Les dépenses avec l’argent du contribuable européen seront-elles enfin bien contrôlées ? Un nouvel épisode dans la longue histoire du Parquet européen. L’accord du Parlement européen ne se fera pas sans condition. Un bras de fer avec le Conseil est engagé
La lutte contre la fraude et pour la protection des intérêts financiers de l’Union européenne ont récemment acquis une place importante dans l’agenda européen. Il s’agit de contrôler l’utilisation de l’argent public de manière à renforcer la confiance des citoyens en luttant contre la fraude. Dans sa communication du 26 mai 2011 sur la protection des intérêts financiers de l’Union européenne par le droit pénal et les enquêtes administratives, la Commission européenne justifie cette stratégie par le fait que depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne le 1er décembre 2009, « l’Union européenne et les États membres ont l’obligation de combattre toute forme d’activité illégale affectant les intérêts financiers de l’Union. » Ainsi, elle considère que « la protection des fonds européens grâce à une action juridique efficace et uniforme dans l’ensemble de l’Union doit devenir une priorité pour les autorités nationales. » Cette communication, ainsi que le document de travail associé, font état d’une multiplicité de dispositions portant sur des définitions d’infractions et des sanctions pénales. Par conséquent, la Commission a soumis au Conseil – qui rassemble les Ministres des Etats membres – et au Parlement européen, le 11 juillet 2012, une proposition de directive relative à la lutte contre la fraude portant atteinte aux intérêts financiers de l’Union au moyen du droit pénal. La proposition entend établir « les mesures nécessaires pour prévenir et combattre la fraude et les autres activités illégales portant atteinte aux intérêts financiers de l’Union en définissant des infractions et des sanctions pénales ». Pour l’heure, la procédure législative suit son cours. Enfin, le 17 juillet 2013, une proposition de règlement portant création du Parquet européen a été transmise par la Commission au Conseil. (suite…)