La ligne dure va se révéler rapidement fragile en raison notamment de la confusion que la décision, précipitée , improvisée, irréfléchie a créée. Le décret paraphé le 27 janvier a créé la confusion, mis l’administration sur la défensive tant l’imbroglio juridique semble grand et l’improvisation générale. C’est cette confusion qui fait apparaître les premières dissensions au sein même du parti républicain alors que dans le même temps le parti démocrate annonce, là comme ailleurs, une mobilisation générale, parallèlement aux associations de défense des droits des citoyens en si grand nombre qu’on a du mal à en faire le relevé.
On reste incrédule face aux nombreuses incohérences qui rendent la mise en œuvre périlleuse. On ne comprend ni la logique, ni la stratégie de ce texte qui ne peut créer que des situations chaotiques. Au premier rang des protestataires : Google, Facebook, Amazone, Oracle, IBM, Uber, E Bay, Tesla etc rien que du » beau monde », tous protestent sous le hastag #Muslim Ban !
Les, Brexiters eux-mêmes protestent vigoureusement, nous sommes loin de cette chose « merveilleuse » décrite par Trump en recevant Theresa May et si elle a dit n’être pas d’accord avec le texte, bien des membres de sa majorité ont eu des mots plus forts dans leur condamnation. La presse rapporte que le leader du parti conservateur écossais, Ruth Davidson,a signé une pétition lancée sur le site du Parlement britannique qui en moins de vingt-quatre heures a recueilli 1,4 millions de signatures, une impopularité qui va rendre sa visite de Trum au Royaume-Uni, suite à l’invitation de la reine, particulièrement sportive….
Une fois de plus c’est le témoignage d’une volonté de rupture, et plus même, avec l’Europe et le monde. Désormais les médias sont nombreux qui voient dans cet ennemi de plus en plus acharné, une chance pour le projet européen de prendre un nouvel essor. Ainsi l’OBS considère après d’autres que l’arrivée au pouvoir de Donald Trump pourrait être le début du renouveau de l’Europe. « Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver d’ennemi, avait proclamé en 1989 le conseiller diplomatique de Gorbatchev !Donald Trump est-il en 2017 entrain de rendre aux Européens le service inverse :leur offrir un ennemi ? »
La condamnation des institutions européennes est unanime, d’abord celle du président du Conseil européen, Donald Tusk dont la lettre d’invitation pour le prochain sommet de Malte traduit la surprise, la peine mais aussi la détermination : We should remind our American friends of their own motto : United we stand,divided we fall »(cf. Pour en savoir Plus »
Du côté de la Commission la condamnation est on ne peut plus claire, par la voix du porte-parole, Margaritis Schinas : « Ici, c’est l’Union européenne, et dans l’UE nous ne faisons pas de discrimination fondée sur la nationalité, la race ou la religion, non seulement en matière d’asile, mais dans n’importe laquelle de nos politiques (…) Nos avocats sont en contact avec nos partenaires européens et autres, et nous allons nous assurer qu’aucune discrimination n’est infligée à nos citoyens » Avertissement utile si l’on pense à tous ces citoyens européens qui sont des bi-nationaux et donc directement visés par Donald Trump.
-. Revue de Presse de Toute l’Europe contact@lettres.Touteleurope.eu « Le décret anti musulman vivement condamné en Europe »
-. Lettre d’invitation de Donald Tusk http://www.consilium.europa.eu/en/meetings/european-council/2017/02/03-informal-meeting/