C’est une constante dans l’histoire européenne de vouloir sortir des difficultés en modifiant les traités. Dernière tentative en date celle du groupe Spinelli. Dans le dernier éditorial, nous disions que c’était largement une illusion, plus, un alibi pour ne rien faire et nous promettions de revenir sur la question car des ajustements sont nécessaires, utiles concernant les pratiques et les comportements : des défaillances et des insuffisances existent. Redonner de la vitalité à l’UE ne passe pas par un remodelage constant comme si les innovations institutionnelles pouvaient, par elles-mêmes, produire des politiques adaptées aux exigences du moment. Mais en réalité les traités en vigueur comportent tout la flexibilité nécessaire et les bases juridiques requises pour agir.En réalité ce qui est en cause c’est la responsabilité des Etats et tout particulièrement pour coopérer loyalement : les Etats doivent respecter les institutions comme les traités leur en font l’obligation, une obligation généralement perdue de vue. La règle du jeu n’est pas évidente mais elle doit être respectée et les institutions doivent remédier à certaines carences de leur fonctionnement (pas nécessairement de leurs textes) et cela à travers un long cheminement. Le président Barroso a pointé du doigt la responsabilité première des Etats membres notamment dans son dernier discours sur l’Etat de l’Union. Cette démarche assez largement inédite est passée inaperçue et n’a pas recueilli les commentaires auxquels on pouvait s’attendre. Dommage ! (suite…)