Ces auditions devraient se profiler comme une rupture avec le passé, non seulement parce que la situation institutionnelle a évolué, mais aussi parce que cet exercice, si important, tendait à devenir un rituel sans enjeu et sans réel substance. Déjà, lors des dernières auditions pour la première Commission Barroso, le vers était dans le fruit et « l’épisode Buttiglione » a sauvé de l’ennui un peu artificiellement. Les questionnaires envoyés aux commissaires conservent un ton convenu et ne diffèrent pas fondamentalement des questions adressées en plénière aux parlementaires. Il y a eu incontestablement une perte de substance par rapport aux auditions des Commissions Santer ou Prodi. Ce qui manque, ce sont des priorités affichées sans ambiguïté, un fil conducteur. Bien entendu les présidences (Van Rompuy et Zapatero) ont fait un texte structuré (Cf. autre information dans le présent numéro) mais cela ne saurait suffire : en effet il faudrait se concentrer non pas sur le « quoi faire », mais sur le « comment faire » et sur le « pourquoi a-t-on échoué ! L’actuelle législature devrait être une législature de l’évaluation à la fois du passé et de ce qui vient (ou va) être introduit dans le pipe-line avant la prise de décision.
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