbonne. Il n’utilise même pas le mot «Russie», mais «Union Soviétique» pour identifier l’UE. Si nous prenons en considération le Traité de Lisbonne nous pouvons lire que l’Union se fonde sur le respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, d’État de droit ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres. De plus, les sociétés des États membres sont caractérisées par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes. Ces valeurs jouent un rôle important. Aussi, les États membres de l’UE ont décidé d’y rentrer. L’Union soviétique se fondait sur une Constitution qui affirmait la dictature des ouvriers et des paysans et interdisait la propriété privée, à l’exception de très petites propriétés des paysans et des artisans qui travaillaient sur leur propre terrain, (qui était, à l’exclusion de l’embauche d’employés, définie comme exploitation), reconnu comme bien personnel. L’Union européenne est bien différente d’un système autoritaire et dictatorial.
Maria Elena Argano