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#FactOfTheDay: A l’aube du World Economic Forum : que penser du revenu universel?

A l’aube du World Economic Forum (WEF) où se rencontreront les leaders politiques, business et intellectuels pour examiner les risques sociaux et politiques qui menacent la mondialisation des économies.s, nous avons décidé de nous pencher sur une des solutions à la refondation du capitalisme de marché qu’ils proposent.

Nous sommes aujourd’hui face à un marché où les emplois risquent de disparaitre petit à petit. Notamment grâce (ou à cause) de l’amélioration technologique : à mesure qu’elle s’améliore elle met aussi à mal certains secteurs économiques. Et même si d’autres sont créés, à mesure que s’accélère cette amélioration, les robots dotés d’une intelligence artificielle (de plus en plus généralisé) remplacent à bas cout les hommes et les femmes. On craint de plus en plus que les nouveaux secteurs ne seront pas créés en nombre suffisant ou suffisamment rapidement.
En Chine par exemple, neuf robots pas chers peuvent mettre au chômage 140 ouvriers.

Face à ce risque plusieurs réponses sont offerte aux quatre coins du monde :

  • Des formations pour ceux qui perdent leurs emplois
    Mais la réalité dans de nombreux pays est que les formations ont des moyens pédagogiques peu efficaces.
  • Un protectionnisme accru
    Repris par – notamment – le nouveau président élu, Donald Trump : la promesse de protéger l’emploi en réduisant le nombre d’immigrés voleurs d’emploi et de réduire les produits importés – moins cher et qui transfèrent la production nationale à l’étranger.
    Face à des promesses populistes de cette sorte, nombreux ont envie d’y croire même si la réalisation est un difficilement applicable et probablement pas une réelle solution.
  • Le revenu minimum.
    C’est ce que nous allons creuser dans cet article.

Le Revenu Minimum, Basic income, UBI,… c’est quoi ?

Considérez qu’à partir de mois prochain, 1.000€ sont déposés sur votre compte en banque pour l’unique raison d’être un citoyen. Un revenu garanti quel que soit les autres sources de revenus dont vous pouvez bénéficier, un revenu qui vous garantit de commencer le mois au-dessus du seuil de pauvreté pour le reste de votre vie. Une sorte de sécurité sociale pour tous qui remplacerait les nombreux bénéfices temporaires qui sont accordé dans le cas d’urgences. Une utopie ? Pas tant que ça, l’idée prend de l’ampleur dans les esprits aux quatre coins du monde. Dans le spectre politique, à droite comme à gauche, l’idée est aussi reprise.

De nombreuses raisons soutiennent ce projet : l’inégalité salariale croissante, des dizaines d’année de salaire stagnant, la transformation de la durée de vie des carrières, la technologie qui prend un essor grandissant (de l’économie collaborative aux robots d’intelligence artificielle toujours plus poussé). Le World Economic Forum (WEF) fait même un lien entre la nécessité grandissante d’un revenu mensuel garanti pour tous et les changements récents tels que le Brexit et l’élection de Trump.

Qui soutient ce projet, où a-t-il été mis en place ?

En Europe en général, des ministres européens ont recommandé aux états membres de considérer sérieusement un revenu universel de base. Et certains pays membres ont d’ores et déjà mis en place l’idée ou l’ont imbriquée dans leur agenda politique

En Finlande

Depuis le 1er janvier 2017, 2 000 chômeurs ont droit à une allocation de 560 versée chaque mois pendant deux ans. Il n’y a pas de conditions ni de contreparties. Au bout de ces deux années, cette étude permettra de voir l’impact du revenu de base chez les demandeurs d’emplois.

En France

Le sénateur EE-LV Jean Desessard, avait lancé une proposition de résolution pour l’instauration d’un revenu de base universel. Elle a été refusée.

Aujourd’hui c’est un grand thème de la campagne électorale qui divise les candidats de gauche.

o Montebourg et Peillon y sont fermement opposé
o Benoit Hamon propose un revenu universel de 750€
o Valls, lui, propose ce qu’il appelle un revenu minimum décent de 850€ sous conditions de ressources.

A droite, les candidats sont plus enclins à une refonte des minimas sociaux qui tendrait alors vers une ‘allocation universelle’.

En Allemagne

L’association ‘Mein Grundeinkommen’ repris le concept sans attendre que la sphère politique la mette en place. Financée grâce à un crowdfunding et offert à des citoyens tirés au sort dès que la cagnotte atteint les 12.000€ (soit 1.000€ par mois)
Aujourd’hui 73 personnes de tester le revenu de base pendant un an, sans condition ni contrepartie. Michael Bohmeyer, fondateur de l’initiative, explique vouloir donner la possibilité aux gens de faire l’expérience du revenu universel, inviter au questionnement et au dialogue.

Le revenu minimum en chiffre

Ce revenu est un transfert net. C’est-à-dire qu’il ne coute pas 20$ de donner 20$, que, pour reprendre l’exemple du Forum Economic Mondial, donner à tous les citoyens adultes 12.000€ et à tous les enfant 4.000€ qui continueraient à payer un montant variable de taxes, ne reviendrait pas à 3 trillion mais 30% de cette somme, soit 900 billion.

Avec cette nouvelle approche, les aides sociales seraient supprimées et l’impôt sur le revenu serait modifié. Au lieu d’être progressif il serait proportionnel dès le premier euro. Ces taxes seraient prélevées directement sur le revenu universel.
Des aides sociales qui, rapellons-le pèsent de plus en plus lourd. En France le système de protection sociale et des minima sociaux atteint un niveau incroyable où le chômage de masse persiste déjà depuis plus de trente ans

Donner de l’argent pour ne rien faire = encourager à ne rien faire ?

D’après le WEF il n’y a pas de lien de cause à effet, les personnes n’étant pas réellement motivées par l’argent lorsqu’elles travaillent.
Au contraire, offrant aux citoyens une liberté positive, elle affecte vos décisions présente et futures : du travail que vous choisissez des relations que vous maintenant mais aussi des risques que vous prenez.
Et encore mieux, des études révèlent que récompenser des activités avec de l’argent est un bon moyen pour le travail mécanique mais une faible motivation pour le travail créatif.

Sachant que ledit travail mécanique disparait petit à petit avec les améliorations technologiques, il ne resterait bientôt plus que le travail dit ‘créatif’. Celui-ci poursuit un goal plus important que l’argent, drillé par la motivation intrinsèque de l’individu. Alors n’est-ce pas le moment de changer de type de motivation, aller vers un nouveau modèle de société ?

motivation
Illustration de l’ACEF de Montréal

 

Le WEF a créé deux infographies comparatives du marché du travail. Une sans revenu minimum (A) et une avec (B)

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Pour en savoir plus :

https://www.weforum.org/agenda/2017/01/why-we-should-all-have-a-basic-income/

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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